2nd indifférence - Le retour de la-mort-qui-tue par 2 fois le craving !
Bonjour à toutes et tous,
4 ans que j’ai commencé le baclo, et bien trop longtemps que je n’ai pas fait de vrai grigri ici. J’aurai du car beaucoup de choses se sont passées depuis ma première indifférence. Je vous propose un court flashback puis une importante mise à jour :
Saison 1 Episode 1: Sortie du déni, recherche d'un prescripteur, montée jusqu’à 200mg, indifférence, un témoignage d’enfer : el Baclofenos pour les nulos !
J’me fais un nouveau copain, l’éléphant, et un souffre douleur, l’acouphène.
Long palier, puis descente, douce et prudente. Puis, avec trop d’assurance certainement, je baisse jusqu’à 60mg.
Au boulot tous les voyants sont au verts, je prends de fortes responsabilités et tout va pour le mieux. Mon job est vraiment exigeant mais je m’éclate comme un dingue. Mon deuxième enfant arrive et je suis heureux comme jamais.
Episode 2
Parfois je fais face à de mini craving, que je contre par de mini remontée. Les choses se maintiennent ainsi pendant une bonne année. Beaucoup de déplacements a l'etranger, bcp de fatigues, mais tant de satisfactions dans mon travail et ma vie familiale.
E3 … Repetits craving, repetites montées…
Mes consos augment légèrement. Bien sure elles restent loin, très loin de celles que j’ai eu subi, mais elles augmentent quand même.
En parallèle, la situation initiale de mon boulot qui était si porteuse finie par se dégrader. Une spirale délétère s’engage carrément mais je n’en ai pas la lucidité, ou plutôt je ne veux pas le reconnaitre. En fait je comptais sur ce poste pour concrétiser un avancement important de ma carriere pro. Mes compétences ne sont pas le problème, c’est le contexte qui est devenu pourri et casse gueule. Je peux changer de fonction (j’ai cette chance), mais je n’ose car j’ai beaucoup investi et énormément sacrifié de mon temps. Bref, je m’accroche à un bateau qui me coule en espérant qu’il me remonte !
Ce contexte défavorable, mon aveuglement et surtout mon manque d’attention envers moi-même font que mon craving, ce gros *$@#! de craving, s’est réinstallé sournoisement. Defait, mes mesurettes (légères augmentation ou changement de répartitions) ni font rien et restent inefficaces au moyen terme.
E4, E5, E6… Je surnage ainsi quelques mois l’esprit empégué dans mes problèmes pro en n’ayant plus le temps pour rien. Finalement, je prends conscience d’un fait important : A force de petits réajustements j’ai dépassé mon seuil d’indifférence (200) que j’avais atteint 2 ans plutôt. Pourtant en accédant à nouveau à ce seuil autrefois libérateur, je ne ressens toujours pas l’indifférence. Au contraire, le constat est inverse : je ne maitrise plus mes envies, je les confonds avec mes besoins. Et les sales habitudes reviennent. Correction, en fait elles sont déjà bien revenues, et déjà bien ré-installées. Certes, je suis très loin de ces consommations destructrices d’antan, mais celui qui pilote mon corps ce n’est plus moi, c’est mon craving ! Le bilan est dressé.
Saison 2, Episode 1, attention, ouvrez un nouveau paquet de chips !
Fort de ce constat je décide alors 3 choses :
1) Tant pis, mes ambitions pro je les mets en attentes pour le moment.
2) Je réaloue du temps/attentions sur ce qui est important : ma famille, ma santé.
3) Un seule priorité : Troudebaliser mon craving une bonne fois pour toute, c’est le plus important.
Pour ce dernier point, nul besoin d’un spéculum (on réservera cet instrument pour mon acouphène, bande de pervers). J’utilise les basiques, simple et méthodique : j'augmente mes dosages de 10mg tous les 3 jours, en étirant parfois les paliers.
Ainsi, en 8 semaines je passe de 240mg à 380Mg, et là je renoue enfin avec l’indifférence. Du moins il me semble car, à la fois je retouche cette super sensation de liberté, à la fois je suis encore épris de quelques rares craving sporadiques. Reste que je ne suis pas complètement rassuré, j’ai encore en tête ces petits réajustements inefficace de l’épisode 3. Et n’ayant pas envie de jouer au chat et à la souris avec mon craving, je décide de bien sécuriser l’acqui en poursuivant ma montée jusqu'à 400mg.
Aujourd’hui, voilà où j’en suis : 400mg depuis 4 semaines, et nous sommes à l’épisode … heu … je sais plus, on s’en tape.
Mes craving sporadiques (envie?) s’espacent et s’atténuent. Le dernier, la semaine passée, j’ai essayé de le satisfaire : 2 riccards à l’apéro. J’ai jetté la moitié du deuxième car malgré la menthe je (re)trouve cela dégueulasse. Alors je m’ouvre une bière que je me force à boire frénétiquement, j’arrête à la moitié, Bof !
Je m’occupe des enfants, je les sors du frigo et je les couche avec un biberon froid (pour éviter le choc thermique). Puis j’ouvre a nouveau le frigo, petite pose - imaginez moi, comme une poule devant un couteau - Fin de la pose, j’ai plus envie de cette demi bière, alors je prends un verre d’eau pétillante et une pomme.
La "magie" du baclofène s’est réalisé : ne plus avoir besoin, la supression du craving, l’indifférence. Encore merci Olivier d’avoir partagé ta découverte.
Du coup en ce moment j’apprends, plutôt je réapprends a décrypter mes "envitudes". C’est à dire faire la différence entre l’envie, l’habitude, les mauvaises habitudes. Entre le besoin, et le plaisir. Le simple plaisir tel que celui de partager spontanément une binouze avec mon voisin, comme pas plus tard qu’hier.
Paradoxalement c’est à la fois plus facile - l’expérience de ma première indifférence augmentant ma lucidité - mais aussi plus complexe à explorer. C’est comme si je visitais un chemin déjà explorée à pied, mais cette fois-ci à bord d’un vélo. C’est globalement plus rapide, mais les virages délicats à anticiper. Mes ressentis sont très bizarres, d’autres sont étonnamment nouveaux.
Ouaip, j’ai encore du boulot à réaliser dans la gestion de mes perceptions. Et cette dose à 400 je vais la maintenir encore un moment. En tout cas le temps nécessaire pour trier les patates et de me sentir profondément serein avec mes sensations.
Evidement à ce dosage et à cause des risques d’insomnies en fin de journée, je m’interdis la conduite sur de longue distance. Pour la même raison j’ai aussi expliqué à la NASA que je refusais temporairement de faire de sorties dans l’espace.
Parlons de mes effets secondaires … Arf !
A partir de 280 … Arg ! j’ai durement tapé dans les insomnies et les pertes d’attention en journée. Ces ES ont été crescendo jusqu'à 400, avec une fatigue de fond s’accumulant jours après jours.
Pour le moment j’ai pas de solution miracle. J’ai essayé un somnifère : le Zouplitruc, super efficace les premières nuits. Mais dés que j’ai arrêté, impossible de dormir les 4 nuits suivantes. Je pense que c’est une fausse solution.
J’essaye en ce moment la Valériane. Je parle de la racine, pas de ma voisine. Je tente aussi de nouvelles répartitions en prenant de grosses doses avant de me coucher. Je vous dirais dans quelques jours l’efficacité de cette "légitime défonce ».
Je suis preneur de toutes vos suggestions.
J’ai d’autres ES, dont le retour de mon fameux acouphène, mais cela nécessitera quelques pages à écrire, et beaucoup de lubrifiant.
Voilà, j’aurai du venir ici depuis longtemps déjà. Pour partager mon expérience et pour recueillir vos avis. C’est important pour vous comme pour moi, mais je sais qu’il n’est jamais trop tard.
Bien à vous.
Night