Hello MM,
en collectif, non, ça ne passe pas. En individuel oui.
En collectif, j'ai du mal à me laisser aller. Il y a ceux qui ont fait, ou menacent de faire une TS, il y a les femmes qui ont des enfants et ne peuvent les voir, celles ou ceux qui ont perdu un enfant etc.. J'ai toujours l'impression que mon cas est insignifiant par rapport au malheur des autres.
Ma psychiatre et mon addicto savent que j'ai un comportement suicidaire. Elles ont mon dossier, savent pour mes passages en réa, mes crises d'épilepsie, les points de suture, les fractures etc.. Mais quand je ne suis pas au fond du trou j'arrive encore à faire illusion à sourire, à m'habiller etc..
C'est pourquoi j'ai créé ce fil. Pour ceux qui ont ces deux parties de leur vie distinctes, les moments sans alcool, sans produits, et les moments de rabaissement, de destruction. Quand j'ai Rdv avec un expert qui peut me mettre sous tutelle, le juge des libertés qui peut me laisser croupir en HP, je sais m'arrêter de déconner une semaine avant pour présenter le mieux possible. Et, jusqu'à maintenant, je m'en suis toujours bien sorti.
Mais c'est de plus en plus dur. Avec les cicatrices sur le visage, les tremblements parfois, la voix qui tressaille..
Jusqu'à 35 ans, il me fallait juste une grasse matinée le dimanche matin pour récupérer. Je jouais le jeux en permanence, devant ma femme, devant la famille, les collègues.. Maintenant, il me faut, comme je l'ai dis plus haut, une semaine de "préparation" pour un Rdv décisif.
Il y a des progrès avec le baclofene. Une demi bouteille de vodka me fait le même effet qu'une entière avant. Donc, un petit peu moins de risque finir en réa.
Je me souviens d'un hôpital ou il y avait la réa au sous sol, les soins intensifs au rdc, la convalescence au premier. Et il y avait un étage au dessus. En trainant dans les couloirs j'ai vu une pancarte "institut médico-légal". C'est le seul niveau que je n'avais pas fait.
Donc pour en revenir au baclofene qui est notre sujet principal, je voudrais savoir quoi faire quand je sens, comme je le sens maintenant, que ça va mal tourner pour moi dans 3 ou 4 jours. Surdoser maintenant, en baclofene, en xanax etc..
Parceque quand ça commence, je ne contrôle plus rien. J'ai été hospitalisé il y a une dizaine de jours aux urgences. Juste une nuit et un jour. Après, j'ai échappé à l'HP parceque mes parents ont confirmé au psychiatre de garde qu'ils m'hébergeraient un certain temps.
Je suis de retour aujourd'hui chez moi. Dans mon "souvenir" plus que brumeux, je pensais avoir bu une bouteille de vodka la veille des urgences, mais en rentrant tout à l'heure, il y avait 4 bouteilles vides sur la table. J'ai été effaré. J'ai mis les bouteilles dans un sac à part pour le tri, et j'ai pris dans l'autre main le sac de poubelle normal. J'ai entendu un bruit de verre. J'ai regardé dedans il y avait encore 2 bouteilles de vodka! 6 bouteilles en tout.. Donc au moins une semaine de black out total. Je ne comprends même pas comment j'ai pu me trainer tous les jours chez l'épicier, et comment il a pu me servir. En plus, tous les jeudi j'achète le magasine Le point, et chez moi, il y en avait 2. Ce qui veut dire que, épave comme je devais l'être, je me suis trainé deux fois le même jour chez le marchand de journaux.
J'espère que ces "confessions" attireront le regard de qq un qui a une idée, une expérience, une stratégie pour lutter contre ces crises, ou au moins limiter les dégâts.
D'avance merci..
40mg de baclofene. 20 le matin, 20 à midi. Pratiquement plus d'effets indésirables. Pas indifférent. Abstinent depuis le 26 mai 2014.
Il n'y a pas de meilleur jour qu'aujourd'hui
On peut tous apprécier les petits bonheurs de la vie si on arrête de s'emmerder avec les excès