Bonsoir à toutes et à tous
Par avance, je vous présente mes excuses. Je suis désolée car ça fait bien (trop) longtemps que je n’ai pas posté sur le forum …
Certains se détournent du forum car guéris grâce au baclofène : ils n’en n’ont plus besoin et poursuivent leur route tranquillement …
D’autres, à l’inverse, rencontrent sur leur parcours de nombreux obstacles même des rechutes et ne peuvent pas, ne savent pas, revenir sur le forum parler de cela, car c’est un échec. Parler de l’échec est souvent difficile à exprimer.
Et donc pour moi … ? Où en est mon chemin depuis ces plus de 10 derniers mois ?
Voici mon histoire :
Je vis toujours dans la frustration et dans le manque. Le baclo ne réussit pas, sur moi, le rôle qu’il exerce sur la majorité d’entre vous.
Je ne côtoie toujours pas le Saint Graal qu’est l’Indifférence. Celle qui consiste à ne plus penser du tout à l’alcool, ne plus souffrir pour fuir ce premier verre, ne plus le redouter, en ressentir un écœurement même. Retrouver ma liberté de choisir entre si j’ai besoin de boire ou si j’ai juste envie de boire …
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Côté pratique, en m’appuyant sur tes conseils, Sylvie, et aussi à l’aide de la pharmacocinétique du baclofène (document Excel), j’ai expérimenté plusieurs protocoles différents.
L’un en ciblant mon (premier) craving, vers 13 h en prenant tôt le matin de grosses prises et en terminant mes prises au plus près avant mon craving.
Problème : mon premier verre venait à moi en début d’après-midi.
L’autre protocole, en commençant mes prises dès le matin et les répartir tout au long de la journée pour une action par imprégnation. Idem, passage à l’acte en début d’après-midi.
Dans les deux cas de figure, je devais lutter pour repousser le premier verre (car il entraîne les autres) mais il arrivait bien trop vite à mon goût malgré tous ces comprimés dans mon cerveau.
Mon protocole actuel est 100mg à 10h, 100mg à 12h, 100mg à 14h et 50mg à 15h30
Je sirote mon 1er verre vers 15h30
Je me force à être abstinente toute la matinée et en début d’après-midi.
D’une part car je sais que la molécule agit bien mieux si on ne consomme pas ou peu. D’autre part, quitte à souffrir du manque, je me force à subir et supporter ce manque et cette souffrance le plus longtemps possible jusqu’au passage à l’acte.
Je me suis demandée souvent s’il y avait peut-être aussi chez moi une frontière floue entre « craving » et « habitudes ». Non, je n’ai pas juste des pensées furtives mais bel et bien un désir ardent de boire, à un point que ça me brule à l’intérieur du ventre.
Je continue mon combat, motivée, mais je m’interroge néanmoins sur 2 points :
1 - Est-ce que ma dose n’est pas efficace parce que je ne suis pas encore arrivée à ma dose seuil ? Faudrait-il encore augmenter ?
Je pourrais alors demander à mon médecin d’augmenter ma posologie, sachant qu’il trouve déjà énorme ce que je prends actuellement.
Je connais bien la règle des 3 P : Ponctualité, Persévérance et Patience. Ainsi, je continue mon chemin, je continue mon combat.
Mais mon combat est-il jouable ?
2 – Je garde en tête que le baclofène ne marche pas pour tout le monde mais qu’il ne fonctionne que dans 60% des cas.
Serais-je alors insensible à la molécule ? Aurais-je un cerveau, une tête si dure que mon cerveau ne veuille pas assimiler cette molécule ? Prendre du baclofène relèverait-il, chez moi, de l’acharnement thérapeutique ? Comment le savoir et le vérifier ?
Pour avoir éplucher un nombre important de forums, je sais qu’il serait vain de me tourner vers du Selincro, Revia, Alcover, Aotal ou autres …
Et je reste motivée dans le traitement de ma maladie.
Mais que faire maintenant ?
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Dernier point TRES IMPORTANT pour être exhaustive sur ma situation :
Je sais Où et QUAND je bois et je sais POURQUOI je bois.
Je sais donc (en théorie) ce qu’il faudrait changer, améliorer pour ne pas que je passe à l’acte : c’est chez moi, seule et sans activité que je bois
Je suis vulnérable au Covid (asthme sévère) et placée en ASA (Autorisation Spéciale d’Absence) car mon poste n’est pas adaptable et ne permet pas de possibilité de télétravail.
Je n’ai pas remis les pieds sur mes lieux de travail depuis le premier confinement. Oui, depuis mars 2020 !
Je vis seule, je ne vois personne, je ne parle à personne, je suis totalement isolée, coupée du monde extérieur, complètement isolée de la vie humaine.
Je suis chez moi, toute la journée, seule, souvent devant mon ordi ou la télé (qui sont des prisons dorées dans un monde virtuel).
Je ne sais plus où aller pour « voir » du monde, « discuter » avec des gens, faire des choses pour occuper mes journées. Toutes les associations, les lieux culturels communs, les lieux de rencontres sociales sont fermés.
J’ai de nombreuses compétences qui ne demandent qu’à s’exprimer mais toutes les portes se ferment pour cause de virus ambiant.
Or, c’est chez moi, seule et sans activité que je bois …
J’habite la banlieue ouest toulousaine. Si quelqu’un a des pistes d’activités bénévoles à me proposer (société, collectivité, association ou privé) … Avoir une activité à l’extérieur de chez moi (et voir du monde) m’aidera réellement à oublier l’alcool car rester chez moi attire et attise mes démons.
(Je suis déjà souvent sortie pour m’aérer, marcher, mais seule, ce n’est ni bénéfique ni efficace pour résoudre mon problème d’alcool)
Pour info :
Posologie actuelle : 350 mg
Conso actuelle : une bouteille de vin/jour ou tous les 2 jours (car je me force à être abstinente)
Craving : vers 13h avec des manques tout l’après-midi jusqu’à environ 20h30
ES-EI : je ne pense pas en avoir ou si peu alors (?)