Ced, ce message je te l'adresse directement, pour quand tu seras prêt et que tu liras mon fil....c'est difficile de se parler de ça en ce moment donc j'écris et tu liras plus tard.
Je sais combien nous avons souffert, combien j'ai souffert mais aussi et surtout combien Toi tu as souffert.
Tous ces "mensonges", ces bouteilles cachées, ces fois où tu disparaissais pour aller boire alors que j'étais dans le jardin ou sortie faire une course, ces nuits où tu ne rentrais pas, où tu errais de bars en bars, ou dans les rues, toute ta souffrance de vivre ainsi, dans la douleur, cette sensation d'être vide et soulagé par ces "anesthésies" temporaires et cette ivresse que te procurait l'alcool. J'ai partagé de très près cet enfer avec toi, ton enfer intérieur, ces instants terribles, si noirs où je tentais si souvent de te persuader d'arrêter de dire que tu t'en foutais de mourir car tu n'en pouvais plus de faire souffrir autour de toi et que je cherchais tous les prétextes possibles, pour t'enlever ces pensées là ...
Notre début tu le sais c'était indescriptible et magique, je n'en dis pas plus tu sais bien ce qu'on a vécu, et alors l'alcool n'apparaissait pas comme un réel problème. Même quand tu tentais de m'en parler, je ne me rendais pas compte, j'étais optimiste, l'amour allait te sortir de là ( ce que tu avais cru aussi) Jamais je n'aurais pu imaginer ce que nous allions endurer par la suite. Mais inutile d'écrire tout ce qu'on à vécu depuis, il faudrait écrire un livre de plusieurs pages! Mais l'amour, le beau, était quand même avec nous tout ce temps.
Mais ce qui me tient à coeur aujourd'hui, c'est que je veux m'excuser pour toutes ces fois où comme j'en parlais plus haut, la douleur de te voir patauger dans l'alcool,la douleur de te voir rentrer certaines nuit sans tenir debout et que moi je bossais le lendemain et dans quel état!, la douleur que tu n'aies plus de désir souvent alors que moi j'en avais tant malgré tout, la douleur de la peur de l'avenir avec toi avec tous tes doutes et tes remises en questions perpétuelles sur toi, nous et tout le reste, la douleur de ne pas parvenir à t'aider malgré tous mes efforts, mon sentiment d'impuissance, la peur de l'accident ou que tu renverses, voire tues quelqu'un ou provoquer un accident, la douleur de te voir souffrir tant et sachant combien tu voulais t'en sortir mais replongeais toujours... je tenais donc à m'excuser pour tout ce temps où, ayant accumulé tout ça, et ne te supportant plus quand tu avais bu car j'avais cette mauvaise sensation que ce qui se passait était alors faussé par l'alcool, ces douleurs m'avaient conduite à refuser de te donner mon amour, ma tendresse, mon réconfort alors que tu en avais besoin à ce moment là . Même si je t'ai toujours écouté, conseillé, aidé, même tard dans la nuit, que je pleurais avec toi, c'est vrai que je ne pouvais plus te donner mon contact, mon affection...
Ca avait commencé il y a environ neuf mois m'as tu dit, notre "séparation des corps" moi je ne sais plus, entre le début et cette période, il s'est passé aussi tellement de choses, d'arrêts, de rechutes, de psys incompétents même une dangereuse et de très mauvaise influence ( tu sais à qui je pense!) et aussi de périodes de doutes et même de séparations entre nous. Je n'ai plus la notion. et c'est vrai aussi qu'arrivés à notre dernier appart', je m'étais dit, arrêtons de se prendre la tête, je lâche du leste, carpe diem, on verra bien, je t'avais même accompagné lors d'une de tes soirées dans ce pub...étrange soirée, étrange période, ça non plus bien sûr ce n'était pas la solution!
Mais pour ces derniers mois, je me souviens de ça, de toutes ces fois où tu as voulu me toucher, m'embrasser, me prendre la main, et que je ne supportais plus, je ne voulais plus, je m'étais "bloquée" dans ma tête et dans mon coeur. Même si cette tendresse et cet amour intérieur ne m'avaient pas quittée, je n'arrivais plus à te le montrer par le contact.
Mais c'était d'avoir trop souffert et je pensais aussi que si tu te détachais de moi, tu serais peut-être plus à même de te battre pour toi. Car tu souffrais toi et en plus tu me voyais souffrir et ça te culpabilisais et t'enfonçait. Je voulais stopper cette spirale, et sachant que tu avais en toi ces besoins aussi de découvrir d'autres, de partir ailleurs, mais seul, de vivre enfin car tu n'as pas assez vécu plus jeune, de ressentir ce truc à nouveau du début d'une relation... Comment aurions pu nous en sortir comme ça??Continuer? tu le sais bien, ce n'étais plus possible, et ensuite nous ne vivions plus, nous survivions, côte à côte, mais éteints et perdus. Je "vivais" en "mode automatique", j'étais là mais pas là , une zombie qui tentait de faire bonne figure et de ne pas craquer pour que tout ne s'effondre pas. Mais malgré ça tu avais souvent toutes ces petites attentions qui me faisaient tant de bien.
Et toi tu as ensuite fait ta pancréatite aigüe, puis tu as tenu bon presque deux mois. Je me souviens avoir pensé que peut-être c'était à nouveau possible, je sentais que mes sentiments étaient toujours là , j'avais peur mais j'espérais au fond.
Mais je ne t'en parlais pas, j'attendais, je voulais que tu ailles vivre ailleurs quand même, et si on devait continuer, on aurait justement pu le faire comme si redémarrait notre histoire!
Mais ça ne s'est pas passé ainsi.
Ton boulot d'alors t'as épuisé et la pression t'as fait replonger, encore plus fort. Je ne savais plus quoi faire, comment faire. et les problèmes s'accumulaient. On a une fois de plus tenté de voir des médecins, on a appelé le centre de désintox de cabris mais il n'y avait pas de place avant deux mois...tu as appelé le centre d'antibes, celui de l'archet...pas moyen de voir qui que ce soit sans rdv lointain! Puis on attendait la semaine suivante car tu avais eu au moins un rdv avec un médecin d'antibes du centre d'alcoologie. Mais, cette semaine là , alors que l'alcool t'avais bien refait des siennes, des douleurs abdominales, râter le jour du départ pour aller en corse avec ton frère et j'en passe...cette semaine là , où tu ne t'étais plus lavé depuis presque une semaine, que nous parlions des heures les rares nuits où tu ne t'endormais pas par terre dans la rue, ces nuits où je me cachais le nez contre mon coussin tant tu empestais l'alcool et que je m'angoissais en cherchant une issue pour toi, donc cette semaine là , où ma solution était que tu ailles vivre chez ton pote car avec lui tu te serais plus "tenu", est arrivé ce jour où tes affaires étaient prêtes, mais où tu n'avais pas réussit à refaire surface.
Dans quel état tu étais..., je crois que jamais je n'avais vu, ce matin du samedi 27 Août, tant de souffrance et de désespoir dans tes yeux, lorsque tu m'as dit, "je ne tiendrais pas, je vais crever, il faut que j'arrive à sortir pour aller boire" tu tremblais, tes yeux partaient dans tous les sens... : Ok! là on y va, je t'emmène aux urgences! Je t'ai convaincu, facilement d'ailleurs, tu étais content, et convaincu de te laver...tu te rappelles? tu avais les larmes aux yeux tout en riant de tristesse et de joie en te savonnant et me disant " merci, oh comme ça fait du bien, et dire j'avais peur d'entrer sous l'eau...moi qui suis pas quelqu'un de sale" J'en ai encore les larmes aux yeux! ( sourire)
Oui, tu vois, tu sais que je suis nulle pour me rappeler des dates hein, mais celle là , le 27 Août, je ne l'oublierais jamais! Enfin Le tournant!!, ce psy des urgences super, toi qui t'en es retrouvé plus déterminé que jamais!! le soutien de ton frère et ta famille, et ce séjour en clinique où tu t'es retapé. Entre temps, j'ai découvert le Baclofène....!
Et vois comme tu es sûr de toi et l'esprit clair là dessus aujourd'hui!!Tu es mieux en toi, ça se sent, tu es prêt à continuer dans ta lancée et ça c'est magnifique!! Prêt à faire le traitement, à faire un vrai travail psy, une activité physique, waw!!, tout ça est génial.
Et je comprends donc que déjà tu profites d'avoir un flirt, qui va apparemment se poursuivre après ta sortie, tu as besoin de vivre les choses qui se présentent. De ressentir à nouveau, même si ce fut comme un choc pour moi.
Peut-être aussi ça t'apporte ce que je ne te donnais plus et que je n'ai pas voulu te donner non plus quand on s'est vus lorsque tu es venu chercher tes affaires avant d'entrer en clinique, à la fois par peur de souffrir encore, peur de te perturber, peur même de moi, de te faire du mal aussi, peur.....mais que ce mot est absurde!!! si c'était à refaire, je t'aurais pris dans mes bras en t'embrassant aussi fort que je t'aimais!
Et ce mercredi dernier était si irréel entre nous, mais tu restes fidèle à ta nature complexe en sentiments et je comprends qu'avec tout ce qu'on a vécu tu n'aies pas forcément la même vision que moi. Même si tout ça m'a bien fait planer...et j'espérais qu'on aurait pu continuer à se donner de nous, des bonnes choses, comme une récompense bien méritée, en attendant ta "guérison", pour se séparer ensuite, comme prévu dans tes projets, que je comprends bien et que je respectent. Mais tu as peut-être raison, cette idée en pratique aurait peut-être été difficile à gérer. Ok.
Je te laisse vivre ce que tu veux maintenant, avec qui tu veux, même si ça me fait mal qu'une autre que tu connais depuis si peu va, elle, profiter de ce déjà " nouveau Cédrick " tellement mieux et sûr de lui, dont j'ai tant et tant contribué à aider à éclore, et espéré pouvoir aimer ne serait-ce qu'un temps...Oui, je trouve que c'est très injuste. Mais parait-il c'est la vie qui est souvent ainsi, je me fais une raison. Et je me dis que ce ne sera sûrement pas la seule aussi.
Et je sais, que l'amour que tu me portes toujours a cette valeur qu'on ne peut expliquer. Mais que je comprends aussi. C'est un lien véritable qui sera toujours là entre nous, peut-être même est-ce ça un "vrai" amour au fond.
Celui qui est juste là , qui n'attends rien et ne promets rien, mais qui existe bel et bien.
Et toi tu as ce besoin de vivre tout, de tout découvrir, explorer, j'ai bien tout compris.
Et maintenant que tu t'es "séparé" de moi avec ton séjour, tu dois vivre ce que tu sens, ce que tu veux. Je te comprends et même si c'est pas simple à accepter et que je m'inquiète pour toi, je comprends tout ça quand même.
Tu sais que je suis là et que nous sommes finalement libérés de nos sentiments pour laisser place à autre chose.
( Et puis de toute façon la jeune femme que tu avais rencontrée ce soir de Juillet 2009, gaie et désirable avait dû laisser place de plus en plus à cette "mère" inquiète, protectrice, combative, attentive et qui souffrais. C'est sur, il n'y a plus rien de sexy dans ce rôle là , ça n'a pas été évident.)
Je veux maintenant redevenir moi même. Plus celle que j'étais avant, car après avoir vécu tout ça..... Mais depuis je me reconstruis et mieux encore! car ce que j'ai vécu avec toi reste une des plus belles choses de ma vie.
Et c'est bien finalement, je pense à moi, à profiter mieux de la vie et prendre bien soin de moi maintenant. Pourquoi aurais-je souhaité une "récompense" près de toi et dans tes bras alors que cette récompense c'est justement que grâce au fait de ne pas avoir lâché tout ce temps, d'avoir pu tant donner malgré la souffrance et d'avoir agit comme il le fallait ce 27 août, tu t'en sors enfin, tu es mieux et prêt à agir pour toi! : C'est ce dont je me persuade. Je t'ai aidé à redevenir maître de ta vie, même si parfois j'avais du lâcher temporairement d'épuisement. Ma récompense elle est là !!
Et c'est bon de te voir enfin bien, décidé et sur le bon chemin!!!
Et tu dois surtout et avant tout, te soigner durablement de ton addiction à l'alcool. et tu vas y arriver, j'en ai maintenant la certitude, et ton indifférence sera THE BIG JACKPOT!!!
Voilà , si tu es en train de me lire c'est que tu découvres le forum, et compte sur moi pour t'aider encore, tant que tu en auras besoin. Tu vas être très bien entouré ici, je le sais et je serais toujours pas loin de toi si tu as besoin.
Et comme je te connais si bien, je te dis de tout de suite sécher ces larmes d'émotion et de regarder loin devant, ta vie est là devant toi, tu décides maintenant, tu ne subis plus. Tu vas démarrer ton traitement, encore un effort pour être totalement libre et déjà ....ben la vie, la vraie, ta vie!
Ca me fait du bien de pouvoir t'écrire ce message, je pense que je t'ai tout dit du moins l'essentiel et je me sens mieux.
Je me doute que tu est un peu chamboulé là , mais je ne peux plus te ménager comme un enfant. Et tu vois, ce qui en ressort n'est que positif!!
Jamais je ne regretterais ce que j'ai vécu avec toi, bien au contraire, je garde en mémoire tout cet amour que tu me donnais, nos bons moments, nos victoires petites et grandes, et même le mauvais me paraît en faire partie, pardonnable et compréhensible. Si tu n'étais pas toi, si adorable, si différent, si pur au fond de toi, même quand tu avais trop bu tu étais encore plus fragile et gentil d'ailleurs à ces moments, ce serait différent. Mais l'amour, le beau, le tendre je l'ai aussi eu et d'une si belle manière, et pas le même qu'au début, peut-être même était-ce encore plus vrai. Notre histoire a vraiment été très belle, intense à tous points de vue, tu m'as tellement donné ton amour, ton attention malgré tes états, tu me chouchoutais toi aussi quand j'en avais besoin, tu souffrais aussi trop pour et avec moi, on se parlait tant, on riait aussi tellement! Comment pourrais-je une seconde regretter d'avoir vécu ça. Au contraire, je remercie la vie de m'avoir fait vivre ça, avec toi, car cet amour si beau était avec nous, tout le temps. c'est pas si commun ça

Et il le restera là , à l'intérieur.
Allez j'arrête car l'émotion me gagne un peu trop, et puis j'en ai assez dit, vraiment. ça fait beaucoup pour un seul message en fait! Mais ce n'est que du beau sentiment tout ça.
*Millie*
( à ceux ou celles qui, très courageux s'ils ont lu ce long message pour cédrick: je vais demander à Sylvie de verrouiller un moment mon fil, pour qu'il puisse directement le lire avec le lien que je vais lui donner avant même de lire mon fil depuis le début. et une fois qu'il l'aura lu, je le débloquerais. on se parlera en mp et sur vos murs en attendant. Merci et bises à tous et toutes )