Bonjour Ă tous,
Je nous présente...
Le Bisounours, c'est lui, homme, 40 ans, ancien SDF, alcoolo-dépendant depuis ses 13 ans...
La Bisounette, c'est moi, femme, 25 ans, amoureuse folle de son mari mais qui ne supporte plus sa " maitresse "!
Notre histoire pour mieux comprendre.....
J'ai 17 ans, suite a de gros problèmes personnels je commence à trainer dans les rues le soir pour noyer mon chagrin avec une bonne bière et un bon joint avant de rentrer chez moi complétement défoncée....puis je les rencontre....une bande de SDF, tous bien plus âgés que moi, qui me prennent sous leurs ailes et avec qui je vais passer le plus clair de mon temps a vider toutes les bouteilles qui trainent et à fumer sur tous les joints qui tournent...je ne vais plus en cours....je rentre tard chez moi dans un état lamentable....
LUI....Je le remarque tout de suite, différent des autres, de l'espoir dans ses yeux ( Ahhh ses yeux...ce regard si bleu...je craque!), il boit autant que les autres mais il ne fume pas, beaucoup plus calme, un peu en retrait même, son allure de punk m'amuse, sa petite mèche rousse qui lui tombe sur le front lui donne le nom de TINTIN ou TITEUF, j'ai envie d'en savoir plus, j'ai envie de l'aimer...non, je crois que je l'aime déjà ! Ses 15 ans de plus ne me font pas peur, je le cherche, et puis je le trouve, au fil du temps nous ne faisons qu'un, ce qui agace les autres, alors la rue, nous la faisons à deux, seuls au monde pendant presque deux ans, je garde les clefs de chez moi, pour moi c'est la rue de luxe ! je rentre au chaud et je me lave quand j'en ai envie ( quand ma mère n'est pas là ! ), mais l'abandonner tout seul le soir, dehors est d'une grande souffrance, et à cette époque l'alcool est notre amie, je sais qu'avec elle au moins il a chaud, et c'est à elle que je confie l'homme que j'aime tous les soirs quand je rentre...jusqu'au lendemain.
Puis nous trouvons une personne qui va certainement nous sauver la vie à tous les deux, une gentille fleuriste qui nous fera une place au fond de son magasin, elle lui redonnera le gout de vivre, des responsabilités, un travail, ce qui tombe à pic car ma santé se dégrade, je dois arrêter mes conneries, je réalise que je dois nous reconstruire, que ce n'est pas ça la vie. Du jour au lendemain, j'arrête tout. Je reprends mes études, nous trouvons un appart, il a un travail, moi un job d'étudiante, la vie commence enfin....
Aujourd'hui, 8 ans plus tard, nous sommes mariés, nous travaillons tous les deux, lui en restauration, et moi dans le commerce, je continue mes études par correspondance, nous avons des projets plein la tête : déménagement, ( l'appart commence a se faire vieux et petit ! ), bébé, création d'entreprise.....Nous avons tout ce qu'il nous faut pour être heureux, nous avons tout laissé derrière nous.......
ou presque...ELLE est toujours là , il ne s'en lasse pas, je ne boit plus et cela me dégoute davantage, je le regarde tous les jours continuer à se détruire. Sa consommation n'a plus rien a voir avec ce qu'elle était quand je l'ai connu mais cela reste assez important pour nous pourrir la vie que nous avons eu tant de mal a construire.
Notre monde des Bisounours, c'est ces moments si beaux et si rares, lorsqu'il l'oublie et qu'il pense un peu à moi, les vacances, les jours de repos que nous avons en commun, le reste du temps, il est toujours avec elle et m'abandonne ...il boit surtout quand j'ai le dos tourné, alors je rentre du boulot et je trouve ce " méchant Bisounours " , violent verbalement ( uniquement, je précise ), qui tient à peine debout et qui voudrais à ce moment refaire le monde.....et puis de temps en temps, il craque et m'appelle au secours, me demande de trouver une solution, il n'en peux plus, il ne la supporte plus non plus...
Je fais des recherches sur internet, et je tombe sur vous, je vous lis et vous relis, je lui en parle, il est d'accord...J'achète le livre, je le lis en une nuit ou deux, je lui lis les passages qui me semblent les plus intéressants pour lui, il se reconnait bien ( moi aussi ! ), puis me le dit : " c'est ça que j'veux! ".
Ok chouchou c'est parti ! Nous parcourons ensemble la liste des médecins alcoologues de LYON, tous sont soi disant over-bookés et ne prennent plus de nouveaux patients, le centres ne proposent que des cures, bref, rien de concluant....Il désespère, boit de plus en plus, et je me retrouve une fois de plus seule dans les démarches. En désespoir de cause, je lui prend rendez-vous avec son médecin traitant qui travaille aussi en alcoologie en hôpital public, en lui assurant qu'il aurait certainement des contacts s'il n'accepte pas lui-même de nous prescrire la clef du bonheur.
C'est donc ce 14 Février que nous nous rendons chez ce médecin, plein d'espoir avec le livre et les documents du site, qui nous diras finalement sans que je n'ai eu le temps de lui demander quoique ce soit : " Le Baclofène, tu oublies, je l'ai testé sur 20 patients, ça marche pas, le Baclofène, c'est une grosse blague...." Le visage de Bisou se decompose, je reste stoïque, quoique un peu assommée par cette réaction, écoute attentivement sa proposition de cure pour le mois de......Juillet (!)....prends l'ordonnance de 150mg/j de Seresta et de 500mg/j d'Esperal qui : " devrait faire l'affaire en attendant. "
Ce soir là , il fera semblant de partir au travail et rentrera complétement bourré plus tôt que prévu en me faisant croire que son patron l'a laissé partir car il n'y avait personne, alors qu’il trainait dehors avec ELLE ! Et ce soir là , je baisse les bras, je pars dormir chez mon père, je l'abandonne, je n'en peux plus, je ne dors pas, et au petit matin, je culpabilise de l'avoir laissé, j'imagine le pire et fonce à la maison voir comment il va. Je le retrouve calmé, allongé sur le canapé devant la télé. Rassurée, je pars au travail en lui donnant un demi Seresta pour qu'il tienne le coup jusqu'à mon retour...il a tenu.
5 jours qu'il tourne à 1demi comprimé de seresta 2 fois par jour, le calme est revenu, mais je reste sur mes gardes et attends avec peur la prochaine tempête car je sais qu'elle viendra. Alors je prends enfin le courage de vous écrire pour vous demander de l'aide, un médecin sur LYON et le soutien pour lui de personnes guéries de cette horrible maladie.
Aujourd'hui, nous sommes deux derrière l'ordinateur à attendre la libération.....
Message édité 22 fois, dernière édition par Zounette009, 18 Janvier 2015, 17:48
Je nous présente...
Le Bisounours, c'est lui, homme, 40 ans, ancien SDF, alcoolo-dépendant depuis ses 13 ans...
La Bisounette, c'est moi, femme, 25 ans, amoureuse folle de son mari mais qui ne supporte plus sa " maitresse "!
Notre histoire pour mieux comprendre.....
J'ai 17 ans, suite a de gros problèmes personnels je commence à trainer dans les rues le soir pour noyer mon chagrin avec une bonne bière et un bon joint avant de rentrer chez moi complétement défoncée....puis je les rencontre....une bande de SDF, tous bien plus âgés que moi, qui me prennent sous leurs ailes et avec qui je vais passer le plus clair de mon temps a vider toutes les bouteilles qui trainent et à fumer sur tous les joints qui tournent...je ne vais plus en cours....je rentre tard chez moi dans un état lamentable....
LUI....Je le remarque tout de suite, différent des autres, de l'espoir dans ses yeux ( Ahhh ses yeux...ce regard si bleu...je craque!), il boit autant que les autres mais il ne fume pas, beaucoup plus calme, un peu en retrait même, son allure de punk m'amuse, sa petite mèche rousse qui lui tombe sur le front lui donne le nom de TINTIN ou TITEUF, j'ai envie d'en savoir plus, j'ai envie de l'aimer...non, je crois que je l'aime déjà ! Ses 15 ans de plus ne me font pas peur, je le cherche, et puis je le trouve, au fil du temps nous ne faisons qu'un, ce qui agace les autres, alors la rue, nous la faisons à deux, seuls au monde pendant presque deux ans, je garde les clefs de chez moi, pour moi c'est la rue de luxe ! je rentre au chaud et je me lave quand j'en ai envie ( quand ma mère n'est pas là ! ), mais l'abandonner tout seul le soir, dehors est d'une grande souffrance, et à cette époque l'alcool est notre amie, je sais qu'avec elle au moins il a chaud, et c'est à elle que je confie l'homme que j'aime tous les soirs quand je rentre...jusqu'au lendemain.
Puis nous trouvons une personne qui va certainement nous sauver la vie à tous les deux, une gentille fleuriste qui nous fera une place au fond de son magasin, elle lui redonnera le gout de vivre, des responsabilités, un travail, ce qui tombe à pic car ma santé se dégrade, je dois arrêter mes conneries, je réalise que je dois nous reconstruire, que ce n'est pas ça la vie. Du jour au lendemain, j'arrête tout. Je reprends mes études, nous trouvons un appart, il a un travail, moi un job d'étudiante, la vie commence enfin....
Aujourd'hui, 8 ans plus tard, nous sommes mariés, nous travaillons tous les deux, lui en restauration, et moi dans le commerce, je continue mes études par correspondance, nous avons des projets plein la tête : déménagement, ( l'appart commence a se faire vieux et petit ! ), bébé, création d'entreprise.....Nous avons tout ce qu'il nous faut pour être heureux, nous avons tout laissé derrière nous.......
ou presque...ELLE est toujours là , il ne s'en lasse pas, je ne boit plus et cela me dégoute davantage, je le regarde tous les jours continuer à se détruire. Sa consommation n'a plus rien a voir avec ce qu'elle était quand je l'ai connu mais cela reste assez important pour nous pourrir la vie que nous avons eu tant de mal a construire.
Notre monde des Bisounours, c'est ces moments si beaux et si rares, lorsqu'il l'oublie et qu'il pense un peu à moi, les vacances, les jours de repos que nous avons en commun, le reste du temps, il est toujours avec elle et m'abandonne ...il boit surtout quand j'ai le dos tourné, alors je rentre du boulot et je trouve ce " méchant Bisounours " , violent verbalement ( uniquement, je précise ), qui tient à peine debout et qui voudrais à ce moment refaire le monde.....et puis de temps en temps, il craque et m'appelle au secours, me demande de trouver une solution, il n'en peux plus, il ne la supporte plus non plus...
Je fais des recherches sur internet, et je tombe sur vous, je vous lis et vous relis, je lui en parle, il est d'accord...J'achète le livre, je le lis en une nuit ou deux, je lui lis les passages qui me semblent les plus intéressants pour lui, il se reconnait bien ( moi aussi ! ), puis me le dit : " c'est ça que j'veux! ".
Ok chouchou c'est parti ! Nous parcourons ensemble la liste des médecins alcoologues de LYON, tous sont soi disant over-bookés et ne prennent plus de nouveaux patients, le centres ne proposent que des cures, bref, rien de concluant....Il désespère, boit de plus en plus, et je me retrouve une fois de plus seule dans les démarches. En désespoir de cause, je lui prend rendez-vous avec son médecin traitant qui travaille aussi en alcoologie en hôpital public, en lui assurant qu'il aurait certainement des contacts s'il n'accepte pas lui-même de nous prescrire la clef du bonheur.
C'est donc ce 14 Février que nous nous rendons chez ce médecin, plein d'espoir avec le livre et les documents du site, qui nous diras finalement sans que je n'ai eu le temps de lui demander quoique ce soit : " Le Baclofène, tu oublies, je l'ai testé sur 20 patients, ça marche pas, le Baclofène, c'est une grosse blague...." Le visage de Bisou se decompose, je reste stoïque, quoique un peu assommée par cette réaction, écoute attentivement sa proposition de cure pour le mois de......Juillet (!)....prends l'ordonnance de 150mg/j de Seresta et de 500mg/j d'Esperal qui : " devrait faire l'affaire en attendant. "
Ce soir là , il fera semblant de partir au travail et rentrera complétement bourré plus tôt que prévu en me faisant croire que son patron l'a laissé partir car il n'y avait personne, alors qu’il trainait dehors avec ELLE ! Et ce soir là , je baisse les bras, je pars dormir chez mon père, je l'abandonne, je n'en peux plus, je ne dors pas, et au petit matin, je culpabilise de l'avoir laissé, j'imagine le pire et fonce à la maison voir comment il va. Je le retrouve calmé, allongé sur le canapé devant la télé. Rassurée, je pars au travail en lui donnant un demi Seresta pour qu'il tienne le coup jusqu'à mon retour...il a tenu.
5 jours qu'il tourne à 1demi comprimé de seresta 2 fois par jour, le calme est revenu, mais je reste sur mes gardes et attends avec peur la prochaine tempête car je sais qu'elle viendra. Alors je prends enfin le courage de vous écrire pour vous demander de l'aide, un médecin sur LYON et le soutien pour lui de personnes guéries de cette horrible maladie.
Aujourd'hui, nous sommes deux derrière l'ordinateur à attendre la libération.....