Je poste ce témoignage reçu par MP :
Bonjour,
Je m'appelle André, j'ai 57 ans et jusqu'au 25 mai 2012, je buvais.
Je pense avoir toujours été alcoolique et ce depuis mon plus jeune âge. J'avais 3 ans, j'étais avec mes parents chez des amis et pour une raison quelconque, nos hôtes ont sorti une bouteille de champagne et alignés les verres. J'ai regardé ma mère et je lui ai dit : et moi je ne bois pas ?
Tout le monde a éclaté de rire et on m'a servi un fond dans une coupe.
Avec le recul, j'en ai froid dans le dos…
Je précise que mes parents n'étaient pas alcoolique mais ils buvaient un verre de bon vin au cours des repas et j'avais le droit à un fond de vin dilué dans un verre d'eau.
Ensuite lorsque j'ai atteint mes 13 ans, j'avais le droit à une cannette de bière le mercredi après-midi.
J'attendais ce moment toute la semaine…
Heureusement qu'à cette époque les commerçants ne vendaient pas aux mineurs. Il il beaucoup plus simple de trouver de l'herbe ou de la cocaïne qu'une bouteille d'alcool. Vive le 93.
Ensuite j'ai pratiqué pendant 4 ans la compétition moto en endurance.
Un milieu ou l'alcool coulait à flots. Le petit verre pour se donner du courage et qui appelait ces suivants…
Niveau professionnel, je travaillais en tant qu'informaticien, un autre milieu de pochetrons. A par dans l'armée, je n'ai jamais vu ailleurs une telle concentration d’alcooliques…
Ma boisson de prédilection à toujours été le punch planteur.
Début des années 80, j’achetais du planteur préparé. Début des années 90, je me le préparait seul. Bien sûr le dosage en alcool augmentait.
J'attendais que mon ex épouse, soit couché et je buvais…
Depuis 1995, j'en étais rendu à une bouteille de rhum blanc à 40 ° par soir, 2 le dimanche.
Parallèlement, pour éponger je me baffrais, je pesais 140 kg…
Avec une tension à 20 avec médocs pour la faire baisser sans succès, des gamma GT à 380, je courrais à la mort.
Fin janvier 2012, ma fille qui était interne, rentre pour le week-end et comme à notre habitude, nous discutions en regardant des émissions de vulgarisation scientifique.
A un moment, elle se lève en me disant : je vais me coucher, tu es encore bourré !
L'ancien loubard-motard est séché, K.O debout.
Mon monde s'effondre, ma fille sait que je bois.
Ma fille est tout pour moi, s'il le faut, je donnerai ma vie pour elle…
Le week-end ce passe et je noie mon malaise dans des doses d'alcool monstrueuses. Le dimanche ce n'est pas 2 bouteilles que je me suis envoyé, mais 3.
Je voulais mourir.
Lundi matin j'emmène ma fille à son internat et le soir, je tombe sur le petit journal et en invité il y a le professeur Ameisen.
Il ne ment pas, c'est un poivrot, on se reconnaît entre nous et son discours est vrai. Il parle de ce que je connait : la dépendance à l'alcool.
Là,j'écoute un médecin qui sait de quoi il parle, pas comme mon médecin traitant qui m'a fait ingérer toutes les saloperies connue pour lutter contre la dépendance à l'alcool.
Avec l'Esperal, j'ai tout simplement failli crever. On avait omit de me dire qu'il ne fallait pas boire…
L'Aotal ? A part avoir fait empirer ma courante due à l'alcool, rien.
Jean Michel Apathie et Denisot sont déchaînés, ils lui en mettent plein la gueule mais lui continue de délivrer son message.
Dans ma banlieue ont a coutume de dire, quand on ne sait pas, on ferme sa gueule. Apparemment, quand on est journaliste et que l'on n'y connait rien, on la ramène…
Bref, le message est passé, j'ai le nom du médoc : le baclofène.
Dès le lendemain, je suis chez mon médecin traitant ou j’essuie un superbe refus : si cela marchait, ça ce saurait…
Ce con, je me permet de le traiter de con car dans le même temps, il n'a pas été capable de soupçonner une sclérose en plaques.
Donc il me balance que si cela marchait, ça ce saurait, etc.
J'ai l'impression d'entendre les 2 journalistes de Canal…
Je téléphone à des tas de médecins sans succès, en 2012 trouver un prescripteur c'était l'enfer.
J'envisage de commander sur le net et en cherchant un site qui en vendait, je suis tombé sur le forum baclofène.
On m'a aidé à trouver un prescripteur et j'ai commencé le traitement le 28 mars 2012.
Le 25 mai 2012, j'étais indifférent.
Ce ne fut pas simple, il m'a fallu toute ma hargne et ma combativité d'ancien compétiteur et d'ancien loubard.
Tous les 3 jours j'ai augmenté de 10 mg sauf 2 fois ou j'ai fais des paliers de 5 jours à cause des ES.
A 170 mg par jour, je suis devenu indifférent.
A aucun moment, je n'ai arrêté de boire, ma consommation a été dégressive mais je n'ai jamais eu a subir le moindre manque.
6 ans après mon indifférence, je pense pouvoir dire que j'ai tourné le dos à l'alcool.
Lorsque mon amie vient chez moi, toutes les 3 semaines, je prend l'apéro avec elle.
Je me paie le luxe de me servir ma boisson fétiche, un punch planteur, mais avec beaucoup moins de rhum blanc. Verre que je finis rarement…
Aujourd'hui, j'ai enfin une relation normale avec l'alcool.
En septembre 2017, j'étais à 120 mg de baclofène jour, j'ai du descendre à 80 mg jour.
Ces personnes qui prennent des décisions, sans être eux-mêmes concernés par le problème, me font penser aux curés qui donnent des conseils aux futurs couples…
Ce serait hilarant si ce n'était aussi dramatique.
Ma fille, qui sera avocate l'an prochain, m'avait prévenu. Si tu replonges suite à cette descente forcée, je porterais plainte contre les personnes responsable de ces nouvelles dispositions anti baclofène.
Elle n'a pas eu à le faire, je n'ai pas replongé.
Si jamais, il vous prenait l'idée d'interdire le baclofène, j'en achèterai soit sur le net, soit je demanderai à un ami qui habite hors de France, de s'en faire prescrire et de me les envoyer.
J'ai entendu dire que le baclofène était responsable de morts suspectes.
Je ne crois qu'une chose, c'est que si j'avais continué à picoler ma bouteille de rhum blanc par soir et à m’empiffrer, je serai déjà mort depuis longtemps.
Alors je le dit bien fort, le baclo m'a sauvé la vie et si je devais mourir demzin suite aux soit disant effets pervers du baclofène, et bien j'aurai gagné 6 ans de vie normale.
Monsieur Amesein merci, je vous dois la vie. Total respect.
Vous êtes parti au bon moment, la France est devenue un pays corrompu ou les médecins ne pensent qu'à se remplir les poches et sont prêt à sacrifier des malades sur l'autel de leurs comptes en banque.
Baclofènement votre.
Message édité 1 fois, dernière édition par Sylvie, 08 Juin 2018, 11:28