Cherchez plus, j’ai trouvé !
Dans
un article publié sur le site de la FRA, Fondation pour la Recherche en Alcoologie (janvier 2017), consacré justement aux seuils de conso. Article intéressant, au demeurant.
Merci Google !
Attention,y’a des surprises, lol...
Bon, faut se lancer dans l’archéologie, mais ça va, je peux faire, j’ai l’habitude de verser le produit de mes fouilles dans des caisses...
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En fait l’idée remonte à une publication de l’OMS, concernant la « santé mentale » au sens large, datée de 2000, cela ne nous rajeunit pas !
Goldberg D., Gask L., Jenkins R., Lewis B., Paton J., Sharp D., Tylee A.
WHO guide to mental health in primary care. London : WHO Collaborating Centre for Research and Training for Mental Health 2000, 195 p.
Voici le commentaire qu’en fait l’auteur de l’article de la FRA :
Citation
Directives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)
L’OMS, dans son Guide to Mental Health in Primary Care (Goldberg et al., 2000, 26), définit les recommandations selon trois niveaux de risque : « responsable », « dangereux » et « dommageable ».
Le niveau de risque « responsable » (ou « faible ») pour les hommes correspond à « 3 unités par jour, avec un maximum de 21 unités par semaine, réparties sur la semaine et incluant 2 jours sans alcool ». Le seuil de consommation pour les femmes est fixé à moins de 2 unités par jour et 14 unités par semaine. Dans ce guide, une unité est définie comme l’équivalent de 8 grammes d’éthanol. Le niveau de consommation « dangereux » est défini par un risque accru de problèmes (pression artérielle augmentée, infarctus ou cirrhose du foie). Ce niveau est de 3 à 7 unités par jour soit 21 à 49 unités par semaine pour les hommes et 2 à 5 unités par jour soit de 14 à 35 unités par semaine. À noter que de nombreuses publications internationales citent des sources OMS pour les seuils de consommation de 3 verres d’alcool par jour pour les hommes et 2 verres par jour pour les femmes.
De l’aveu même de l’OMS en la personne de Marie-Hélène Schreiber : « Il n’existe pas de recommandation de l’OMS sur les seuils de consommation d’alcool. L’OMS propose des procédures cliniques de dépistage sur la consommation nocive d’alcool [Babor et al., 2012,7] ». Il n’en reste pas moins que ces repères de consommation ont été utilisés dans des campagnes de communication à destination du grand public, par exemple en France à l’initiative de l’Inpes. Ils ont également fréquemment été utilisés dans de nombreux autres pays.
Voilà , voilà :
– ça date d’il y a 20 ans... et c’est devenu obsolète sur le fond ;
– ce n’était pas, à l’époque déjà , des recommandations de l’OMS, mais une proposition de quantification du risque ;
– puis ça a été diffusé et répété en oubliant la source et son objectif et en le faisant passer pour « Recommandations portant tampon de l’OMS ».
À noter que chez nous en France, on n’a pas tenu compte du fait que les UA de l’OMS (8 g) étaient de 20 % inférieures aux nôtres et on a donc involontairement majoré de 25 % les seuils prétendument préconisés par l’OMS.
Précisément, ramené aux UA françaises (10 g), cela aurait dû donner à l’époque, selon l’OMS (8 g): ♂ 2,5 verres/j — ♀ 1,5 verre/j.
Et de fil en aiguille, on se retrouve avec un chiffre «
faible risque », pour un ♂, de 4 verres — 40 g/j = 280 g/semaine (Bacloville), chiffre dont on se demande bien d’où il sort et qui en tout état de cause est de
67 % supérieur à la quantification du risque faible de l’OMS de 2000 (24 g/j) ! Excusez du peu !
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En résumé, ces fameuses normes OMS (qui n’en sont pas) définissaient (en 2000) une conso à risque faible comme :
– ♂ Maximum : 2,5 verres/j (24 g) — 17,5 verres/sem. (168 g) ;
– ♀ Maximum : 1,5 verre/j (16 g) — 11 verres/sem. (112 g) ;
– deux jours/semaine sans consommation.
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Je partage pleinement l’introduction de l’article de la FRA :
Citation (FRA)
Une compréhension des risques et des bénéfices potentiellement associés à la consommation d’alcool est un facteur important pour la prévention des dommages liés à l’usage nocif de l’alcool. Une information précise, basée sur une revue de la littérature scientifique, tant biomédicale que psychosociale, peut fournir à la population générale une base pour la prise de décision concernant sa propre consommation d’alcool.
Voilà qui devrait nous guider.
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J'suis content de moi. J'aime bien quand je trouve réponse à une question qui me traîne dans la caboche...
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