Ah Lolo, mon cher ami, j'avais le choix entre te répondre et écouter la conf de presse de Fillon. Planche pourrie contre planche pourrie, je préfère être ici.
Contente de te voir chez moi ! Mine de rien, me suis sentie bien seule sur cette fameuse planche. Lâcheur !
J'espère que tu profites comme il se doit de ton indifférence, de ta famille et de toi-même
La colopathie fonctionnelle, ah que oui, ça me parle ! J'en souffre depuis 20 ans. Un côté psy certes, mais fort heureusement, les spécialistes s'accordent à dire maintenant qu'il existe bel et bien une cause organique à cette pathologie (qui tournerait autour d'un manque de sérotonine justement). Un peu trop facile de renvoyer toujours les patients vers le psy quand on ne trouve pas de réponse.
En état de stress ou de bonheur, en vacances ou ou boulot, quelles que soient les situations, les soucis intestinaux ont toujours été là, bien avant les traumatismes que j'ai pu connaître par ailleurs. Bref, j'ai vécu sans trop de mal avec jusqu'à présent.
Alors une maladie psychosomatique, je veux bien, mais ce discours, vois-tu, a tendance maintenant à me rendre un peu furibarde
C'est bien connu : pour soigner l'alcoolisme, le seul traitement qui reste efficace, c'est la thérapie cognitivo-comportementale et les groupes d'entraide
Quand j'étais plus jeune, beaucoup plus jeune et que j'étais constipée, ma mère me demandait : "Ca ne va pas à l'école ? A la fac ? Avec tes copines ? Que se passe-t-il ? Raconte tout à Maman".
Quand elle m'a vu un peu trop alcoolisée par la suite, elle m'a demandé : "Ca ne va pas dans ton boulot ? Dans ton couple ? Raconte tout à Maman".
Maman, au lieu de me faire chier avec tes considérations psychologiques hasardeuses, tu aurais pu m'envoyer voir un gastro-entérologue un peu calé sur la question et plus tard, me parler de RDB et du baclofène (mais bon, je lui pardonne parce que c'est ma môman et qu'elle a toujours été là

)
En bref,si je mange trop de pain, oui, je suis constipée. Si je reste trop longtemps assise, oui, je suis plus facilement constipée. Si je m'envoie 300 mg de baclofène par jour, oui, mes intestins sont un peu moins réactifs. C'est juste l'effet papillon.
Si ne suis pas bien dans mon boulot, c'est peut-être qu'il faut en changer, et si je ne suis pas bien dans mon couple, c'est peut-être qu'il faut changer de mec. C'est juste l'effet contextuel.
En tout état de cause, est-il vraiment juste de tout psychologiser ?
L'origine de notre comportement et de nos maux n'est pas forcément somatique ou pathologique.
A tout le moins, peut-on considérer une part de génétique dans tout ça, non ?
Et parfois, juste du contextuel.
Bref, ce qui m'arrive actuellement, c'est la juste conséquence d'une colopathie fonctionnelle fragilisée par un myorelaxant musculaire pris à haute dose. Ne pas se voiler la face et reconnaître la responsabilité du baclo dans l'installation d'une atonie intestinale. Le relâchement musculaire explique en soi la perte de motricité intestinale.
Après, le psy a bien évidemment son rôle à jouer, ne serait-ce que dans la reconstruction, et j'y travaille aussi, thérapie EMDR et hypnose bientôt. Savoir bien entendu se remettre en cause quand ça s'impose.
Et je te promets de me pencher sur la question de "la valeur protectrice du trait de caractère anal dans la colopathie fonctionnelle" (article bien intéressant par ailleurs

)
Ah purée, le bienfait psychologique du coup de gueule !
Merci Lolo !
Je reprends mon souffle et je te réponds ci-après sur ce gros matou...
Blablabla...