Bonjour à toutes et à tous,
Je reviens, une fois de plus, avec quelques bilans et résultats de mes tests.
Préparez une bonne tasse de café, c'est un peu long
Après tombé dans l'enfer, version éthylique, j'ai tenté de remonter par mes propres moyens.
J'ai escaladé, par la face nord, la parois de glace Aotal,
J'ai tenté l'ascenseur Espéral,
J'ai suivi une cure pour me montrer la voie,
et à chaque fois, je croyais être sur la corniche qui allait être le palier pour me faire grimper plus haut.
Et à chaque fois, la corniche pétait et je me cassais la gueule encore plus bas.
J'ai fini par toucher le fond.
Où j'ai tenté de creuser un trou.
Et là , O.Ameisen est arrivé. Il m'a fait poser ma pelle et ma canette.
M'a fait lire son bouquin et m'a demandé de réfléchir avant de reprendre mes sombres projets.
J'ai fourré dans mon sac à dos son Livre, puis un autre et le forum baclo.com.
Et j'ai commencé à monter.
(plus de détails dans mon tout premier post, sur ce fil.)
J'ai commencé le baclofène le 07/06/2013, à 30mg.
Aujourd'hui, le 12/09/2013 et depuis le 05/08/2013, je suis à 260mg.
Commençons,
1) Effets secondaires :
- sur la journée : engourdissement, fourmis extrémités, vertiges, et somnolence à partir de la fin d’après midi.
- Vision (yeux qui piquent), sauts d'image, Concentration visuelle
- Sudation nocturne
Ces ES ont quasiment disparu depuis début septembre. Il ne reste que, à partir de 19h, une impression d'être debout depuis 48h
Lors d'augmentations, j'ai eu des hallucinations, des acouphènes, des engourdissements mais qui ont vite disparus.
Egalement, trouble de la libido. J'aurais pu postuler pour un prochain M.Dorcel
Aujourd'hui, et depuis quelques jours, je suis sujet à de nombreuses flatulences (non odorants fort heureusement)
sans que j'ai changé mon alimentation.
J'ai lu ici que ca pouvait être dû à la molécule. A voir.
- Troubles du Sommeil.
Je n'ai jamais été un gros dormeur.
J'ai toujours eu la relative facilité de dormir quasiment instantanément quand j'en avais envie.
Auparavant, étant bien alcoolisé, je dormais d'un sommeil gras, profond qui pouvait durer 10h !
Cependant, la journée, j'étais fatigué.
Mes horaires de travail n'aidant pas, lorsque j'avais 2 ou 3h de sommeil, je devais faire une sieste l'apres-midi.
Ce qui a changé avec le baclofène :
Mes endormissements sont toujours aussi rapides !
Comme je l'ai dit une fois à ma femme : Je suis sûr que je m'endors avant de me mettre au lit !
Apres de nuits courtes, voir plus que courtes, et bien la journée ne me paraissait pas si longue.
Pas de besoin de sieste.
Voir même, j'allais courir l'apres-midi.
Depuis environ 1 semaine, je retrouve un sommeil stable dans la durée. Environ 06h.
Ma conclusion :
Je dors mieux.
Le baclofène m'a aidé à retrouver un sommeil normal, profond et réparateur.
Même si je dors peu, je dors ce que mon corps demande (outre le réveil nocturne pour aller bosser)
L'alcool me faisait dormir, mais d'un sommeil pas du tout réparateur. D'un sommeil qui aidait seulement mon foie à éliminer.
Petite parenthèse à propos des sudations nocturnes :
J'ai constaté que :
- Sudation fortes en période de grosses chaleurs, jusque là , c'est normal.
- Sudation élevées lorsque je suis très très fatigué (genre j'ai cumulé 12h de sommeil en 4 nuits)
Ma conclusion :
Le corps et l'esprit se relâchent tellement pendant ce sommeil bienfaiteur que, peut etre, les glandes sudoripares en font de même.
2) Posologie, Protocole :
Après avoir lu "le dernier verre", le Livre de RdB et pas mal de témoignages ici,
je me suis fais ma propre posologie, que j'ai suivi, plus ou moins correctement, et adaptée en fonction de ma vie.
Ca n'a pas trop mal fonctionné.
Etant conscient des ES, je ne m'en suis jamais plains.
J'ai fait avec et j'ai adapté mes prises en fonction.
Certains jours, où je sentais le craving,
je n'ai pas hésité à augmenter dès le lendemain (ou le jour même) même si j'avais déjà augmenté la veille ou l'avant veille.
Egalement, vous pourrez lire, en détails, tout ceci sur mes graphiques.
3) Conso, craving et pulsions :
Comme beaucoup ici, j'étais sujet, non pas à un alcoolisme quotidien et à toute heure,
mais à certaines heures, certains moments de la journée.
J'ai été diagnostiqué Alcoolique compulsif d'Anxiété.
Ca me va.
En d'autres termes, l'alcool était mon anti-dépresseur. Ma soupape.
Je pouvais rester sans alcool plusieurs jours, plusieurs semaines.
Non pas sans y penser, mais simplement sans en boire.
Et puis, il y avait ce moment, ce petit signal qui me disait : vas-y !
Et j'y allais ! Où ? et bien acheter une bouteille, juste pour boire.
Des fois pour boire un verre. Des fois, je savais que la bouteille allait y passer.
D'autres fois, je savais qu'une bouteille ne suffirait pas à éteindre le signal.
Finalement, et dans tous les cas, la bouteille (et d'autres) se vidait, et moi, je m'endormais, ronflant et apaisé.
Ayant débuté le traitement, je me suis quand même dit que si la molécule allait agir,
et bien tant qu'Ã faire, autant laisser ce signal me guider.
J'y ai cédé quelques fois. Au début.
Et puis, un peu de volonté boosté par la molécule m'a aidé à surmonter cette pulsion.
Je voulais en finir. Finir de boire pour boire.
Donc, j'ai eu encore quelques cravings, mais vite éradiqués par une pensée positive. Je pensais à la fin du traitement.
Et surtout, j'ai compris en lisant divers témoignages et en recoupant les infos que le traitement était beaucoup plus efficace
sans une consommation exagérée d'alcool.
Je pense que (et cela n'engage que moi) :
Le fait de ne pas craquer à ses cravings a un effet psychologique sur le malade.
Surmonter un craving par la volonté engendre un sentiment de victoire. Et l'on peut se dire que c'est grace au baclofène.
Ou du moins que le baclofène aide.
Il m'est arrivé, durant ces derniers mois, de consommer. Un peu. Sans exces. Sans frustration.
Je le décrit dans quelques précédents posts.
Ce sont un verre ou deux, lors d'apéros ou de bons repas. Jamais seul et toujours avec modération.
Et puis il y a toujours ce petit truc en moi qui me dit : fais gaffe ...
et surtout, le regard de ma femme. Ce regard plein de confiance et de méfiance.
Ce regard que je ne veux pas décevoir.
4) le Sport, la course à pied.
Comme je l'avais souligné, la course à pied annihile, dans mon cas, les effets secondaires néfastes du baclofène.
Voir mes posts précédents sur le sujet.
J'ai pu constaté que le baclofène agit sur les muscles.
Je ne pourrais pas espérer faire de hautes perfs tant que je serais sous baclo. Néanmoins, je n'en faisais pas non plus sous éthanol.
Cependant, le baclofène n'est pas un anti-sport.
Surtout rester à l'écoute de ses sensations, de ses muscles et tout se passe bien.
Durant le mois d’août, outre la course à pied (quasi quotidien) j'ai aussi fait quelques sports ludiques d'équilibre.
En aucun cas le baclofène n'a été un frein.
Lors de l'année écoulée, il m'arrivait, pendant que je courrai, de penser à comment j'allais boire après ! C'est à dire que
je planifiait ma journée en me disant " je cours 1 heure, je prends une douche, ensuite je peux aller acheter une bouteille et boire un ou 2 verres
avant midi,
puis je récupère le gosse à l'école, puis ... etc !
Dingue non ?!
Durant ce mois d'aout, jamais je n'ai eu de telles pensées.
En partant courir, je suis tellement à l'écoute de mon corps, je pense à poser mes appuis, et réfléchir sur mes sensations et les effets du baclo
que j'oublie de planifier ma conso ! J'oublie ou je n'y pense pas.
Ensuite, la course prend le dessus et je ne pense plus. Cours Forrest, cours.
5) Médecins, prescripteurs et déceptions.
Comme je l'ai écrit, j'ai établi mon propre protocole.
Le 06 juin, j'ai convaincu le psychiatre en chef de la clinique où j'étais et le 07 au matin, je suis allé voir mon medecin traitant.
Ce dernier étant en vacances, je suis tombé sur son remplaçant.
Je lui ai dicté l'ordonnance, donné la durée de mon arrêt de travail et après être passé à la pharmacie, j'ai attaqué le traitement.
2 semaines après, un premier rdv avec un infirmier d'un centre d'alcoologie m'a laissé pantois.
Et je suis reparti sans lui laisser le temps de me convaincre du bienfait d'une cure avec les AA.
2 semaines plus tard, un autre rdv avec, cette fois-ci, le psy qui allait me suivre et me prescrire le baclo.
La encore, bluffé par mon laïus et ma documentation, il m'a signé l'ordonnance en me remerciant de lui laisser mes documents !
Il y a 1 semaine, un second rdv avec ce prescripteur m'a confirmé le fait que la gentillesse de ce monsieur n'a d'égale que sa
méconnaissance du baclofène.
Il y a 2 jours, ma femme qui devait voir notre medecin traitant, a eu une discussion avec ce dernier
qui s'est dit OK pour me suivre et me prescrire le médicament.
Il n'y connait rien, mais est prêt à apprendre et à comprendre.
Devant sa bonne volonté, je pense que dorénavant je vais me tourner vers lui.
A suivre.
Voilà donc, en résumé, mes 3 mois sous baclofène.
J'en oublie certainement, veuillez m'en excuser. Difficile de résumer 3 mois en quelques lignes.
Je continue à noter scrupuleusement, au jour le jour, mes ressentis.
Les documents en téléchargement sont les courbes de mes prises, mes tableaux avec ES, prises et diverses infos, mes heures de sommeil ...
Faudrait certainement que je fasse un résumé un peu plus court, peut être sous forme de tableau, pour que ce soit plus digeste !
Je verrais ça, quand j'aurais 5 min.
Voici donc, en téléchargement, mes graphs, mes tableaux concernant Juin, Juillet, Aout et ce début Septembre.
Je n'ai pas tout mis. Juste l'essentiel.
Fichier joint
Vous n'avez pas l'autorisation de télécharger ce fichier
J'en ai pas mal d'autres en réserve, notamment des tableaux croisés entre mes ES et mes séances de sport,
ou encore relation heure de travail / ES / Sommeil,
des bilans ES-Travail-Concentration,
Mes ressentis au sujet de la concentration, de la mémoire défaillante, ...
mais plus difficile à lire et pas forcément à propos ici

Alors maintenant :
Suite de
"Quand je serais seul" :
Et bien, depuis le 2 septembre, j'ai retrouvé un mode de vie similaire à celui que j'ai quitté avant mon séjour forcé aux urgences,
avant ma prise de conscience et de baclofène,
avant ...
Mais ça, c'était avant.
Depuis le 2 septembre, donc, je redoutais. Je doutais.
Hier et aujourd'hui, 98e jour de traitement,
je me suis retrouvé en configuration idéale pour céder au craving.
J'étais seul.
Je l'attendais ce putain de craving ! Je me faisais une joie de lui résister !
M. Baclo était là , déguisé en Prof O.Ameisen. En embuscade derrière le gaba de gauche !
Mes bouteilles d'eau prêtes.
Remplies et prêtes à se déverser dans mon estomac pour l'en dissuader d'ingurgiter quoique ce soit d'autre !
En temps normal, je bois beaucoup, environ 3L d'eau / jour, sans compter les innombrables cafés. Mais là , mes réserves étaient décuplées.
Et bien RIEN !! Pas de craving ! Il a eu la trouille. Il n'est pas venu.
Vers 11h, suis même allé chercher, dans le petit magasin où je prenais mon carburant de jadis, des produits
pour faire une pizza aux fromages pour ce midi.
A ce que je m'en souvienne, je n'ai même pas pensé au rayon boissons.
Même pas pensé qu'aujourd'hui, j'aurais pu.
Comme Cloclo, J'y pense ! J'y pense et puis j'oublie !
C'est limite, mais je me force à y penser. C'est débile, mais pourquoi je n'ai pas de craving ?!?
Pourquoi je n'ai pas envie d'aller chercher une bouteille de vodka ? de porto ou de muscat ?
Envie? Mouais, je n'en ai pas envie. A quoi ca sert ? Pour le regretter ensuite ? pour me tester une énième fois ?
Cela m'indiffère.
Maintenant, je sais.
Je connais l'Indifférence.
Difficile de mettre une date. Une date sur mon INDIFFÉRENCE !!!
Est-ce depuis que je suis à 260mg ? Donc depuis début Août, soit 2 mois (seulement) apres le début du traitement ?
Est-ce depuis aujourd'hui ?
J'en sais fichtre rien !
Je dirais simplement, pour les statistiques, que je suis indifférent.
GUÉRI et INDIFFÉRENT à 3 mois et à 260mg.
D’après mes résultats j'aurais tendance à dire "à 2 mois et à 260mg", mais je n'en étais pas aussi sûr qu'aujourd'hui.
Difficile d'y croire. D'ailleurs, dois-je y croire ? dois-je douter encore ?
J'aurais tant aimé éprouver, ce que j'attendais, comme un feu d'artifice intérieur. Un bonheur intense,
Au lieu de cela. Rien.
Maintenant, je suis comme tout le monde.
(Re)Devenu comme monsieur lambda. Je peux aller boire une mousse au bar du coin.
En même temps, je n'en ai pas envie ! Et quand j'y pense, je préfère un p'tit noir ou un cola Zero !
Zero ?! Zéro Baclo. Ma prochaine étape. La descente.
La descente aux enfers ?
A la cave ?
Non, simplement la descente sur Terre, en lâchant un peu la BacloSphère.
Mais pas avant Janvier, voir même Juin.
Je n'y suis pas encore.
Les jours qui viennent vont m'aider à savourer ce doux bonheur. A digérer cette joie contenue, interne et inconnue.
Le baclofène me guéri de ma maladie addictive et de mon anxiété latente.
Je vois la perspective d'une autre vie. Pas une nouvelle vie, non, mais une autre façon de voir.
Il ne faut pas tirer un trait et tout oublier, bien au contraire.
On avance avec ses erreurs, c'est la vie.
Dans ce parcours, et depuis toujours, comme O.Ameisen, j'ai toujours considéré que j'avais une chance inouïe,
que j'étais, en quelque sorte, un usurpateur.
En fait, aujourd'hui je sais que non. Je suis moi. Et si je suis là , c'est peut être pour quelque chose.
(j'ai dû écrire un truc similaire dans un de mes précédents posts).
E-CIG :
Depuis 3 semaines je ne fume plus !! Je vapote ! Moi qui suçait une bonne vingtaine de Lucky / jour !
J'avais déjà essayé d'arrêter à plusieurs reprises. Patch, Volonté, Chewing-gum, Spray, etc rien, nada ! Je reprenais toujours
avec toujours la même excuse bidon !
Et pendant ces phases d'arrêt : Quelle angoisse de ne pas fumer ! Arrrgghhh !
Avec la clope à piles, je fume ! Ça pue pas, Ça ne m'encrasse pas les poumons, ça coûte 3 fois moins cher que les clopes papier !
Et pas cette sensation de manque !
J'ai lu ici et là qu'il est difficile, voir impossible de cumuler tous les arrêts, et bien ...
Certes ma clope à vapeur est chargée à 18mg de nicotine et j'en ai 5 ! Je me balade maintenant avec une petite trousse !
Mes clopes à vapeur et recharges, ma boite de tic-tac avec mes bonbons baclo et mon paquet de Lucky (au cas où ma e-pompe tombe en rade !)
J'ai certainement oublié pas mal de trucs ... Faudrait que je me relise, mais j'ai peur d'avoir été un peu long

J'ai essayé de structurer, mais ça m'a l'air un peu foutoir vu comme ça.
J’espère que ce sera lisible.
Si vous avez des questions, n'hésitez pas !! Je me ferais une joie de répondre, succinct et concis !
Je serais toujours là , régulièrement, afin de poster mes bilans,
et surtout, si je peux, apporter une aide à certains ou certaines.
MERCI
Je remercie O.Ameisen pour sa découverte,
Je tiens particulièrement à remercier Sylvie pour son travail exemplaire !
Je remercie les membres actifs de ce forum pour toute l'aide qu'ils m'ont apporté.
Je remercie les membres pour leurs témoignages, sans lesquels je n'aurais pu effectuer mon travail.
Je remercie tous ceux et toutes celles qui sont venus me lire (et c'est pas facile), et celles et ceux qui ont posté ici.
MERCI, tiens ? je viens de verser une larme.
C'est de joie ! certainement.
Rassurez vous, je ne vais pas vous lâcher ! Vous aurez encore de la lecture

Bientôt !
Amicalement,
Une chose encore, j'avais promis : CEGA.
4 initiales.
C a rencontré E
C et E ont engendré G puis A.
Je m'appelle Christophe.