Salut les Terriens !
Je suis venue rejoindre votre communauté, celle qu’il me plait de nommer « ceux qui ont décidé de réussir leur bac… »
La moindre des politesses étant de se présenter, je vais donc le faire, mais je préfère vous prévenir de suite, je suis plutôt bavarde !
Je suis alcoolique depuis, pfff, bien trop longtemps de toute façon.
Mon alcoolisme est plutôt discret : je ne parais jamais bourrée, je ne tombe pas, je sais toujours parler correctement et je ne me cache pas.
Je bois (je buvais) à peu près 1 bouteille de rosé à midi et 1 le soir.
Je suis du genre organisée : jamais avant 11h le matin et jamais avant 18h le soir.
Une fois le repas terminé, je ne consomme plus.
Les jours où je travaille, je ne bois pas et ce, sans difficulté.
J’ai la cinquantaine, trois ados (ado…rables mais ados quand même !) en bonne santé et plein de projets, un homme merveilleux présent à mes côtés depuis 24 ans, la maison de mes rêves, une vie plus que bien remplie, des Amis, des vrais, peu mais suffisants, plein de « copains-connaissance » et une vie sociale bien comblée.
Nous n’avons pas de problème d’argent car nous avons peu de besoins matériels.
Bref, une vie de rêve … et pourtant, je bois, lentement mais sûrement …
Durant mon enfance, dans ma famille, nous appliquions l’alcoolisme mondain. Mes parents buvaient pas mal, surtout mon père qui s’était embringué dans une vie au dessus de ses moyens.
Il a donc fini par devenir violent. Scénario classique … aujourd’hui, c’est réglé et surtout pardonné.
Je suis donc partie au plus vite de chez moi. Je suis d’une nature plus qu’indépendante et pourtant … je suis dépendante …
J’ai toujours rempli ma vie, de potes, de rires, de fêtes, de projets que j’ai toujours mené jusqu’au bout.
Je suis l’amie de beaucoup car je suis d’un optimisme sans limite, que j’ai une bonne écoute, que je les fais rire aussi (c’est eux qui le dise !)
Pourtant, je trouve que je ne suis pas une bonne amie car je me donne très peu. J’ai cette tendance à garder mes démons pour moi et à essayer de les gérer seule.
J’ai toujours assumé mes responsabilités, sans doute même un peu trop, prenant toujours sur mon compte ce qui m’arrivait … j’ai une sainte horreur des « cépamafautistes », ceux qui disent sans arrêt « ben, c’est pas ma faute ».
Bref, comme vous pouvez le lire, vous avez face à vos écrans « super woman » !
Mais pourtant (car il y a toujours un « mais » qui traîne à gauche ou à droite), j’ai cette « faiblesse » d’être dépendante.
J’ai souvent tendance à comparer mon petit rosé comme un amant que je sors du placard lorsque j’en ai besoin, qui me procure mon petit plaisir et que je range jusqu’à la prochaine fois…
Je pense cependant que l’humain est un être à tendance addicte, même les animaux aiment consommer les fruits fermentés qui les shootent …
J’ai bien accepté que la dépendance est une maladie, une du genre qui s’infiltre insidieusement dans votre vie.
Alors, oui, j’ai décidé de me soigner, de prendre en main cette addiction qui me consume à petits feux.
J’ai essayé à maintes reprises de me rationner, de limiter les dégâts.
Mais chaque fois, je craquais.
Et puis un jour, j’ai entendu parler du baclofène.
J’ai aimé de suite cette notion « anti abstinence » car l’alcoolisme étant déjà une douleur, pourquoi s’en rajouter une deuxième en devant mener un combat perpétuel … de plus, on connaît les résultats !
Alors, j’ai invité mes 3 Amies au resto afin de leur expliquer mon état, afin de leur demander d’être présentes à mes côtés pour me soutenir.
J’en ai parlé à mon homme et afin de lui faire accepter, j’ai dû lui faire répéter 3 fois de suite : « ma femme est alcoolique » de manière à ce qu’il l’intègre bien ! Difficile pour le conjoint d’accepter cet état de fait et son impuissance. Difficile aussi de savoir comment accompagner ceux qu’on aime sur cette route sinueuse.
Il y a quelques mois, je suis donc allée trouver ma toubib pour lui expliquer que j’étais alcoolique et que je voulais que cela cesse.
Elle m’a conseillé un bon psy spécialisé en addiction mais évidemment, je suis même arrivée à lui faire parler de lui-même !!! Je vous ai déjà dit que j’avais une bonne écoute.
Il m’a cependant prescrit du baclo que j’ai commencé puis …pas continué !
Super woman se surestimait !
Ensuite, je suis retournée voir ma toubib et j’ai réitéré mon envie que cela cesse (décembre 2013). J’ai re-re-re-essayer la modération contrôlée : nouvel échec bien sûr !
Je suis donc re-retournée chez elle, bien décidée cette fois à aller jusqu’au bout.
Et j’ai commencé le baclo le 24 juin : 37.5 mgr et aujourd’hui, j’en suis à 125 mgr (7h :25mgr/midi :25mgr/16h : 25/ 20h :25/ minuit :25)
Je monte les doses lentement mais sûrement.
Et hier, comme j’ai été dans le coltard toute la journée, je suis redescendue à 112.5.
Ce matin, cela va mieux …. Cela tient à pas grand-chose !
Et j’ai de la chance (au vu de certains témoignages), je le supporte plutôt bien.
Même ma toubib est toujours épatée de la résistance de ma carcasse. Ma prise de sang est bonne (je prends du radis noir pour faire travailler mon foie !). J’ai donc la chance d’avoir un bon capital santé.
Mes effets secondaires sont :
-Impression de lourdeur généralisée.
-Tête tournante mais c’est supportable.
-Sensation de fatigue.
-1 ou 2 fois par jour, très forte envie de vomir, mais ça passe lorsque je bois (un verre d’eau bien sûr !) ou que je déglutis plusieurs fois.
-perte de concentration.
Je dors plutôt bien et peu, mais j’ai toujours bien dormi et peu !
Cependant, le soir, je m’endors plus vite dans le divan si je suis devant la télé !
J’ai décidé aussi d’accepter les ES en les observant avec distance et en m’autosuggestionnant qu’il n’y a rien de grave, que cela passera … affaire à suivre…
En ce qui concerne ma consommation, elle a diminué de plus de moitié mais j’ai l’impression que c’est plus lié au fait que je suis en état d’ivresse plus rapidement.
En ce qui concerne mon craving, il est toujours présent mais la sensation est plutôt ambiguë : est-ce vraiment un craving ?
Y’a-t-il une différence entre un craving et une habitude ?
J’ai du mal à le nommer : peut-être est- que ce le fait que je ne me bats pas contre lui, que je le laisse venir et que j’y réponds positivement ?
De plus, je ne sais pas trop bien si je dois « me laisser faire » par le baclo en attendant la disparition des envies ou si je dois faire preuve de volonté et m’empêcher de boire.
Je suis pleine d’espoir concernant l’extermination radicale de cette vermine qui parasite ma vie et j’ai décidé d’être patiente … ça me change !
Un grand merci pour votre lecture attentive et votre patience à me lire !
Vers l’infini et au-delà !!!!!
« Courache à tertous »
Lamadeleine
Message édité 1 fois, dernière édition par Sylvie, 29 Juillet 2014, 9:52
Je suis venue rejoindre votre communauté, celle qu’il me plait de nommer « ceux qui ont décidé de réussir leur bac… »
La moindre des politesses étant de se présenter, je vais donc le faire, mais je préfère vous prévenir de suite, je suis plutôt bavarde !
Je suis alcoolique depuis, pfff, bien trop longtemps de toute façon.
Mon alcoolisme est plutôt discret : je ne parais jamais bourrée, je ne tombe pas, je sais toujours parler correctement et je ne me cache pas.
Je bois (je buvais) à peu près 1 bouteille de rosé à midi et 1 le soir.
Je suis du genre organisée : jamais avant 11h le matin et jamais avant 18h le soir.
Une fois le repas terminé, je ne consomme plus.
Les jours où je travaille, je ne bois pas et ce, sans difficulté.
J’ai la cinquantaine, trois ados (ado…rables mais ados quand même !) en bonne santé et plein de projets, un homme merveilleux présent à mes côtés depuis 24 ans, la maison de mes rêves, une vie plus que bien remplie, des Amis, des vrais, peu mais suffisants, plein de « copains-connaissance » et une vie sociale bien comblée.
Nous n’avons pas de problème d’argent car nous avons peu de besoins matériels.
Bref, une vie de rêve … et pourtant, je bois, lentement mais sûrement …
Durant mon enfance, dans ma famille, nous appliquions l’alcoolisme mondain. Mes parents buvaient pas mal, surtout mon père qui s’était embringué dans une vie au dessus de ses moyens.
Il a donc fini par devenir violent. Scénario classique … aujourd’hui, c’est réglé et surtout pardonné.
Je suis donc partie au plus vite de chez moi. Je suis d’une nature plus qu’indépendante et pourtant … je suis dépendante …
J’ai toujours rempli ma vie, de potes, de rires, de fêtes, de projets que j’ai toujours mené jusqu’au bout.
Je suis l’amie de beaucoup car je suis d’un optimisme sans limite, que j’ai une bonne écoute, que je les fais rire aussi (c’est eux qui le dise !)
Pourtant, je trouve que je ne suis pas une bonne amie car je me donne très peu. J’ai cette tendance à garder mes démons pour moi et à essayer de les gérer seule.
J’ai toujours assumé mes responsabilités, sans doute même un peu trop, prenant toujours sur mon compte ce qui m’arrivait … j’ai une sainte horreur des « cépamafautistes », ceux qui disent sans arrêt « ben, c’est pas ma faute ».
Bref, comme vous pouvez le lire, vous avez face à vos écrans « super woman » !
Mais pourtant (car il y a toujours un « mais » qui traîne à gauche ou à droite), j’ai cette « faiblesse » d’être dépendante.
J’ai souvent tendance à comparer mon petit rosé comme un amant que je sors du placard lorsque j’en ai besoin, qui me procure mon petit plaisir et que je range jusqu’à la prochaine fois…
Je pense cependant que l’humain est un être à tendance addicte, même les animaux aiment consommer les fruits fermentés qui les shootent …
J’ai bien accepté que la dépendance est une maladie, une du genre qui s’infiltre insidieusement dans votre vie.
Alors, oui, j’ai décidé de me soigner, de prendre en main cette addiction qui me consume à petits feux.
J’ai essayé à maintes reprises de me rationner, de limiter les dégâts.
Mais chaque fois, je craquais.
Et puis un jour, j’ai entendu parler du baclofène.
J’ai aimé de suite cette notion « anti abstinence » car l’alcoolisme étant déjà une douleur, pourquoi s’en rajouter une deuxième en devant mener un combat perpétuel … de plus, on connaît les résultats !
Alors, j’ai invité mes 3 Amies au resto afin de leur expliquer mon état, afin de leur demander d’être présentes à mes côtés pour me soutenir.
J’en ai parlé à mon homme et afin de lui faire accepter, j’ai dû lui faire répéter 3 fois de suite : « ma femme est alcoolique » de manière à ce qu’il l’intègre bien ! Difficile pour le conjoint d’accepter cet état de fait et son impuissance. Difficile aussi de savoir comment accompagner ceux qu’on aime sur cette route sinueuse.
Il y a quelques mois, je suis donc allée trouver ma toubib pour lui expliquer que j’étais alcoolique et que je voulais que cela cesse.
Elle m’a conseillé un bon psy spécialisé en addiction mais évidemment, je suis même arrivée à lui faire parler de lui-même !!! Je vous ai déjà dit que j’avais une bonne écoute.
Il m’a cependant prescrit du baclo que j’ai commencé puis …pas continué !
Super woman se surestimait !
Ensuite, je suis retournée voir ma toubib et j’ai réitéré mon envie que cela cesse (décembre 2013). J’ai re-re-re-essayer la modération contrôlée : nouvel échec bien sûr !
Je suis donc re-retournée chez elle, bien décidée cette fois à aller jusqu’au bout.
Et j’ai commencé le baclo le 24 juin : 37.5 mgr et aujourd’hui, j’en suis à 125 mgr (7h :25mgr/midi :25mgr/16h : 25/ 20h :25/ minuit :25)
Je monte les doses lentement mais sûrement.
Et hier, comme j’ai été dans le coltard toute la journée, je suis redescendue à 112.5.
Ce matin, cela va mieux …. Cela tient à pas grand-chose !
Et j’ai de la chance (au vu de certains témoignages), je le supporte plutôt bien.
Même ma toubib est toujours épatée de la résistance de ma carcasse. Ma prise de sang est bonne (je prends du radis noir pour faire travailler mon foie !). J’ai donc la chance d’avoir un bon capital santé.
Mes effets secondaires sont :
-Impression de lourdeur généralisée.
-Tête tournante mais c’est supportable.
-Sensation de fatigue.
-1 ou 2 fois par jour, très forte envie de vomir, mais ça passe lorsque je bois (un verre d’eau bien sûr !) ou que je déglutis plusieurs fois.
-perte de concentration.
Je dors plutôt bien et peu, mais j’ai toujours bien dormi et peu !
Cependant, le soir, je m’endors plus vite dans le divan si je suis devant la télé !
J’ai décidé aussi d’accepter les ES en les observant avec distance et en m’autosuggestionnant qu’il n’y a rien de grave, que cela passera … affaire à suivre…
En ce qui concerne ma consommation, elle a diminué de plus de moitié mais j’ai l’impression que c’est plus lié au fait que je suis en état d’ivresse plus rapidement.
En ce qui concerne mon craving, il est toujours présent mais la sensation est plutôt ambiguë : est-ce vraiment un craving ?
Y’a-t-il une différence entre un craving et une habitude ?
J’ai du mal à le nommer : peut-être est- que ce le fait que je ne me bats pas contre lui, que je le laisse venir et que j’y réponds positivement ?
De plus, je ne sais pas trop bien si je dois « me laisser faire » par le baclo en attendant la disparition des envies ou si je dois faire preuve de volonté et m’empêcher de boire.
Je suis pleine d’espoir concernant l’extermination radicale de cette vermine qui parasite ma vie et j’ai décidé d’être patiente … ça me change !
Un grand merci pour votre lecture attentive et votre patience à me lire !
Vers l’infini et au-delà !!!!!
« Courache à tertous »
Lamadeleine
"Appuyons-nous sur nos principes ... ils finiront bien par s'écrouler..."
24 juin 2014 : début du traitement
mi sept : dose de confort, 120 mg desc depuis février de 10mg/mois
mars 100mg: (9h:20 12h:30 15h :20 18h:30)
24 juin 2014 : début du traitement
mi sept : dose de confort, 120 mg desc depuis février de 10mg/mois
mars 100mg: (9h:20 12h:30 15h :20 18h:30)