"Ça ressemble davantage à une corvée qu'à un réel plaisir ,"
...
Que dire...
C'est très tiraillé.
Quand j'ai appris que j'étais invitée, j'étais contente.
Je me suis dit "c'est une occasion de "se faire jolie", d'ici là je maigris de 10 kgs, et je vais croiser du beau monde. Bien, Solasol, tu reprends du poil de la bête.
Le temps a passé. Je n'ai pas perdu un gramme, j'ai reçu une jolie robe à prêter, tant pis je suis ronde, je serai "appétissante", je rencontrerai du beau monde, c'est bien Solasol, tu oses sortir de ton trou.
Quelques jours avant, c'était la déroute, pas envie d'y aller, je vis en grattant les fonds de tiroirs, je me retrouve dans un monde rupin, bon allez courage. C'est bien Solasol, il faut passer au-dessus de la condition d'existence.
Le matin même, il fait 12°, j'éjecte la robe et les jolis souliers, je téléphone aux personnes avec qui j'y vais en demandant si ils pensent que c'est gênant que je ne vienne pas. Réponse : tu viens, point barre.
Arrivée sur place,un pantalon noir et gilet coloré, je vois les voitures garées et le quartier ravissant.
J'hésite... Ca me dégoûte? Ou ça me met très mal à l'aise? Ou je suis juste indifférente et ma camionnette vingtenaire aurait fait joli genre avec son gros derrière au milieu des lignes effilées?
Je vis dans un monde parallèle.
Donc, était-ce une corvée?
Pour finir, je ne sais pas.
Je ne regrette pas car j'apprécie vraiment la mariée, ma cousine. Le mariage était fort beau, les musiciens, le lieu, la déco champêtre à souhait (oui, c'est un peu sarcastique, juste une once), rien à redire.
C'est vrai qu'à 18h30, j'ai envoyé un sms à ma chérie One: "Je m'ennuie, si tu savais!", mais que j'ai corrigé à 20h30 par un "buffet plus que délicieux, et au moins on est assis :-)"
J'ai la chance, point de vue curiosité intellectuelle et sociologique, si pas ethnologique, de venir d'une famille dont certaines branches sont ultra riches (oui. Ultra). Je fais partie des quelques branches qui ont périclité et sont mortes de leur belle mort (financièrement parlant, car ma foi, elles vivent toujours, les bougresses. Moins chatoyantes mais ô combien souriantes

)
Et donc, soupir, la chanson de Alain Souchon est bien représentative : "j'suis mal en campagne, j'suis mal en ville, peut-être un p'tit peu trop fragile". Ecartelées, nous sommes, mes soeurs et moi, entre une certaine rutilance qui nous entoure (que je ne débecte absolument pas, car il y a vraiment de très chouettes personnes dans la bande) et notre quotidien qui est "normal", je veux dire plus proche de mes amies et amis, c'est à dire à se ronger les sangs pour savoir comment faire pour payer les factures à temps.
Comme dit ma grande amie du coin : "ta famille pense que c'est par snobisme que tu possèdes une vieille camionnette pourrie". (ho, pardon, camionnette, tu n'es pas pourrie!)
Voilà, je viens de faire un pas énorme en avant dans une psychanalyse qui pourrait durer 10 ans!
De solutions, il n'y en pas. Mon père était honnête et droit (... j'y reviendrai peut-être un jour) et lui même ayant été dans la même situation, il aimait la nature et fut un des premiers écolos (mais on ne parlait pas encore d'écologie dans les années 60, et surtout pas de partis politiques) de Belgique. Roide comme un Noble, désemparé comme un bitnick.
Première courgette cueillie aujourd'hui. Belle tendre et délicieuse
.