Bonjour Ă tous,
Toute nouvelle sur le forum, voilà déjà quelques semaines que je lis vos fils et cela m'a fait beaucoup de bien. D'abord parce que j'ai mieux compris ce qu'était la maladie alcoolique à la lecture de vos nombreux témoignages et aussi parce que j'ai repris espoir par rapport à la guérison possible de cette maladie si cruelle pour tous. J'ai aussi lu le livre admirable d'O. Ameisen. Tout cela m'a ouvert de nouveaux horizons et je veux y croire. Pourtant, pour le moment, j'en bave et j'ai besoin de vous faire part de ce que je vis. Mon mari est alcoolique depuis plus de 20 ans sur nos 27 ans de mariage. Pendant des années, j'ai porté seule cette souffrance, la sienne et la mienne, pour le protéger lui, sa famille, nos deux fils, nos amis. A tort sans doute, car j'ai bien failli y laisser ma santé. Puis, un jour, j'ai craqué et j'ai demandé de l'aide. J'ai pu en parler avec mes proches, avec mon toubib qui m'a aidée et cela m'a permis de garder la tête hors de l'eau et de m'accrocher tant bien que mal. Mais aujourd'hui, je n'en peux plus. Pourtant, mon conjoint a fini par accepter de tenter l'aventure baclo il y a une quinzaine de jours. Il y croit, j'y crois, nos enfants y croient (ils ne vivent plus à la maison mais ils suivent ce qui s'y passe). Nous sommes tous derrière lui pour le soutenir. Mais le quotidien est très très dur à vivre pour le moment. Mon mari continue à consommer presque tous les jours et son agressivité due à l'alcool me démolit. Reproches injustes, culpabilité... à l'entendre, j'ai tous les torts et aucun mérite à être encore auprès de lui. J'ai l'impression d'être son exutoire et son souffre douleur. J'en prends plein la tronche et je suis à bout ! Et dès que je fais un truc qu'il juge "déplacé", le retour de boomerang est immédiat. Il ne laisse rien passer, je n'ai aucune excuse, jamais. Je paie cash. Bien sûr, je sais que je peux être maladroite parce que mon seul moyen de défense, de tenir encore le coup, quand il a bu, c'est la colère. La colère d'être maltraitée injustement, la colère de ne pas être reconnue dans ce que je fais pour faire tourner "la boutique", la colère contre cette souffrance due aux déceptions que je vis presque au quotidien. Alors, quand il a bu, moi aussi je peux balancer des paroles blessantes, c'est sûr... Une forme de vengeance pour ce que je subis depuis tant d'années. Ce n'est pas très glorieux, je sais. Mais, sans cette colère, qui, je le crois, est salutaire, je sombrerais définitivement dans le désespoir... Et le désespoir coupe les ailes et empêche d'avancer. Je sais qu'il parle de moi sur le forum, en bien. Mais pourquoi si rarement en direct ? J'ai besoin d'un peu de reconnaissance et d'encouragements de sa part, c'est humain, je crois. Je voudrais pouvoir communiquer sereinement avec lui, mais les moments où c'est possible sont rares. Je voudrais tellement qu'il comprenne que je suis AVEC lui et pas CONTRE lui. Et que, si je suis toujours là , c'est que l'amour que j'ai pour lui m'a permis, jusqu'ici, de tout supporter et de croire encore à sa guérison.
J'ai aussi la trouille, une énorme trouille qu'il ne suive pas le traitement comme il le faut parce qu'il est alcoolisé. Je voudrais tellement pouvoir l'aider. Pourquoi refuse-t-il la main tendue ?
Désolée d'avoir été aussi longue, mais cela fait du bien de se confier. Je sais que d'autres conjoints ou proches doivent vivre des situations comparables mais peut-être s'en sortent-ils mieux que moi ? Tous conseils sont bienvenus ! Merci mille fois !
Cricket
Toute nouvelle sur le forum, voilà déjà quelques semaines que je lis vos fils et cela m'a fait beaucoup de bien. D'abord parce que j'ai mieux compris ce qu'était la maladie alcoolique à la lecture de vos nombreux témoignages et aussi parce que j'ai repris espoir par rapport à la guérison possible de cette maladie si cruelle pour tous. J'ai aussi lu le livre admirable d'O. Ameisen. Tout cela m'a ouvert de nouveaux horizons et je veux y croire. Pourtant, pour le moment, j'en bave et j'ai besoin de vous faire part de ce que je vis. Mon mari est alcoolique depuis plus de 20 ans sur nos 27 ans de mariage. Pendant des années, j'ai porté seule cette souffrance, la sienne et la mienne, pour le protéger lui, sa famille, nos deux fils, nos amis. A tort sans doute, car j'ai bien failli y laisser ma santé. Puis, un jour, j'ai craqué et j'ai demandé de l'aide. J'ai pu en parler avec mes proches, avec mon toubib qui m'a aidée et cela m'a permis de garder la tête hors de l'eau et de m'accrocher tant bien que mal. Mais aujourd'hui, je n'en peux plus. Pourtant, mon conjoint a fini par accepter de tenter l'aventure baclo il y a une quinzaine de jours. Il y croit, j'y crois, nos enfants y croient (ils ne vivent plus à la maison mais ils suivent ce qui s'y passe). Nous sommes tous derrière lui pour le soutenir. Mais le quotidien est très très dur à vivre pour le moment. Mon mari continue à consommer presque tous les jours et son agressivité due à l'alcool me démolit. Reproches injustes, culpabilité... à l'entendre, j'ai tous les torts et aucun mérite à être encore auprès de lui. J'ai l'impression d'être son exutoire et son souffre douleur. J'en prends plein la tronche et je suis à bout ! Et dès que je fais un truc qu'il juge "déplacé", le retour de boomerang est immédiat. Il ne laisse rien passer, je n'ai aucune excuse, jamais. Je paie cash. Bien sûr, je sais que je peux être maladroite parce que mon seul moyen de défense, de tenir encore le coup, quand il a bu, c'est la colère. La colère d'être maltraitée injustement, la colère de ne pas être reconnue dans ce que je fais pour faire tourner "la boutique", la colère contre cette souffrance due aux déceptions que je vis presque au quotidien. Alors, quand il a bu, moi aussi je peux balancer des paroles blessantes, c'est sûr... Une forme de vengeance pour ce que je subis depuis tant d'années. Ce n'est pas très glorieux, je sais. Mais, sans cette colère, qui, je le crois, est salutaire, je sombrerais définitivement dans le désespoir... Et le désespoir coupe les ailes et empêche d'avancer. Je sais qu'il parle de moi sur le forum, en bien. Mais pourquoi si rarement en direct ? J'ai besoin d'un peu de reconnaissance et d'encouragements de sa part, c'est humain, je crois. Je voudrais pouvoir communiquer sereinement avec lui, mais les moments où c'est possible sont rares. Je voudrais tellement qu'il comprenne que je suis AVEC lui et pas CONTRE lui. Et que, si je suis toujours là , c'est que l'amour que j'ai pour lui m'a permis, jusqu'ici, de tout supporter et de croire encore à sa guérison.
J'ai aussi la trouille, une énorme trouille qu'il ne suive pas le traitement comme il le faut parce qu'il est alcoolisé. Je voudrais tellement pouvoir l'aider. Pourquoi refuse-t-il la main tendue ?
Désolée d'avoir été aussi longue, mais cela fait du bien de se confier. Je sais que d'autres conjoints ou proches doivent vivre des situations comparables mais peut-être s'en sortent-ils mieux que moi ? Tous conseils sont bienvenus ! Merci mille fois !
Cricket