Je ne trouve pas que tes propos soient pessimistes Malex, ils sont juste prudents.
Si je me permets un peu plus d'assurance, me concernant, c'est peut-être effectivement parce que ça fait désormais quelques années que l'alcool me fout la paix.
Mais malheureusement non, je ne suis pas indifférente depuis 2014, et il m'a fallu monter jusqu'à 300 mg pour atteindre mon objectif.
Déjà, je trouve que ce qualificatif d'indifférente ne me correspond pas.
Pour expliquer son ressenti, Olivier Ameisen disait qu'il était indifférent à l'alcool et que la vue d'une bouteille ne lui faisait désormais pas plus d'effet qu'un pot de fleurs.
Sauf que moi, la vue d'un pot de fleurs ne me laisse pas indifférente

.
Bref, je préfère utiliser le terme "alcoolo-indépendante".
J'aime toujours certains alcools de même que j'aime certains aliments.
Est-ce pour autant que je vais en en manger tous les jours ? Non.
Prenons un exemple...
J'adore les coquilles St Jacques. Je me réjouis quand je sais que je vais en manger. C'est comme une sorte de petite fête. Mais indépendamment du fait que mon portefeuille ne suivrait pas si j'en mangeais quotidiennement, je n'ai pas envie d'en manger à chaque repas.
Alors pour l'alcool, et plus précisément pour le (bon, y en a que je n'aime pas du tout) pastis, puisque c'était surtout là mon péché pas mignon du tout, c'est pareil.
Mais je détaillerai ça un peu plus sur le fil dont je t'ai parlé précédemment.
Quant à la date à laquelle j'estime avoir atteint cette alcoolo-indépendance, elle n'est pas précise mais je situerais ça dans le courant 2017, soit un peu plus de 3 ans après mon premier comprimé de baclo.
En fait, si dès les premiers jours de mon traitement ma consommation d'alcool a spontanément et spectaculairement baissé, j'ai ensuite piétiné.
Le hic, c'est que j'étais vraiment incapable de me passer de mes UA résiduelles.
Devoir me priver d'un seul apéro a très longtemps été inenvisageable.
Quand j'y étais contrainte, je buvais plus avant et après pour compenser.
Il y a aussi 3 choses qui m'ont énormément freinée dans mon parcours :
- des problèmes de santé indépendants de mon alcoolisme
- des problèmes perso qui m'ont complètement abattue (et dont je ne suis pas encore sortie)
- des symptômes que j'ai pris pour des EI du baclo (qui m'ont fait baisser mon dosage) mais qui se sont avérés être ceux d'une polynévrite alcoolique dont je souffre encore sans espoir de guérison.
La maladie n'est plus là mais certaines séquelles sont malheureusement irréversibles.
Donc voilà, je suis bien loin d'être un exemple à suivre mais en revanche, je crois que tout ce temps passé à lutter contre la maladie et tous mes efforts déployés pour la vaincre ne font que consolider ma guérison dont j'ai vraiment été actrice.
PS accessoire

: je ne suis plus instit mais je suis toujours triste (pour d'autres raisons).
Et toi, tu en-saignes moins désormais ?
Ma confiance ne se mérite pas. Je la donne sans conditions et la retire sans sommations.
Dialogue extrait du Petit Prince de St Exupéry :
Que fais-tu là ? Je bois.
Pourquoi bois-tu ? Pour oublier.
Pour oublier quoi ? Pour oublier que j'ai honte.
Honte de quoi ? Honte de boire !