"
Merci pour l' accueil, Flo. Et d' être repassée si rapidement."
Ce qui est malheureusement loin d'être toujours le cas

...
CQFD
Le trac, ou "la peur des autres" (qui n'est malheureusement pas seulement que le titre d'un bouquin de Christophe André mais bel et bien une réalité), ça a toujours été un problème pour moi.
Il a été en grande partie responsable de mon plongeon dans la bouteille.
Quelques exemples...
Je me suis présentée bourrée à mon oral d'allemand du bac.
Sans que je sois une lumière dans cette discipline (l'allemand pas les cuites

), j'ai finalement eu 12.
J'ai bu une bière de bon matin avec mon moniteur d'auto-école juste avant de passer l'épreuve redoutée de la conduite.
J'ai eu mon permis.
Alors bien sûr, là, je n'étais pas bourrée, juste un peu plus détendue.
J'ai fait le premier pas vers celui qui allait devenir le père de mes trois enfants alors que j'en tenais une mémorable.
Bon ! C'était probablement un faux pas mais puisque j'aime plus que tout les enfants que j'ai eus avec lui, il m'est impossible de le regretter. De toute façon, ça ne servirait à rien.
Je picolais (avec une certaine modération quand même) avant de réunir mes parents d'élève.
Je picolais (un peu plus) avant de prendre le micro lors des fêtes de l'école.
Bref, sans l'alcool, j'étais incapable d'affronter les autres.
Si je vous raconte tout ça aujourd'hui, c'est que je me suis retrouvée face aux autres cette semaine, sans avoir recours à l'alcool et que ça n'a pas été simple.
Je m'explique...
J'ai la chance d'avoir pu prendre ma retraite (il y a 9 ans maintenant) grâce à mon ancien métier, à mes 3 enfants, et enfin à mon peu d'exigences de confort matériel.
Seulement voilà, j'ai beau ne pas mener un gros train de vie, mes revenus peinent à me maintenir à flot (ou à Flo

) quand il s'agit de remplir ma citerne de gaz pour un minimum de chauffage chaque hiver (du coup, ça fait deux ans que je n'ai pas payé ma cotisation ici

).
Il me fallait donc prendre une décision.
Et puisque mes enfants ont toujours trouvé du travail en passant par des boîtes d'intérim, je me suis dit que j'allais en faire autant et retourner au boulot, occasionnellement.
Eh oui ! Chez moi c'est "tels enfants, telle mère", ça change un peu.
Bref, jeudi dernier, alors même que je ne m'étais pas encore inscrite dans une boîte d'intérim, j'ai eu vent par Ma Rie d'une éventuelle mission me convenant.
J'ai appelé, j'ai rédigé un CV vite fait, je suis allée m'inscrire dans la boîte qui proposait cette mission et en fin d'après-midi, j'avais décroché le job (2 ou 3 jours à faire de la saisie informatique).
Jusque là, tout s'était bien passé.
C'est allé tellement vite que je n'ai pas eu le temps de réaliser quoi que ce soit.
Je devais entrer en fonction mardi.
Donc de jeudi à mardi, cette fameuse peur des autres a eu tout le temps de se réinstaller confortablement pour atteindre son paroxysme lundi soir et mardi matin.
Peur de ne pas être capable, de ne pas être à la hauteur, peur de décevoir.
Pour cette dernière, j'avais quand même pris mes précautions lors de mon inscription lorsqu'il a fallu que j'énumère mes qualités.
J'ai cité "consciencieuse, volontaire et ponctuelle".
Ça, j'étais certaine de pouvoir m'y tenir en toute circonstance.
Donc voilà, pour la première fois depuis belle lurette, je me suis retrouvée face aux autres sans pouvoir faire appel à l'alcool.
Mal au ventre, gorge nouée, envie qu'il m'arrive un pépin (pas trop grave quand même) qui fasse que finalement je ne puisse pas me rendre au travail.
Ça n'a pas été simple, mais... j'ai réussi !
Au milieu de la matinée mardi, j'ai commencé à me détendre un peu et finalement, j'ai accompli ma mission sans trop faire de bourdes et mes employeurs temporaires m'ont dit hier soir que s'ils avaient à nouveau besoin, ils penseraient à moi.
Il est bien évident que jamais je n'aurais pu faire une telle chose si je n'étais pas passée par la case baclo.
Par ailleurs, ce petit retour à la vie professionnelle m'a fait réaliser pas mal de choses.
On juge souvent les personnes en fonction de leur situation professionnelle.
En gros, quelqu'un qui ne travaille pas n'est rien.
Pendant ces deux jours travaillés, outre me consacrer à la tâche qui m'était attribuée, j'ai observé et écouté ce qui se passait autour de moi dans le bureau dans lequel je bossais.
Et bien force m'est de constater que la richesse des échanges, je la trouve beaucoup plus ici, avec vous, que dans le cadre professionnel dans lequel j'ai fait ma brève immersion.
Alors bien sûr, ça dépend aussi des caractéristiques et de l'objectif de l'entreprise (ici, c'était une entreprise chargée de l'entretien, entre autres, de châteaux d'eau) mais qu'est-ce que ça me paraît futile de parler de factures et je ne sais quoi d'autres par rapport à ce qui se passe ici !
Mais je sais qu'il faut de ça aussi.
D'ailleurs, c'est ce genre de mission que j'ai demandé à la boîte d'intérim.
Je veux faire du travail que j'appelle "bête et méchant", même si c'est fatigant ou répétitif, pas des trucs qui prennent la tête.
Autant j'ai du mal à obéir à qui que ce soit dans ma vie privée, autant là, je veux qu'on me donne des ordres et que je n'aie qu'à les exécuter sans réfléchir, sans avoir à prendre d'initiatives.
Cela dit, je n'ai pas l'intention de reprendre une forte activité professionnelle.
Quelques jours par mois me suffiront.
De toute façon, vu mon âge, c'est pas dit qu'on me propose énormément de choses et je n'aurais pas le droit de cumuler pension et revenu au-delà d'un certain seuil.
Je ne cherche même pas de quoi mettre du beurre dans mes épinards, juste un peu plus d'épinards dans mon assiette pour éviter la famine et ne pas devoir quitter cette maison que je loue et qui me convient si bien.
Oups ! Il est très long mon post !
