Bonjour à tous.
Ce matin c'est une de ces nombreuses fois où je me réveille dans mon canapé avec une gueule de bois et une envie pressente d'aller aux toilettes, et où d'abord je réveille mon fils de 12 ans avant d'attaquer la journée par un grosse honte de moi-même, assis sur les chiottes, à me dégouter de moi-même.
Ensuite je prépare le petit-dèj des garçons et j'essaie de trouver la force d'aller me doucher, en espérant que personne ne verra mes yeux bouffis en déposant le plus jeune à l'école.
Ce matin je sèche le travail (j'ai "la chance" de pouvoir me le permettre épisodiquement grâce au télétravail), et je me décide à vous écrire.
Je bois depuis l'adolescence, j'ai commencé à avoir une conso excessive pour faire face à mon job un peu stressant et à un couple qui battait de l'aile, vers 35 ans.
J'ai vécu un divorce difficile à 40 ans, et j'ai suivi une thérapie, et je crois avoir fait un travail sur moi même qui m'a apaisé.
J'en ai bientôt 42 et une semaine sur deux, quand je suis seul avec mes enfants (ma nouvelle compagne et moi sommes tous les deux en Résidence Alternée) je bois seul quasi-systématiquement chaque soir : une bouteille de vin ou jusqu'à une demi bouteille de Rhum, jusqu'à m'endormir d'ivresse devant la TV, dont je peine généralement à me souvenir du programme.
Une semaine sur deux, avec ma compagne, (qui ne bois pas), je suis moins angoissé, plus calme, et je ne bois pas ou peu.
(pour être tout à fait honnête : sauf quand je fait un crochet en sortant du taff pour m'en jeter "un ou deux petits" avant de la rejoindre
).
Mais une semaine sur deux, je me retrouve seul et je perds vraiment le contrôle.
(vous n'imaginez pas à quel point j'ai honte de moi-même d'écrire "seul" alors que mes deux enfants sont alors avec moi.)
Le confinement à été une catastrophe pour moi dans la mise en place de cette "régularité dans l’excès".
J'ai réussi à garder cela plutôt secret, mais le besoin de boire commence à sérieusement empiéter sur ma capacité à vivre, à me souvenir de ce qu'on me dit, et à être en bonne santé.
Au travail j'ai perdu en efficacité, mais j'ai pu mettre cela sur le compte de mon divorce donc j'ai renoncé à exercer de grosses responsabilités.
"L'alcoolisme" est présent dans ma famille. On connait.
Je pense qu'il ne faudra pas longtemps avant que mon ado comprenne, s'il n'a pas déjà compris.
Il m'a demandé d'arrêter le tabac, et la vape m'avait permis de m'en débarrasser en quelques mois.
Je suis depuis un moment les rebondissements autour du baclofène en me disant que ça pourrait être le même genre de "soin" :
Leurrer mon cerveau pour arrêter avant une baisse (mais je comprends que c'est peut-être à vie)...
J'ai cherché de l'aide auprès de mon MT. Il m'a orienté vers un addictologue qui venait hélas de partir à la retraite.
J'ai donc contacté le CSAPA du coin, mais c'est peu dire que le contact n'a pas été formidable.
Passée l’euphorie du message initial où l'infirmière m'a écouté, elle m'a prédit les pires difficultés si je ne m’inscrivais hors du parcours de soin "cure - post-cure - changement de vie totale"...
Comme je m'étais renseigné sur les taux de réussite, j'étais assez sceptique.
J'ai tenté de faire comprendre que je voudrais essayer le baclofène pour maitrîser le craving et revenir à mes 30 ans : bon vivant mais pas (encore) de soucis avec l'alcool.
Cette dame débordée (son médecin addictologue partant en retraite, pas de remplaçant, zone de difficultés sociales, post-confinement...) n'a vraiment pas su me convaincre, et ne m'a proposé qu'une cure trois mois plus tard... Pas ce que je recherchais.
Elle a beaucoup insisté sur les risques du sevrage, et j'ai tenté de lui dire que je ne buvais quasiment pas une semaine sur deux, mais j'ai l'impression qu'elle ne m'a pas vraiment cru.
Elle avait raison sur un point : je ne m'en suis pas sorti seul : après deux semaines d'arrêt total la routine a repris...
J'hésite à recontacter mon MT qui m'a clairement indiqué qu'il n'avait pas le temps de s'inscrire dans ce type d'accompagnement (je le crois, il finit fréquemment à 20h30).
Je sais que chaque cas est différent, mais je souhaite consulter un médecin qui aurait une expérience du traitement pour évaluer si le rapport bénéfice-risque serait bon pour moi.
J'ai une formation scientifique, et aussi la fâcheuse habitude de vouloir comprendre et maîtriser mes traitements, mais c'est semble-t-il un plus ici!
Voilà , c'est un peu décousu, mais des témoignages ici m'ont touché ou m'ont donné de l'espoir, et je crois qu'il est temps que je reprenne ma vie en main.
Message édité 1 fois, dernière édition par 3D_ducktales, 13 Juin 2022, 13:00
Ce matin c'est une de ces nombreuses fois où je me réveille dans mon canapé avec une gueule de bois et une envie pressente d'aller aux toilettes, et où d'abord je réveille mon fils de 12 ans avant d'attaquer la journée par un grosse honte de moi-même, assis sur les chiottes, à me dégouter de moi-même.
Ensuite je prépare le petit-dèj des garçons et j'essaie de trouver la force d'aller me doucher, en espérant que personne ne verra mes yeux bouffis en déposant le plus jeune à l'école.
Ce matin je sèche le travail (j'ai "la chance" de pouvoir me le permettre épisodiquement grâce au télétravail), et je me décide à vous écrire.
Je bois depuis l'adolescence, j'ai commencé à avoir une conso excessive pour faire face à mon job un peu stressant et à un couple qui battait de l'aile, vers 35 ans.
J'ai vécu un divorce difficile à 40 ans, et j'ai suivi une thérapie, et je crois avoir fait un travail sur moi même qui m'a apaisé.
J'en ai bientôt 42 et une semaine sur deux, quand je suis seul avec mes enfants (ma nouvelle compagne et moi sommes tous les deux en Résidence Alternée) je bois seul quasi-systématiquement chaque soir : une bouteille de vin ou jusqu'à une demi bouteille de Rhum, jusqu'à m'endormir d'ivresse devant la TV, dont je peine généralement à me souvenir du programme.
Une semaine sur deux, avec ma compagne, (qui ne bois pas), je suis moins angoissé, plus calme, et je ne bois pas ou peu.
(pour être tout à fait honnête : sauf quand je fait un crochet en sortant du taff pour m'en jeter "un ou deux petits" avant de la rejoindre

Mais une semaine sur deux, je me retrouve seul et je perds vraiment le contrôle.
(vous n'imaginez pas à quel point j'ai honte de moi-même d'écrire "seul" alors que mes deux enfants sont alors avec moi.)
Le confinement à été une catastrophe pour moi dans la mise en place de cette "régularité dans l’excès".
J'ai réussi à garder cela plutôt secret, mais le besoin de boire commence à sérieusement empiéter sur ma capacité à vivre, à me souvenir de ce qu'on me dit, et à être en bonne santé.
Au travail j'ai perdu en efficacité, mais j'ai pu mettre cela sur le compte de mon divorce donc j'ai renoncé à exercer de grosses responsabilités.
"L'alcoolisme" est présent dans ma famille. On connait.
Je pense qu'il ne faudra pas longtemps avant que mon ado comprenne, s'il n'a pas déjà compris.
Il m'a demandé d'arrêter le tabac, et la vape m'avait permis de m'en débarrasser en quelques mois.
Je suis depuis un moment les rebondissements autour du baclofène en me disant que ça pourrait être le même genre de "soin" :
Leurrer mon cerveau pour arrêter avant une baisse (mais je comprends que c'est peut-être à vie)...
J'ai cherché de l'aide auprès de mon MT. Il m'a orienté vers un addictologue qui venait hélas de partir à la retraite.
J'ai donc contacté le CSAPA du coin, mais c'est peu dire que le contact n'a pas été formidable.
Passée l’euphorie du message initial où l'infirmière m'a écouté, elle m'a prédit les pires difficultés si je ne m’inscrivais hors du parcours de soin "cure - post-cure - changement de vie totale"...
Comme je m'étais renseigné sur les taux de réussite, j'étais assez sceptique.
J'ai tenté de faire comprendre que je voudrais essayer le baclofène pour maitrîser le craving et revenir à mes 30 ans : bon vivant mais pas (encore) de soucis avec l'alcool.
Cette dame débordée (son médecin addictologue partant en retraite, pas de remplaçant, zone de difficultés sociales, post-confinement...) n'a vraiment pas su me convaincre, et ne m'a proposé qu'une cure trois mois plus tard... Pas ce que je recherchais.
Elle a beaucoup insisté sur les risques du sevrage, et j'ai tenté de lui dire que je ne buvais quasiment pas une semaine sur deux, mais j'ai l'impression qu'elle ne m'a pas vraiment cru.
Elle avait raison sur un point : je ne m'en suis pas sorti seul : après deux semaines d'arrêt total la routine a repris...
J'hésite à recontacter mon MT qui m'a clairement indiqué qu'il n'avait pas le temps de s'inscrire dans ce type d'accompagnement (je le crois, il finit fréquemment à 20h30).
Je sais que chaque cas est différent, mais je souhaite consulter un médecin qui aurait une expérience du traitement pour évaluer si le rapport bénéfice-risque serait bon pour moi.
J'ai une formation scientifique, et aussi la fâcheuse habitude de vouloir comprendre et maîtriser mes traitements, mais c'est semble-t-il un plus ici!
Voilà , c'est un peu décousu, mais des témoignages ici m'ont touché ou m'ont donné de l'espoir, et je crois qu'il est temps que je reprenne ma vie en main.