Et bien voilà , j'ai attendu ce matin pour en être sûre :
tout a commencé à bousculer samedi, le 3 mars - 26 jours du début du traitement et le jour du passage de 80mg au 100mg
Contexte : les jours précédents quelques cravings moyens, mais demandant quand même un effort de ma part pour ne pas boire. Pas trop d'ES,
Samedi 3 mars - une grande fête révu au golf avec bien sûr beaucoup d'alcool et les gens qui boivent plus que d'habitude.
Dans la matnée l'humeur assez stable, mais quelques pensées à l'alcool et surtout la peur de "replonger"
En fin d'après midi : un rdv en ville avec un ami qui ne boit pas et qui ne sait pas que je suis alcoolique et soudainement une envie irresistible de boire du jamais vu ! J'ai même failli, annuler la fête, rentrer à la maison et ouvrir une bouteille pour boire toute seule. C'était tellement fort que j'avais même visualisé cette bouteille et le verre. Je me dis : tu vas pouvoir boire à la fête sans problème et tant pis pour le lendemain.
J'ai tout de suite pris ma dose de baclo et suis allée quand même à la fête.
A l'arrivée à la fête tout de suite une coupe à la main et là LE MIRACLE : moi, qui ne rêvais que de me saouler la gueule, même pas une gorgée de toute la nuit : c'était ni par peur de replonger ni par le message subliminal des alcoologues "pas une goutte d'alcool sinon c'est une catastrophe...." Je n'en avais pas vraiment besoin. Et pourtant émotive comme tout alcoolique qui se repecte j'étais servie : les amis retrouvés, les petits "conflits" relationnels et même la gestion d'une situation conflictuelle avec quelqu'un de très proche qui s'est présentée vers 4 h du mat.
Le lendemain matin je n'y croyais toujours pas, je cherchais au fond de moi-même ce craving, je l'attendais pour lutter contre cette envie d'alcool. Ce combat auquel je suis habituée tout le long de mon abstinence... Et non ! Plus de pensée, plus de combat !
Hier, le 4 mars le matin :
J'ai fait le message sur mon fil, je n'ai pas osé dire ce mot GUERIE que j'ai lu tant de fois dans les témoignages ! Je voulais attendre encore car pas très sûre de ce nouvel état d'esprit qui s'est installé en moi.
La journée était très paisible, comme si je retrouvais le soleil et le calme après une très longue nuit d'orages et d'éclairs.
Rien, même pas une pensée à l'alcool, le soir : l'apéro au golf avec pleins d'amis et je me suis forcée à boire quelques gorgées de champagne : plus envie, juste l'indifférence et pas de frustration habituelle : "boire ou pas boire".
Deux heures plus tard : une discussion très violente avec mon ami, limite catastrophe relationnelle et là encore une fois : je suis restée assez calme et pas de pulsion habituelle d'ouvrir une bouteille (j'en ai toujours à la maison). J'en étais époustouflée !!!
Voilà , je suis à 100mg et 26 jours de baclofène ! Et même si c'est peu être un peu tôt de crier la victoire, je suis reconnaissante à cette molécule qui m'a permi de retrouver ce calme intérieur et l'estime de soi oubliés depuis les années de mon enfer.
Je vous remercie toutes et tous de m'avoir soutenue et surout Dr Ameisen.
Désolée pour ce message si long et si détaillé de mes sensations, mais je pense que ça peut servir au gens qui se posent la question sur "comment on ressens le moment où c'est l'indifférence qui arrive". Le tableau journalier de suivi des prises et de mes réactions m'a énormément aidé pour ajuster mes doses et faire l'analyse de mes ressentis.