merci à vous deux, c'est touchant de savoir que vous êtes là , je suis à bout, bourrée d'inquiétude sur tout, je me dis que j'ai tout loupé, j'ai du mal à croire que le meilleur est à venir, alors je lis tous les témoignages pour me donner du courage, et j'en ai besoin, car finalement à propos de mon alcoolisme, et pour y réfléchir tout le temps, il est là pour cacher une opinion de moi qui est terriblement négatif, quand je bois, cette sensation disparait un peu, au delà de la désinhibition liée à la prise d'alccol, je deviens plus positive et relachée, je me rend compte également que lorsqu'il m'arrive de ne pas boire, j'ai beaucoup de mal à m'endormir, à contrario, je n'ai pas cette boule au ventre qui me réveille au coeur de la nuit avec un malaise sans nom.
Ma vie est un cauchemar, et pourtant j'ai l'impression d'être heureuse, en faite je suis paumée, j'ai l'impression de mentir à tout le monde, le pire c'est que lorsque quelqu'un me trouve des qualités, je suis dans l'incapacité de l'entendre, à tel point, que je suis prête à en rajouter pour que la personne admette qu'elle s'est trompée. Une fois lors d'une psychotérapie, le thérapeute m'a fait comprendre qu'il trouvait que j'étais quelqu'un de bien, je ne l'ai pas supporté, j'étais en larmes, j'avais l'impression de l'avoir berné, c'était affreux, c'est vraiment un sentiment persistant chez moi, que j'ai essayé de travailler, donc pour résumer, je bois pour oublier cette mauvaise opinion, mais quand je bois, j'ai honte.
Pour tout dire, j'ai peur de ce qui peut se passer après, de ce vide inévitable qui va se produire, en même temps je pense que je vais retrouver un peu d'estime de moi,, j'espère surtout récupérer de l'envie, oui l'envie d'avoir envie, ca fait bien longtemps que je ne l'ai plus et pourtant à bien réfléchir ce n'est pas l'envie qui me manque, c'est l'énergie, car je suis d'un naturel enthousiaste, mais je m'éteins vite, trop vite. J'ai bien morflé quand j'étais gosse avec un père alcoolique, machiavélique, manipulateur et pour finir maniaco dépressif à la puissance dix mille. A tel point que je suis encore convaincue aujourd'hui que je suis exactement pareil que lui en tout cas pour l'alcool et son autre maladie. Mon rêve serait que l'on me dise que mon père n'est pas mon vrai père, je serais tellement soulagée. J'en ai parlé à des psys, qui ont tenté de me rassurer, en vain, du coup, j'ai peur pour ma fille, j'ai bu quand j'étais enceinte d'elle et pas un peu, j'ai peur qu'elle ait une prédisposition à l'alcoolisme à cause de moi, je ne sais pas quoi faire, j'ai remarqué que quand elle buvait ce qui est rare, elle buvait pas mal, sans être complètement ivre, mais j'ai si peur, je lui dis un peu, je crois qu'elle l'entend, car elle m'en parle un peu, comme si elle avait compris mon inquiétude, mais même si elle est au courant, le sujet reste très difficile à aborder, dès que l'on parle de l'alcool, je me sens terriblement mal, et je me dis que je n'ai aucune leçon ni rien à dire à ce sujet.
Voilà , vous l'aurez compris, j'ai le moral dans les chaussettes, mais je pense que c'est normal, demain, j'espère faire un post plus optimiste, en même temps ca fais du bien de lacher un peu la pression, en général, je suis celle qui console tout le monde et qui ne voit les événements de la vie que de façon très positive, je suis très douée pour ca, même peut être un peu énervante, mais quand je suis en face de moi, c'est complètement différent. J'ai un peu de scrupules aussi, car je me dis que s'il n y avait que des témoignages comme celui ci, le site va devenir déprimant, mais dès que je vais mieux, si j'y arrive je promets de vous inonder de ma joie de vivre, de mon humour, et de mon empathie naturel qui sont en moi mais séquestrés par une substance, un poison à qui je n'ai jamais su dire non.
Daniel, j'ai relu ton parcours, il est saisissant bloffant, tu donnerais le moral à un condamné à mort, j'ai vu qu'à plusieurs reprises on n'avait pas été sympa avec toi, quand je vois le chemin que tu as fais en à peine 6 mois de temps et l'investissement que tu mets dans le site, je me dis qu'on a le droit de pas être d'accord avec toi, mais qu'avant tout tu mérites le respect le plus total, j'espère juste te ressembler, dans ton parcours mais aussi dans ce que tu es, quelqu'un de bon, doté d'une empathie que tu sais utiliser exactement comme il le faut, au même titre que le baclophène, je te considère comme un médicament, alors ne change rien, garde tout, tes colères, tes excès, tes coups de blues qui te font apparaitre terriblement humain, comme nous tous, merci.
Sylvie, mon histoire a commencé avec toi, je te considère comme ma bonne étoile, en faite je viens juste de comprendre comment on pouvait connaître le parcours de quelqu'un en voulant répondre à Daniel, donc je vais vite aller faire connaissance plus amplement avec toi, même si j'ai l'impression de déjà te connaitre, merci pour ta présence constante, qui me fais tellement de bien.
Je suis incapable de faire court, c'est terrible, je vous embrasse tous les deux et tous ceux qui m'ont lu,
l'Utopie n'est pas l'irréalisable, mais l'irréalisée (Théodore Monod)
"je suis charlie"