Coucou les amis.
Bon je me suis effacé pendant plusieurs jours. J’avais besoin de faire le point avec moi-même, mon corps et mon esprit.
J’avais décidé d’enfin commencer à rayer mes habitudes.
Le Lundi et le mardi, ça a été, l’habitude très présente et j’étais frustré. Le mardi ma mère est venue prendre l’apéro, je ne les ai pas suivis.
Le Mercredi et le jeudi, une catastrophe : gros cravings, avec des douleurs fulgurantes dans le dos, des picotements partout, des sensations de chaleur dans la nuque. De très mauvaise humeur et hyper angoissé, avec des sensations d’étouffement.
C’est à ce moment que j’ai compris, que cette pause dans l’alcool était nécessaire (comme vous me le disiez) afin de savoir si j’étais oui ou non indifférent. La réponse fut obligatoirement non. Le baclofène tuant le craving, il était toujours bel et bien là .
Grosse remise en question.
J’ai repris le simulateur du baclo, j’ai étudié les possibilités. Je suis également passé à 340mg. Voici ma répartition, qui me va à merveille

-12h – 60mg // 14h – 80mg // 15h30 – 80mg // 17h – 60mg // 18h30 – 60mg
Je m’étais aperçu que mes pensées pour l’alcool, commençaient à être envahissantes à partir de 15-16h, et que dès que j’avais des pensées, j’en avais des maux de ventre et des grosses angoisses. Cette répartition m’a permis au bout de 2 jours, de tuer ces angoisses et ces idées persistantes d’alcool.
Continuons,
Le vendredi, rebelote soirée avec toute ma famille pour le second match des bleus (on leur a mis la pâté aux petits suisses

) Tout le monde se sert du sky et me servent mon verre (évidemment).
Que nini, je n’en voulais pas !
Et là j’ai commencé à prendre conscience… J’ai vu les gens s’enivrer, avec des discussions de plus en plus stériles et parfois ridicules. Les gens se répètent et haussent le ton. Les phrases ne sont plus cohérentes.
Cela m’a fait un vrai coup de lucidité : « je suis comme ça tous les soirs depuis 11 ans !!! » Je sentais l’alcool sortir de la bouche et de la peau des gens à plusieurs mètres, ça me dégoûtait profondément.
Fin bref, je me suis dit : « Ce n’est plus pour moi tout ça, ça ne m’intéresse plus »
Le samedi nous avons passé le week-end dans ma belle-famille, il est loin le Tony qui était pressé de boire, et de continuer de boire pendant que les gens commençaient à manger. J’étais toujours (à l’époque) encore au sky, qu’ils avaient débarrassé la table (quelle honte). Ce samedi-là tout le monde a bu, et moi je me suis fait plaisir avec des boissons sucrées (j’en raffole depuis…)
Et ce même samedi, j’ai pris conscience de TOUT ! Je me suis aussi redécouvert, un nouveau Tony qui n’avait connu la vie d’adulte que par le biais de l’alcool. Je me sens fier chaque soir de passé, chaque verre refusé. Tous les matins, je me lève en forme et pas malade ainsi qu’une envie d’avancer. Je suis enfin fier de moi. Et ça fait un bien immense.
Face à l’alcool, je n’en ai plus rien à faire, on dirait un jus de fruit ou une bouteille d’eau, ça me fait le même effet, c’est-à -dire RIEN ! J’aime le goût mais c’est tout. Evidemment, les seules choses qui peuvent me manquer, c’est un petit verre pour trinquer avec les autres et profiter du moment. Mais en fait je profite très bien avec de l’eau ou autre.
Dimanche pareil, maman à l'apéro, ça ne m'est même pas venu à l'idée de prendre un verre, lundi soir, ça n'allait pas du tout avec guillaume, en temps normal je me serai réfugié dans l'alcool, ou disons, ça aurait été la bonne excuse, et il y a vraiment de quoi... Et bien non car aucun craving, pas d'envie, j'étais très bien avec ma grenadine et mes glaçons. C'est guillaume qui a prit une vraie cuite. D'ailleurs pendant ces 10 jours il a bu tous les soirs, 1 ou 2 verres et cela ne me dérangeait même pas.
10 jours sans alcool, et aucune peine, c'est que du mieux et je ne lutte plus du tout. Demain soir, pour le 3ème match de la France ça sera chez moi, et je ne boirai pas, toujours pas envie, même si c'est festif. Au moins je me rappellerai parfaitement de ma soirée
Plus d'ES, puisque plus d'alcool.
Aujourd’hui je peux le dire haut et fort, que je suis réellement indifférent. Je suis fier et heureux, je me sens bien et je me sens revivre. C’est magnifique, je découvre mon nouveau visage, un nouveau sens à chaque chose, même les plus futiles. Je remange matin, midi, 16h et le soir. J'ai plus hâte de manger qu'autre chose. Et maintenant je prends tout avec beaucoup moins d’agressivité,je me pose et j'analyse. J'ai retrouvé la confiance que j'avais en moi, la timidité et l'agoraphobie qui m'avait entaché la vie avec l'alcool.
Je pense même que je ne retoucherai plus tout court à l’alcool, sauf de manière très occasionnelles. Ce soir je vois mon medecin traitant, où j'étais son premier, il va être surpris
PS: Après analyse, je pense vraiment que quand on prend des verres "d'habitudes" ce n'est pas de l'indifférence, c'est une consommation régulée par le baclo. Et que comme beaucoup ont dit, la phase d'abstinence est vraiment nécessaire.
Bisous
