Une fête des mères que je ne suis pas prête d’oublier
Au réveil, les cadeaux des enfants, un moment unique et toujours magique, les petit poèmes de l’innocence, c’est trop mignon.
Dans l’après-midi, je décide d’aller porter mon bouquet de fleur à ma propre maman, depuis un an, après bien des tensions à cause de mon alcoolisme, nous avons renoué un contact chaleureux. J’’arrive à l’improviste pour lui faire la surprise. Elle est heureuse.
Autour d’un thé, nous discutons à bâtons rompus de choses et d’autres, et je lui demande des nouvelles de ma sœur, que je n’ai pas vu depuis deux ans, elle a décidé de sortir de nos vies, sans explications aucunes, je ne comprends toujours pas.
Le téléphone sonne, c’est ma sœur, tiens me dit ma mère, elle arrive, tu vas pouvoir lui demander.
Et l’explication, je l’ai eue, mon dieu….
-Si je suis sortie de ta vie, c’est à cause de ton connard de mec, un soir que j’étais invité chez vous, et qu’une fois de plus vous étiez tous les deux complètement avinés, il m’a raccompagné à ma voiture. Et là , il m’a craché son venin, m’accusant que si tu étais alcoolique, c’était de ma faute à moi, Sansan disait-il, elle a tout fait pour toi, depuis des années, elle t’a aidé, écouté, dépanné financièrement, etc.… Et toi, pauvre conne égoïste que tu es, maintenant qu’elle a besoin de toi, tu la laisses tomber. Alors oui, c’est de ta faute, si elle est alcoolique.
-Et puis ton mec, je ne l’ai jamais aimé, c’est lui qui t’a entraîné dans l’alcool, tu n’avais jamais bu comme cela avec Loïc (mon ex), de plus, il est méchant avec toi, il te traite comme une merde. Alors oui, j’ai jeté l’éponge, dégoûtée, me dit-elle.
Vous dire, la claque que j’ai prise…
Alors, je demande à ma sœur, pourquoi, elle ne m’a pas appelé, raconté tout cela. Je t’ai laissé des dizaines de messages sur ton répondeur. Tu ne m’as jamais répondu. Elle voulait se laisser du temps.
Le malheur a voulu que peu de temps après, notre tante adorée, est tombée malade, cancer du pancréas. Elle est partie en trois mois, foudroyant. Ma sœur et ma tante étaient très liées. Ma sœur a sombré, elle est tombée dans une grave dépression, et pire, elle a été hospitalisée 6 mois dans un HP. Aujourd’hui, elle est complètement dévastée. Seule, sans amie, car me confie-t-elle, elle a peur d’offrir son amitié, de s’attacher, de peur que la personne disparaisse, et qu’elle replonge.
Deuxième gifle, pourquoi ne m’a-t-on pas mis au courant, je serai allée te voir, ma mère me répond, tu étais tellement alcoolisée, que l’on n’a jamais trouvé le temps de t’en parler, tu souffrais déjà tellement, malgré tes sourires de façade, nous voyions bien que tu étais malheureuse et tu n’écoutais pas.
Je décide donc, de leur raconter mon histoire avec le baclo, 22ème jour sans une goutte d’alcool, l’enfer que nous vivons ces derniers temps, avec les enfants, vendredi soir, encore, j’ai eu droit à mon avalanche de méchancetés. Que depuis des années, c’est moi, qui m’occupe à 100% des enfants, sorties, vêtements, écoles, lectures et berceuses du soir, piscines, cadeaux, etc. Lui, il n’est quasiment jamais présent, préférant sa télé à sa famille.
Elles m’écoutent à leur tour, sidérées. Elles ne pensaient pas que les choses en étaient là .
Je leur avoue que ma décision est prise, je le quitte, emmenant avec moi les enfants. Je vais dès demain, me mettre en quête d’un appartement. Nous sortir de ce marasme.
Ma mère, gentille, me dit, fais attention tout de même, ta belle-famille et lui, vont se servir de ton alcoolisme pour vouloir garder les enfants. Je leur rétorque que j’ai arrêté l’alcool, pas lui, que de son côté c’est même de pire en pire. Et que de toute façon, étant en déplacement régulièrement, il lui est matériellement impossible de s’occuper d’eux. Oui, me rétorque ma mère, mais ils peuvent alors, pour le bien des enfants, décider, de les faire placer en famille d’accueil, en attendant. Ta sortie de l’alcool est trop récente, elle ne tiendra pas la route face à vingt ans d’alcoolisme.
Et là , c’est le coup de poing, je ne m’attendais pas à cela.
Il est tard, ma sœur n’est pas véhiculée, je décide de la ramener chez elle en voiture, elle se met à pleurer, pleurer, ne pouvant s’arrêter, et moi avec, on a faillit mourir noyer sous ce torrent de larmes. Oh ma Sansan, comme je suis contente de te retrouver. Crois-moi, je lui dis, je suis forte, un rocher, tu ne me perdras pas, jamais. Dorénavant je suis là , je vais t’aider. On va s’en sortir. De gros bisous, de gros câlins, on se quitte, se promettant de s’appeler dès demain.
Il est 22h30, je rentre chez moi, vous dire dans l’état de nerf dans lequel je suis.
Je monte faire un bisou à mon grand, le couche, je vais dans la chambre de ma petite bidouille, et là , je le trouve en larme, la tête sous l’oreiller, pour que personne ne l’entende. Je lui demande, hé bien, ma bidouille, qu’est-ce que ce gros chagrin. Papa, il n’a pas voulu me chanter dodo, l’enfant do, il n’a pas voulut que je lise 5 minutes. Je le prend dans mes bras, l’emporte dans notre lit. Donne moi, cinq minutes, je reviens te chanter dodo, l’enfant do, une petite histoire et après dodo, promis, car il est déjà tard. Son charmant sourire édenté (il lui en manque 4 dents) revient.
En moi, la colère est montée d’un cran, elle est à son paroxysme.
Il est vautré devant la télé, je me campe devant lui, et là j’explose :
Premièrement : Je lui explique pourquoi ma sœur ne vient plus à la maison.
Lui qui pendant deux ans, a appuyé sur le point faible, celui qui fait très mal, qui fait souffrir : Elle est ou ta fameuse sœur que l’on ne voit plus ? T’es tellement nulle que même elle, elle ne veux plus te voir. Eh bien la voilà l’explication. T’es fier de toi ?
Deuxièmement : Je lui demande pourquoi, alors que ça fait 15 jours que je ne lui adresse plus la parole, il n’a pas trouvé un moment, pour me demander la raison de ce silence.
Troisièmement : Je lui annonce, que nous deux c’est terminé, que dès demain, je cherche un appartement, et que je le quitte emmenant avec moi les enfants, qu’il ne mérite pas.
Et le comble, c’est qu’il ne m’a même pas répondu, il a tourné de nouveau son regard vers sa putain de télé. Si je ne me retenais pas, elle prendrais un grand coup de marteau dans sa sale gueule, celle-ci.
Je n’ai pas dormi de la nuit, et si ma mère avait raison, si on nous enlevait les enfants, bien des voisins pourraient attester de notre alcoolisme si une enquête de voisinage devait être diligentée.
J’ai peur, je suis terrorisée. Je lui laisse tout, la maison, les meubles, le fric. Mais pas mes loulous … Pas eux….
Je suis complètement perdue. Dois-je aller voir un avocat, pour connaître mes droits, et vérifier la véracité de ces dires. Où aller directement au tribunal des enfants, pour exposer la situation, mais si alors, ils leur donnaient raisons ?
Si vous avez des idées, je suis preneuse.
Mille bisouxxx
Sandrine
IL y a bien des choses qui paraissent impossibles que tant qu'on ne les a pas tentées. André Gide