Bonjour,
Lors de mon post du 11 Mars annonçant mon décrochage à 280mg, j'avais indiqué que je ferai un compte rendu de mon parcours.
Mieux vaut tard que jamais.
C'est le témoignage de mon aventure Baclofène. Toute coincidence ou ressemblance avec des personnes réels n'est ni fortuite ni involontaire.
Etat des lieux pré traitement
54 ans, 1.76m, 63kg
40 ans d'alcoolisme
Fumeur: 2 pqts/jr
Autres psychotropes: Néant
Traitements annexes: Néant. Avant le Baclo, les seuls médicaments que je prenais étaient Alcool et Aspirine.
Etats confusionnels: Néant
Cure au Calme à Ilier Combray le 01/01/2001
Abstinence totale 3 ans dont 1 an de tabac. L'abstinence est un calvaire voir un enfer.
Rechute totale et fulgurante été 2004
Conso. Gargantuesque les mois précèdent le traitement.
Protocole de base
Sevrage strict de 3 jrs
10 mg par paliers de 5 jrs jusqu'Ã 100mg puis paliers de 20mg/5jrs
Posologie: 8h 13h 20h coucher
En cas D'E.I ( effets indésirables ) persistant revenir à la dose antérieure pendant 7 jrs
Réessayer de franchir le palier. Si réapparition des E.I ne plus augmenter et attendre que ceux ci disparaissent.
La majorité des E.I se résorbent progressivement.
En cas de craving ( forte envie de boire ) prendre 10mg.
Traitement
Avant de débuter, je m'étais fixé 2 règles de base: Pas d'alcool chez moi et pas d'alcool fort.
Sevrage: 5 bières / jr
Début: 12/10/2011
Craving en fin de journée.
Jusqu'Ã 140mg
Conso: 8 à 10 bières/soirs au bar et 1 btl de vin lors de dîners à l'extérieur.
E.I: Insomnies 2 Ã 4h/nuit par tranches de 2h maxi, sudations nocturnes importantes.
Vertiges, confusions, somnolences, difficultés temporelles. Ces E.I s'accentuant avec l'augmentation des doses.
Prise de poids: 12 kg en 2 mois mais l'effet est positif car 75kg pour 1,76m c'est une bonne norme.Petit bémol, la prise de kg se localise
pour nous messieurs sur le ventre. Pour vous mesdames, c'est la culotte de cheval. A chacun son fardeau.
Grosses cuites à 80 et 120mg avec black out.
100mg, déplacement du craving en début d'apm d'ou modification de ma posologie 12/16/20h.
140mg
Conso: Idem
E.I: Apparition d'oedèmes aux pieds devenant de plus en plus volumineux et impossibilité de mettre des chaussures.
Descente par paliers de 20mg/5jrs. A 100mg, disparition des oedèmes.
Monter de 20mg/5jrs. A 140mg rebelote.
Redescente à 100mg puis remonter par paliers de 10mg/5jrs. A 140mg RAS OK
Consolidation et stagnation à ce palier 15 jrs.
Reprise du protocole 20mg/5jrs
Coût de l'opération: 2 mois de retard
Je conçois que la lecture de ces désagréments est quelques peu lancinante mais les subir l'est encore plus.
160mg
Conso: En trend de hausse. Prise de la première bière vers 12h. L'association Baclo/Alcool est agréable, euphorique. Gin tonic le soir.
Comportement hyperactif.
E.I: Idem avec parfois des nuits blanches. Pas de sieste. On se demande ou le corps humain trouvent les ressources.
180mg à 220mg
Le 23/12/2011. Enorme cuite. Je suis réveillé par un paysan dans un champs. Confirmation que l'alcool fait parti des anesthésiants les plus
efficaces.
Conso: Suite à ce dérapage, je reviens à une conso plus modérée 5 à 10 bières/jrs.
E.I : troubles sexuels
Etat confusionnel en aggravation. Dépressions flash. Je suis hyperactif et subitement sans aucun événement exceptionnel, je reste plusieurs
jours la tête sous l'oreiller, volets fermés puis retour à un état serien et re dépression flash.Comportement en dents de scie.
Humeur versatile. je passe de l'inertie à l'agressivité. J'ai l'impression d'être habité par un autre.Assez difficile à expliquer mais situation trouble et
troublante
Vertiges violents.Fréquemment,il m'est impossible de fermer les yeux / Flash photo, étoiles, particules rouges......
220 Ã 280mg
Conso: Pour la première fois depuis le début du traitement, j'achète de l'alcool et bois chez moi dès le matin.
Cela me calme et me permet d'oublier les E.I
E.I : Etat confusionnel empirant. Apparition d' acouphènes, syndrome de la noyade ( impossible de respirer ), somnolence subite en voiture ( accident )
Je deviens parano. J'agresse tous le monde.
A 240mg, je plaque tout. Je reste plusieurs jours sans Baclo.
Puis je reprend à la dose de 240mg. Pourquoi ? Aujourd'hui encore, je n'en sais rien.
A 260mg, je commence a perdre le contrôle des membres supérieures.
280mg
Le 9/o3, au cours d'une soirée Antillaise, je prend une monstre cuite au rhum.
Le 10/03 au soir,je bois une gorgée de bière et Paf! vomissements à me déchirer les entrailles, tremblements, noyade, chaud et froid.
Je met cela sur le retour de cuite.
Les 11 et 12/03, je tente de nouveau et Paf! rebelote. Les effets sont moindres mais c'est l'écoeurement.
Le 13/03/2011, je constate que j'ai enfin décroché.
Je reste 10jrs à 280mg dans l'attente du RDV avec mon mèdecin.
Ma dose est trop forte et compte tenu de l'importance des E.I on décide d'entamer la descente.
Descente
10 mg par paliers de 3 jrs.
Conso: Néant. Aucune envie. Je bois parfois une bière par habitude mais sans aucun plaisir.
E. I Toujours présents mais le décrochage remet du baume au coeur.
A 220mg, apparition d'oedèmes aux pieds et aux mains moins volumineux qu'a la montée. Ventre et vessie hyper gonflés ( ceux la je les avais pas
encore essayé )
A 180mg, je teste l'efficacité du Baclo. Je suis au ski et durant les nuits festives, j'engloutis 70 cl de gin. Résultat: Je ne ressent aucun effet
euphorisant et le gin tonic n'a que le goût du schweppes.
Le lendemain, aucune envie.
A 160mg, disparition des oedèmes. Les E.I suivent le trend de baisse des doses.
A 120mg, j'ai une alerte. Au cours d'un cocktail, je bois 5 coupes de champagnes avec plaisir mais sans effet euphorisant.
Le lendemain, j'ai des envies furtives ( comme lorsque l' on a arrêter de fumer ) . Par précaution, je remonte à 140mg/5jrs et retour à 120mg.
Aujourd'hui, je suis à 80mg.
Je consomme de manière occasionnelle. Un soir, au cours d'un repas je vais apprécier 2 à 3 verres d'un bon vin et un autre soir je vais avoir de la peine à finir une bière.
Concernant les E.I, j'ai les neurones de moins en moins en jachère et j'arrive à dormir 6h/ nuit.
Néanmoins, je constate une certaine perte d'identité, un état général léthargique et une difficulté a m'amuser.
Je pense que je paye mes 8 mois sans sommeil et qu'il faut un laps de temps pour le sevrage des hautes doses de Baclo.
Par ailleurs, je suis surpris et inquiet. Surpris d'avoir du monter à 280mg pour décrocher et d'être à 80mg en zone de confort. Inquiet de voir resurgir
un violent craving et de devoir remonter à de fortes doses.
Pour l'heure, je profite d'un état serein avec peu ou prou d'E.I. C'est le calme après la tempête.
Je pense rester quelques temps à 80mg et remonter de 20 ou 40 mg à la moindre alerte.
Conclusion
C'est mon expèrience que je viens de coucher sur l'écran de façon décousue certes mais elle a uniquement valeur de témoignage.
Ce dernier n'a aucunement pour but d'effrayer certains et notamment celles et ceux qui entament cette aventure.
Nous sommes un peu dans le dilem de savoir s'il faut s'il faut dire ou ne pas dire à un patient qu'il est atteint d'une maladie grave. C'est un grand débat
qui engage la sensibilité de chacun.
Nous sommes inégaux face au Baclo. La vie est souvent injuste. Certains décrochent à 60 mg en 3 semaines avec ou sans E.I, d'autres à 150mg
( la moyenne semble t-il ) et d'autres à 500mg aux termes de 2 ans d'E.I considérables.
Mais il faut retenir que la découverte de sa propre indifférence est incommensurable.
J'en témoigne et vous le souhaite
Bien à vous.
Tristan
" Il y a bien une vie que je finirai par vivre pour de bon, non ? "
Lors de mon post du 11 Mars annonçant mon décrochage à 280mg, j'avais indiqué que je ferai un compte rendu de mon parcours.
Mieux vaut tard que jamais.
C'est le témoignage de mon aventure Baclofène. Toute coincidence ou ressemblance avec des personnes réels n'est ni fortuite ni involontaire.
Etat des lieux pré traitement
54 ans, 1.76m, 63kg
40 ans d'alcoolisme
Fumeur: 2 pqts/jr
Autres psychotropes: Néant
Traitements annexes: Néant. Avant le Baclo, les seuls médicaments que je prenais étaient Alcool et Aspirine.
Etats confusionnels: Néant
Cure au Calme à Ilier Combray le 01/01/2001
Abstinence totale 3 ans dont 1 an de tabac. L'abstinence est un calvaire voir un enfer.
Rechute totale et fulgurante été 2004
Conso. Gargantuesque les mois précèdent le traitement.
Protocole de base
Sevrage strict de 3 jrs
10 mg par paliers de 5 jrs jusqu'Ã 100mg puis paliers de 20mg/5jrs
Posologie: 8h 13h 20h coucher
En cas D'E.I ( effets indésirables ) persistant revenir à la dose antérieure pendant 7 jrs
Réessayer de franchir le palier. Si réapparition des E.I ne plus augmenter et attendre que ceux ci disparaissent.
La majorité des E.I se résorbent progressivement.
En cas de craving ( forte envie de boire ) prendre 10mg.
Traitement
Avant de débuter, je m'étais fixé 2 règles de base: Pas d'alcool chez moi et pas d'alcool fort.
Sevrage: 5 bières / jr
Début: 12/10/2011
Craving en fin de journée.
Jusqu'Ã 140mg
Conso: 8 à 10 bières/soirs au bar et 1 btl de vin lors de dîners à l'extérieur.
E.I: Insomnies 2 Ã 4h/nuit par tranches de 2h maxi, sudations nocturnes importantes.
Vertiges, confusions, somnolences, difficultés temporelles. Ces E.I s'accentuant avec l'augmentation des doses.
Prise de poids: 12 kg en 2 mois mais l'effet est positif car 75kg pour 1,76m c'est une bonne norme.Petit bémol, la prise de kg se localise
pour nous messieurs sur le ventre. Pour vous mesdames, c'est la culotte de cheval. A chacun son fardeau.
Grosses cuites à 80 et 120mg avec black out.
100mg, déplacement du craving en début d'apm d'ou modification de ma posologie 12/16/20h.
140mg
Conso: Idem
E.I: Apparition d'oedèmes aux pieds devenant de plus en plus volumineux et impossibilité de mettre des chaussures.
Descente par paliers de 20mg/5jrs. A 100mg, disparition des oedèmes.
Monter de 20mg/5jrs. A 140mg rebelote.
Redescente à 100mg puis remonter par paliers de 10mg/5jrs. A 140mg RAS OK
Consolidation et stagnation à ce palier 15 jrs.
Reprise du protocole 20mg/5jrs
Coût de l'opération: 2 mois de retard
Je conçois que la lecture de ces désagréments est quelques peu lancinante mais les subir l'est encore plus.
160mg
Conso: En trend de hausse. Prise de la première bière vers 12h. L'association Baclo/Alcool est agréable, euphorique. Gin tonic le soir.
Comportement hyperactif.
E.I: Idem avec parfois des nuits blanches. Pas de sieste. On se demande ou le corps humain trouvent les ressources.
180mg à 220mg
Le 23/12/2011. Enorme cuite. Je suis réveillé par un paysan dans un champs. Confirmation que l'alcool fait parti des anesthésiants les plus
efficaces.
Conso: Suite à ce dérapage, je reviens à une conso plus modérée 5 à 10 bières/jrs.
E.I : troubles sexuels
Etat confusionnel en aggravation. Dépressions flash. Je suis hyperactif et subitement sans aucun événement exceptionnel, je reste plusieurs
jours la tête sous l'oreiller, volets fermés puis retour à un état serien et re dépression flash.Comportement en dents de scie.
Humeur versatile. je passe de l'inertie à l'agressivité. J'ai l'impression d'être habité par un autre.Assez difficile à expliquer mais situation trouble et
troublante
Vertiges violents.Fréquemment,il m'est impossible de fermer les yeux / Flash photo, étoiles, particules rouges......
220 Ã 280mg
Conso: Pour la première fois depuis le début du traitement, j'achète de l'alcool et bois chez moi dès le matin.
Cela me calme et me permet d'oublier les E.I
E.I : Etat confusionnel empirant. Apparition d' acouphènes, syndrome de la noyade ( impossible de respirer ), somnolence subite en voiture ( accident )
Je deviens parano. J'agresse tous le monde.
A 240mg, je plaque tout. Je reste plusieurs jours sans Baclo.
Puis je reprend à la dose de 240mg. Pourquoi ? Aujourd'hui encore, je n'en sais rien.
A 260mg, je commence a perdre le contrôle des membres supérieures.
280mg
Le 9/o3, au cours d'une soirée Antillaise, je prend une monstre cuite au rhum.
Le 10/03 au soir,je bois une gorgée de bière et Paf! vomissements à me déchirer les entrailles, tremblements, noyade, chaud et froid.
Je met cela sur le retour de cuite.
Les 11 et 12/03, je tente de nouveau et Paf! rebelote. Les effets sont moindres mais c'est l'écoeurement.
Le 13/03/2011, je constate que j'ai enfin décroché.
Je reste 10jrs à 280mg dans l'attente du RDV avec mon mèdecin.
Ma dose est trop forte et compte tenu de l'importance des E.I on décide d'entamer la descente.
Descente
10 mg par paliers de 3 jrs.
Conso: Néant. Aucune envie. Je bois parfois une bière par habitude mais sans aucun plaisir.
E. I Toujours présents mais le décrochage remet du baume au coeur.
A 220mg, apparition d'oedèmes aux pieds et aux mains moins volumineux qu'a la montée. Ventre et vessie hyper gonflés ( ceux la je les avais pas
encore essayé )
A 180mg, je teste l'efficacité du Baclo. Je suis au ski et durant les nuits festives, j'engloutis 70 cl de gin. Résultat: Je ne ressent aucun effet
euphorisant et le gin tonic n'a que le goût du schweppes.
Le lendemain, aucune envie.
A 160mg, disparition des oedèmes. Les E.I suivent le trend de baisse des doses.
A 120mg, j'ai une alerte. Au cours d'un cocktail, je bois 5 coupes de champagnes avec plaisir mais sans effet euphorisant.
Le lendemain, j'ai des envies furtives ( comme lorsque l' on a arrêter de fumer ) . Par précaution, je remonte à 140mg/5jrs et retour à 120mg.
Aujourd'hui, je suis à 80mg.
Je consomme de manière occasionnelle. Un soir, au cours d'un repas je vais apprécier 2 à 3 verres d'un bon vin et un autre soir je vais avoir de la peine à finir une bière.
Concernant les E.I, j'ai les neurones de moins en moins en jachère et j'arrive à dormir 6h/ nuit.
Néanmoins, je constate une certaine perte d'identité, un état général léthargique et une difficulté a m'amuser.
Je pense que je paye mes 8 mois sans sommeil et qu'il faut un laps de temps pour le sevrage des hautes doses de Baclo.
Par ailleurs, je suis surpris et inquiet. Surpris d'avoir du monter à 280mg pour décrocher et d'être à 80mg en zone de confort. Inquiet de voir resurgir
un violent craving et de devoir remonter à de fortes doses.
Pour l'heure, je profite d'un état serein avec peu ou prou d'E.I. C'est le calme après la tempête.
Je pense rester quelques temps à 80mg et remonter de 20 ou 40 mg à la moindre alerte.
Conclusion
C'est mon expèrience que je viens de coucher sur l'écran de façon décousue certes mais elle a uniquement valeur de témoignage.
Ce dernier n'a aucunement pour but d'effrayer certains et notamment celles et ceux qui entament cette aventure.
Nous sommes un peu dans le dilem de savoir s'il faut s'il faut dire ou ne pas dire à un patient qu'il est atteint d'une maladie grave. C'est un grand débat
qui engage la sensibilité de chacun.
Nous sommes inégaux face au Baclo. La vie est souvent injuste. Certains décrochent à 60 mg en 3 semaines avec ou sans E.I, d'autres à 150mg
( la moyenne semble t-il ) et d'autres à 500mg aux termes de 2 ans d'E.I considérables.
Mais il faut retenir que la découverte de sa propre indifférence est incommensurable.
J'en témoigne et vous le souhaite
Bien à vous.
Tristan
" Il y a bien une vie que je finirai par vivre pour de bon, non ? "
je comprends qu'on déserte une cause pour savoir ce qu'on éprouvera à en servir une autre.