Bonjour,
Après 4 mois de traitement, je peux faire un premier petit bilan :
- Les dosages : j'ai passé 3 mois à 90mg, avec quelques tentatives de montées au-delà que je n'ai jamais supportées. Après 3 mois et pour calmer des EI difficiles, je suis passée à 85mg pendant 10 jours et je suis maintenant à 82,5 mg (oui, je suis à ce niveau de sensibilité, n'importe quoi...

). A ce dosage, je peux à nouveau retrouver ma vie sociale et ça fait du bien. Les somnolences, les acouphènes, les insomnies sont toujours présents mais sont un peu plus supportables. Je ressens même parfois un peu le fameux effet "détente" du baclofène. Je n’ai pour le moment pas l’intention de remonter, la balance bénéfice/risque ne penche pas pour le baclofène au-delà de 90mg pour moi. J’espère pouvoir rester à mon dosage actuel un certain temps et que cela suffise.
- En ce qui concerne mon rapport à l'alcool : j'y pense tous les jours parce que je pense à mes dosages, à ma répartition, à mes EI, et donc à l'alcool, à me demander si j'en ai envie ou non, si je suis indifférente ou non, si je peux baisser ou non.... J'ai même l'impression de ne plus penser qu'à ça depuis 4 mois ! Dans les faits, mon rapport à l'alcool a complètement changé : je ne bois plus quand je ne veux pas boire, je ne bois plus avant de sortir pour être à l'aise, je ne ressens plus le besoin de boire après une journée stressante, je ne m'inquiète plus d'avoir de l'alcool. Concrètement, j’ai décidé de ne plus boire en semaine (hormis événement particulier). Je peux tout à fait penser à 19h qu'un bon petit verre de Bourgogne, ou un Chablis bien frais, serait tout à fait délicieux, mais je m’en passe facilement. Le week-end, ou les vacances, je prends l'apéro avec mon mari, je bois « comme tout le monde » lors des dîner, je ne me sens ni dans la privation, ni dans l’abus.
- En ce qui concerne l’habitude : c’est une partie importante du travail. Personnellement, le baclofène me permet de casser la dépendance mais doit se corréler à une volonté personnelle de casser les habitudes. Pour moi, plusieurs raisons font que ce n’est pas facile : ces habitudes sont associées à des moments sympas qui me manquent (et non, pour le moment, partager un apéro au Virgin Mojito en étant sonnée par le baclofène ne donne pas les mêmes résultats

) et je n’ai pas encore remplacé ces habitudes par autre chose, parce que 4 mois est peu de chose face à 20 ans d’habitude, et parce que j’étais trop shootée en fin de journée par le traitement. Il me semble que c’est à ce niveau que le travail du temps peut avoir son importance dans le traitement.
Bon mon bilan n'est pas si petit mais je sais que les témoignages peuvent être précieux dans le suivi de ce traitement! Et il y aurait tant encore à dire !