[ Avec ton accord donc, je copie-colle ton message vers ton fil pour te répondre ]
Coucou malex,
Coucou Nico :-)
je me permets de t'écrire un message car j'ai lu ton fil d'actualité et nos parcours se ressemblent assez fortement.
Je me présente je suis Nico, j'ai 39 ans, et je consomme vin et bière, pour le moment je suis à une bouteille de vin et 2-3 bières. je suis assez haut en baclo à savoir 275 mg, mais je bois tjs, je n'ai jamais cessé de boire en prenant du baclofene.Mon craving est vers 17.00hrs
Quels conseils pourrais tu me donner stp?
Chapeau pour ton parcours et je t'avoue que je m'en inspire...
[…]
j'ai plusieurs questions:
- quand as tu compris que tu étais à ton stade seuil de baclofene?
Personnellement, j'ai d'abord surtout compris QUAND je prenais TROP de baclofène : j'étais à 350mg
le 06 février avec une nouvelle proposition de répartition (car la mienne n'était vraiment pas la bonne) : une répartition par lissage, c'est-à -dire un maximum de baclo sur une durée maximale (cf. tableau sur mon fil au 05/02/2021).
Cette répartition avait été si efficace que, dès le premier jour, ma consommation avait nettement diminué, passant d'une bouteille de vin (et plus) à 6 verres par jour, puis 4, parfois même juste 1 ou 2 verres par soir. Donc, une répartition par lissage était le top pour moi !
Je me suis alors servie de cette baisse de consommation comme d'un
tremplin pour commencer psychologiquement à reconnaître qu'un changement était en train de s'opérer et conserver cette idée en tête, tel un cap à suivre et à garder.
Sauf qu'au bout de 12 jours, j'étais trop envahie par de forts EI d'endormissements, moi qui n'avais jamais connu d'EI du tout auparavant. Quand on ressent des EI, c'est la certitude que la molécule a des effets sur notre corps, qu'elle fonctionne bien (ce dont je doutais jusqu'à présent). Mais on peut tout autant ne pas avoir d'EI ou très peu et avoir l'action de la molécule quand même, c'est propre à chacun.
Ayant de forts EI donc et ma consommation ayant encore plus baissé du fait de ces EI, je devais baisser très rapidement mon dosage (de 350mg à 290mg
le 24 février, et en six jours seulement) pour ne plus ressentir ces EI d'endormissements trop forts, mais
tout en gardant cette répartition par lissage, avec donc un max de baclo pour un max de temps.
Je tenais absolument à conserver le bénéfice de ma baisse de consommation jusqu'alors, malgré cette baisse obligée de mon dosage. C'est à ce moment-là que j'avais mis en place ces petites "astuces" dont je parle sur mon fil (post du 30/05/202),
Ma baisse de consommation s'était belle et bien maintenue, elle s'était même accentuée, tranquillement.
Je suis restée un moment à 290mg.
Puis, un soir, environ deux heures après ma dernière prise de baclo de 18h00, j'avais l'impression d'avoir la tête "pleine", comme un trop plein de baclofène… D'autant que ma conso n'était plus que d'un verre de vin par soir. Du coup, je suis passée
le 18 avril à 280mg.
De même et pour les mêmes raisons, j'ai baissé de 10mg
le 27 avril pour arriver à 270mg avec juste un demi verre de vin par jour.
Comme ça m'agaçait de me raccrocher encore à ce demi petit verre par jour (je ne voulais pas que ça devienne une "nouvelle habitude", un rituel), j'avais décidé que j'allais
changer mon mode de répartition (plus de lissage) en adoptant une répartition
pour cibler le très léger
craving (ou l'habitude ?) qui me poussait à siroter encore ce demi verre par soir.
Et depuis le lendemain … Nickel ! Le baclofène avait suffit pour m'amener au zéro conso par jour que je maintiens aujourd'hui :-)
J'ai de nouveau baissé deux fois de 10mg et aujourd'hui je prends 250mg par jour.
Et je ne sais pas si je suis à ma dose seuil, même encore aujourd'hui.
Je suis en train de la tester : à chaque fois que je sens que ma dose est "trop forte", je baisse très légèrement. Mais, maintenant, je vais essayer de garder ce palier pendant un certain temps car il ne s'agit pas pour moi d'amorcer une "descente", juste donner à mon cerveau ce dont il a besoin et pas plus/pas trop. C'est ça la dose seuil.
Tout ce laïus (!) pour t'expliquer que
c'est toi qui sentiras quand tu seras à ta dose seuil. Chacun a son ressenti qui lui est propre. C'est pour cela qu'on dit qu'il faut penser à écouter son corps. Ton corps te fera comprendre quand le baclofène est en train d'agir avec efficacité. Tu ne seras alors pas loin de ta dose seuil.
Il se trouve que, pour moi, ça se fait "en descendant" (car trop forte dose au départ), et toi, peut-être "en montant" ou pas …, puisque tu es déjà en train de "vivre" des choses nouvelles …
Sachant que, chose très importante pour moi, moins je consommais et plus le baclo a été efficace …
- tu parles d'une rechute, tu peux m'en dire plus à ce sujet stp?
En mars 2020, je n'avais rien consommé depuis 10 jours, puis le premier confinement total est arrivé …

Plus de travail en présentiel, l'angoisse de me dire si j'allais réussir à tenir en restant H24 à la maison (je ne bois qu'à la maison et seule), il me restait une bonne bouteille de vin rouge, je me suis alors testée à essayer de boire raisonnablement et je me suis plantée …
Avec le recul, je me dis que c'était juste trop tôt pour me tester, vu le contexte
J'aurais dû attendre davantage de temps, j'aurais dû bien assoir mon indifférence avant de …
pour ma part le souci c'est que je bois tjs en prenant le baclofene, bcp me disent que le baclofene agira mieux quand tu es abstinent mais c'est impossible pour moi à l'heure actuelle.
Comme je l'ai déjà écrit sur mon fil, je pense qu'on trouve, d'une part, les utilisateurs du baclofène qui continuent de consommer de l'alcool avec le baclo et parviennent à devenir indifférent à l'alcool comme ça, pouf !
Et puis, les autres (dont moi) dont le cerveau a besoin de passer par une phase de mise en repos par rapport à l'alcool addictif (un trop plein ?) pour que ce cerveau accepte de laisser pénétrer et agir efficacement la molécule baclofène. C'est comme ça !
Pour moi non plus, impossible d'être abstinente du jour au lendemain !
Voilà pourquoi j'avais usé d'astuces (de nouvelles habitudes) qui m'ont amenée à moins consommer progressivement. Puis le baclo a fait son job ! ;-)
Une non-consommation partielle
au service du baclofène.
- je suis à 275 mg et il est vrai que je découvre un petit dégout de la bière ( chose que je buvais bcp avant) mais même " si ca ne passe pas", je vais quand même me forcer pour avoir ce fichu bien être quand tu es alcoolisé... la bière ne passe plus, mais je me tourne sur le vin rouge ou rosé ( c'est pas mieux évidemment), cependant je constate que je bois moins...
le hic, c'est comme dis plus haut, c'est que je me force à boire, sans véritable plaisir comme tu l'écrivais dans ta description... c'est la que ca m'inquiète fort...
Exemple typique du "Ecoute ton corps" …
La bière commence à te dégouter ? Sépare-t'en tranquillou !
Use d'astuces, à ton tour, en buvant autre chose comme de l'eau pétillante (comme beaucoup, ici, le font) ou alors en buvant de la bière sans alcool (il y en a de très bonnes, paraît-il) au cas où tu aurais quand même envie d'en boire une fraîche après le boulot ou pendant un match ! (quoique les Diables Rouges ont rejoint les Bleus maintenant ^^^)
Le cerveau est malléable dans ce sens où il s'habitue à de nouvelles habitudes. Nico, nourris-le : donne-lui de quoi se mettre sous la dent :-) Progressivement ton cerveau s'appropriera ces nouvelles habitudes et se lassera des anciennes …
Tu constates que tu bois moins ? Tant mieux, c'est top ! Sers-t'en comme
tremplin, le début de quelque chose de nouveau qui va déterminer la suite de ton parcours !
D'autant que tu sembles être prêt : un déclic est en train de s'opérer en toi, écoute-le :-)
Essaie d'élaborer tes propres stratégies qui vont renforcer tes défenses immunitaires contre ton virus, l'alcool, car c'est ce que tu veux par-dessus tout.
Alors que faire? abstinence totale pour favoriser l'effet du baclo? je t'avoue que je n'en suis pas capable...
Mon but en soi n'est pas l'abstinence totale, mais comme tu l'inscrivais sur ton fil d'actualité, " boire en maitrisant"... j'adore un bon verre de vin en mangeant...mais à chaque fois je suis tenté de prendre la bouteille, au désarroi de ma compagne...
Quand est ce que toi tu t'es dis: j'arrête avec ca... moi je ne suis pas encore à ce stade de réflexion...
Abstinence totale ? Impossible pour moi non plus, comme tu as pu le lire dans mon parcours.
Par contre une non-consommation désirée et maîtrisée, oui ! En usant d'astuces, de nouvelles habitudes en douceur … ("autorisation de sortie", "couvre-feu"...).
Nico, il existe une règle qui accompagne le traitement par le baclofène, les 3P :
Ponctualité : dans tes prises du médicament à heure fixe, chaque jour ;
Persévérance : ne pas baisser les bras et concéder à l'alcool toute la place dans ta vie ;
Patience : perso, ce n'était pas ma qualité première ! ;-) Mais il en faut, ne pas exiger de ton cerveau qu'il oublie en quelques semaines des années d'alcoolisation.
C'est sur la patience que j'ai le plus bossé finalement, et comme on dit, "Tout arrive à point à qui sait attendre"
Souviens-toi : "On ne se débarrasse pas d'une habitude en la flaquant par la fenêtre ; il faut lui faire descendre l'escalier marche par marche".
J'écris tout ce qui me vient par la tête, car comme dit plus haut, j'aimerais que quand je vais à un resto avec des pots ou ma compagne, arrêter de m'alcooliser tout seul avant pour être soit disant " dans l'ambiance quand j'arrive", je te raconte pas mon état en fin de soirée....
Le "Pourquoi je bois" est très important. Chacun a le (les) sien (s).
Moi, je prenais de l'alcool comme un "excitant", pour m'aider à finir tout ce que j'avais à faire (j'exerce une profession où quand ma journée de boulot était terminée, le soir, à la maison, je devais encore bosser pour préparer la et/ou les journées suivantes)
Dans ton cas, l'alcool te sert de "désinhibiteur", donc je ne sais pas quoi te dire pour t'aider … à part que c'est très probablement un problème de confiance en soi.
Je voulais te dire aussi que régulièrement une fois que j'ai fini le boulot, je repasse dans un night en Day pour me féliciter de ma journée de travail et rentrer un peu peté et lui mentir en disant " non je n'ai pas bu" et prendre seulement l'apéro à la maison... […]
Si je comprends bien entre les lignes, ta compagne n'est pas officiellement au courant de ton addiction, mais, en même temps, elle n'est pas dupe sur le fait que tu consommes trop, voire en cachette, c'est bien ça ?
Aïe ! L'entourage d'un alcoolodépendant a du flair pour repérer ces choses-là …
Le mensonge dans un couple peut faire du mal car il peut briser la confiance en l'autre …
Peux-tu, au contraire, impliquer ta compagne dans ton combat ?
voilà mon mess n'est pas structuré mais je t'écris un peu alcoolisé....
j'espère que je ne t'ai déçu...
Surtout pas ! Ne te prends pas la tête pour ça, et ne culpabilise surtout pas. Ce n'est pas de ta faute si tu bois excessivement, c'est de la faute du pouvoir addictif de l'alcool !
mais lire le chemin de croix des gens m'encourage à gagner ce combat.....
Oui, ça m'a énormément aidé moi aussi. Et je continue toujours de m'abreuver de lectures. Comprendre où j'en suis et qui je suis à travers le témoignage des autres … C'est une super thérapie de groupe :-)
voilà ... désolé j'ai écris ce mess un peu en vrac en te demandant peut être certaines choses privées, j'en suis désolé...
Ce forum n'est fait que d'expériences personnelles (rien de privé) que chacun partage pour réussir à sortir de l'alcoolo-dépendance.
Partager nos doutes ou nos échecs permet justement à d'autres baclonautes expérimentés (= qui ont une expérience, quelqu'elle soit) d'intervenir, car parfois, on a besoin d'avis extérieurs pour comprendre ses erreurs et trouver une autre voie.
Partager nos réussites permet à d'autres de s'en inspirer.
C'est en cela que ce forum est extraordinairement excellent !!
bien à toi
nico
A très bientôt de te lire.
PS : cela fait plusieurs jours que tu as débuté ta répartition par lissage, comment ça évolue aujourd'hui ?
Bien entendu, tout ce que je viens de t'écrire ne constitue pas un dogme absolu voire une recette miraculeuse.
Tu sollicites mon aide et je te l'offre avec plaisir et sans prétention, aucune, seulement selon mon expérience personnelle.