Reprise du dernier message
Talis salut, trop heureuse pour toi, tu gères la fougère, lâche rien!
Marie-Pierre, tu ne m'as pas envoyé de MP, donc voici l'astuce pour ne rien payer en cure: rentrer en chambre double, et faire le lendemain (enfin, dès que ça te gave d'avoir un coloc) un caca nerveux comme quoi tu peux pas gérer de partager une chambre psychologiquement. Des potes ont fait ça et au bout de quelques jours, comme par magie on te met en chambre simple tous frais payés
J'ai fait qu'un seul séjour de 7 semaines, et bien que ça ne m'ait pas guérie, c'est une expérience à mon avis essentielle dans le processus:
* Dès l'arrivée, on voit les "cas critiques" shootés, ou qui en sont à leur 10ème séjour... ça fait réfléchir, on se dit "je veux pas finir comme ça"
* On rencontre plein de gens qui ont le même parcours, en frontal, pas derrière un écran. On voit qu'on est vraiment pas seul dans cette galère.
* On se rend compte que l'addiction et la psychologie sont indissociables. L'alcoolo-dépendance est certes prédominante dans ces structures, mais on y voit aussi des personnes en burn-out professionnels ou familiaux / des accros au sport (et qui en souffrent atrocement) / des fatigués de la vie, tout simplement...
* Dans mon cas, le fait d'avoir un "diagnostic" (bien que la cure où j'étais n'aimait pas cataloguer les gens... mais moi je voulais qu'on me dise un truc fixe sur lequel bosser) aide à démarrer sa thérapie sans être dans le flou. Si vous tombez mal et qu'un psy vous dit "rahlala mais attendez en fait vous êtes bipolaire/dépressif/autre, tenez prenez tel médoc": renseignez-vous avant. Vérifiez ce qu'on vous dit, voir si vous vous reconnaissez dans ce diagnostic. Ne jamais se fier à une seule personne, même si elle s'appelle "Professeur Machin"... J'avais des potes qui du jour au lendemain acceptaient de gober des pilules dont ils ne connaissaient même pas le nom!
* Tout simplement, ça permet de comprendre qu'une autre vie est possible, et éloigner le produit toxique pendant le temps de la cure, c'est toujours ça de gagné
* Dans mon cas encore, les ateliers, forcez-vous à y aller. C'est très irritant au début de rester assis à écouter une psy n'ayant pas connu notre addiction nous faire la morale (cf "communication non-violente") mais une fois sorti vous avez plus de cartes pour interagir avec le monde extérieur sans péter un câble
* La salle de sport sur place, c'est juste génial (sauf pour les addicts au sport, bien évidemment). idem pour les médecins/infirmières: la moindre peur sur sa santé est court-circuitée par une consultation, on perd moins de temps en anxiété stérile
* C'est hard mais important d'avoir un rythme: on se lève à telle heure, on mange à telle heure, on a un atelier à telle heure, etc. Ça pose un cadre.
A savoir aussi pour ceux et celles qui seraient tentés:
* Il faut malgré tout un "bon mental" là-bas: on tombe forcément sur des personnes douteuses / pas motivées (si vous saviez le nombre de produits qui "passent" en cure...) voire violentes (la police doit parfois intervenir!). Mais en conséquence, on apprend à dire non et à aller vers des personnes positives.
* Pour ne pas se retrouver livré à soi-même à la sortie, prendre rdv très rapidement avec les structures/psys à l'avance pour être suivi immédiatement à l'extérieur (moi on m'avait dit que j'aurais une place en hopital de jour sauf que 4 semaines après ma sortie, pourtant programmée dès mon entrée, bah que dalle...)
* Tenir bon et ne pas se croire guéri au bout de 2 semaines. Croyez-moi, ceux qui sortent trop vite reviennent aussi très vite. Dans ma cure yavait pas d'activités les 2 premières semaines, je me demande si c'est pas fait exprès pour tester la motivation des patients...
* Dans ma cure, une infirmière rentrait dans ma chambre toutes les 6h. Donc quasi impossible de faire la sieste ou une nuit complète, ce qui est frustrant puisqu'on est là pour se reposer aussi. Mais c'est pour "éviter les suicides" (lol).
* Surtout, ne pas se comparer aux autres. On trouve toujours pire que soi, la tentation en sortant est de se dire "ouais bon ça va, finalement chuis pas si fracassé du bulbe par rapport à Bidule ou TrucMuche!": rechute assurée.
* Ne pas se tester lors des sorties autorisées: perso j'ai bu un demi au resto en milieu de séjour, et je crois que ça a favorisé ma rechute.
Bref, faut fayotter, poser des questions, faire le bon élève (dédicace à Théo!). Savoir d'où on vient, pour quoi on est là, et bosser, être assidu, râler, s'imposer même. Je parle en tant qu'introvertie. En profiter pour voir une assistance sociale, par exemple. Faire des activités qu'on n'aime pas à la base (genre sophrologie ou pétanque. Ouais je sais ça paraît con, mais ça passe par des choses cons la guérison, je crois)
Perso j'ai eu énormément de chance, je suis rentrée en addicto mais comme j'étais logée dans le département psy-gé, j'ai eu droit à un mix d'ateliers très bons (art thérapie, psychomotricité, gestion des émotions etc) + une séance hebdomadaire avec une psychologue (méthode gelstat, elle a débloqué ma relation à ma mère en 6 séances).
Niveau baclo, je n'en prenais pas avant de rentrer, et j'ai galéré pour me procurer de la simple mélatonine, donc avoir un contact à l'extérieur qui peut nous approvisionner est un "must".
Conclusion: la cure, c'est pas une sinécure! C'est un mix de colonie de vacances, de ClubMed, de prison, et d'hopital... Mais ça vaut la peine dans tous les cas.
Marie-Pierre, tu ne m'as pas envoyé de MP, donc voici l'astuce pour ne rien payer en cure: rentrer en chambre double, et faire le lendemain (enfin, dès que ça te gave d'avoir un coloc) un caca nerveux comme quoi tu peux pas gérer de partager une chambre psychologiquement. Des potes ont fait ça et au bout de quelques jours, comme par magie on te met en chambre simple tous frais payés

J'ai fait qu'un seul séjour de 7 semaines, et bien que ça ne m'ait pas guérie, c'est une expérience à mon avis essentielle dans le processus:
* Dès l'arrivée, on voit les "cas critiques" shootés, ou qui en sont à leur 10ème séjour... ça fait réfléchir, on se dit "je veux pas finir comme ça"
* On rencontre plein de gens qui ont le même parcours, en frontal, pas derrière un écran. On voit qu'on est vraiment pas seul dans cette galère.
* On se rend compte que l'addiction et la psychologie sont indissociables. L'alcoolo-dépendance est certes prédominante dans ces structures, mais on y voit aussi des personnes en burn-out professionnels ou familiaux / des accros au sport (et qui en souffrent atrocement) / des fatigués de la vie, tout simplement...
* Dans mon cas, le fait d'avoir un "diagnostic" (bien que la cure où j'étais n'aimait pas cataloguer les gens... mais moi je voulais qu'on me dise un truc fixe sur lequel bosser) aide à démarrer sa thérapie sans être dans le flou. Si vous tombez mal et qu'un psy vous dit "rahlala mais attendez en fait vous êtes bipolaire/dépressif/autre, tenez prenez tel médoc": renseignez-vous avant. Vérifiez ce qu'on vous dit, voir si vous vous reconnaissez dans ce diagnostic. Ne jamais se fier à une seule personne, même si elle s'appelle "Professeur Machin"... J'avais des potes qui du jour au lendemain acceptaient de gober des pilules dont ils ne connaissaient même pas le nom!
* Tout simplement, ça permet de comprendre qu'une autre vie est possible, et éloigner le produit toxique pendant le temps de la cure, c'est toujours ça de gagné
* Dans mon cas encore, les ateliers, forcez-vous à y aller. C'est très irritant au début de rester assis à écouter une psy n'ayant pas connu notre addiction nous faire la morale (cf "communication non-violente") mais une fois sorti vous avez plus de cartes pour interagir avec le monde extérieur sans péter un câble
* La salle de sport sur place, c'est juste génial (sauf pour les addicts au sport, bien évidemment). idem pour les médecins/infirmières: la moindre peur sur sa santé est court-circuitée par une consultation, on perd moins de temps en anxiété stérile
* C'est hard mais important d'avoir un rythme: on se lève à telle heure, on mange à telle heure, on a un atelier à telle heure, etc. Ça pose un cadre.
A savoir aussi pour ceux et celles qui seraient tentés:
* Il faut malgré tout un "bon mental" là-bas: on tombe forcément sur des personnes douteuses / pas motivées (si vous saviez le nombre de produits qui "passent" en cure...) voire violentes (la police doit parfois intervenir!). Mais en conséquence, on apprend à dire non et à aller vers des personnes positives.
* Pour ne pas se retrouver livré à soi-même à la sortie, prendre rdv très rapidement avec les structures/psys à l'avance pour être suivi immédiatement à l'extérieur (moi on m'avait dit que j'aurais une place en hopital de jour sauf que 4 semaines après ma sortie, pourtant programmée dès mon entrée, bah que dalle...)
* Tenir bon et ne pas se croire guéri au bout de 2 semaines. Croyez-moi, ceux qui sortent trop vite reviennent aussi très vite. Dans ma cure yavait pas d'activités les 2 premières semaines, je me demande si c'est pas fait exprès pour tester la motivation des patients...
* Dans ma cure, une infirmière rentrait dans ma chambre toutes les 6h. Donc quasi impossible de faire la sieste ou une nuit complète, ce qui est frustrant puisqu'on est là pour se reposer aussi. Mais c'est pour "éviter les suicides" (lol).
* Surtout, ne pas se comparer aux autres. On trouve toujours pire que soi, la tentation en sortant est de se dire "ouais bon ça va, finalement chuis pas si fracassé du bulbe par rapport à Bidule ou TrucMuche!": rechute assurée.
* Ne pas se tester lors des sorties autorisées: perso j'ai bu un demi au resto en milieu de séjour, et je crois que ça a favorisé ma rechute.
Bref, faut fayotter, poser des questions, faire le bon élève (dédicace à Théo!). Savoir d'où on vient, pour quoi on est là, et bosser, être assidu, râler, s'imposer même. Je parle en tant qu'introvertie. En profiter pour voir une assistance sociale, par exemple. Faire des activités qu'on n'aime pas à la base (genre sophrologie ou pétanque. Ouais je sais ça paraît con, mais ça passe par des choses cons la guérison, je crois)
Perso j'ai eu énormément de chance, je suis rentrée en addicto mais comme j'étais logée dans le département psy-gé, j'ai eu droit à un mix d'ateliers très bons (art thérapie, psychomotricité, gestion des émotions etc) + une séance hebdomadaire avec une psychologue (méthode gelstat, elle a débloqué ma relation à ma mère en 6 séances).
Niveau baclo, je n'en prenais pas avant de rentrer, et j'ai galéré pour me procurer de la simple mélatonine, donc avoir un contact à l'extérieur qui peut nous approvisionner est un "must".
Conclusion: la cure, c'est pas une sinécure! C'est un mix de colonie de vacances, de ClubMed, de prison, et d'hopital... Mais ça vaut la peine dans tous les cas.
+- 2 litres de bière/jour depuis 3 ans
Bacloroute prise le dimanche 9 septembre 2018
Craving qui va et vient
Actuellement 30mg 7h, 30 9h, 20 à 11h (80mg)
Bacloroute prise le dimanche 9 septembre 2018
Craving qui va et vient
Actuellement 30mg 7h, 30 9h, 20 à 11h (80mg)