Je tiens à poster sur ce sujet difficile : le suicide.
Ma maman s'est suicidée suite à une dépression lourde, elle n'avait jamais été malade. Peut-être quelques micros déprimes dans sa vie, passées à la trappe seule, sans soutient psy...
Mais à la fin de sa vie, son IMC frôlait celui de l'anorexie, ses prises de sang était celle d'une anorexique. Rien à voir avec le sujet. Elle n'a jamais été anorexique, elle a souffert de léger surpoids, mais elle a réglé dans sa vie il y a bien longtemps via plusieurs régimes ect...
Ce n'est pas ça qui l'a tué.
Se suicider n'est pas un choix, ce n'est pas un acte noble ou romantique (que j'ai pu entendre comme conneries là dessus)... Mon sang bouillonne en écrivant ces mots, j'aurais pu en trucider qq'uns en société comme ça.
Se suicider c'est parce que l'on a plus le choix, justement.
La dépression est une maladie grave qui l'empêchait de manger. Elle n'avait plus envie de rien, à la fin même de vivre. Elle souffrait intérieurement atrocement (inutilement, vous vous direz peut-être, mais la souffrance est là quand même). Combien de fois, j'ai entendu des bien pensants lui dire, allez arrête tes conneries, c'est une histoire de volonté, tu n'as qu'à te secouer les puces... Ceux qui sont alcooliques, boulimiques, hyperphages, ect... ça ne vous rappelle rien ? Quelle bande de connards ignares.
Pendant plusieurs mois elle a souffert en silence, elle ne nous en a jamais parlé.
Puis on l'a vu un jour, décharnée, à pleurer sans arrêt, à vouloir se cacher, disparaître.
La vie l'avait déjà quitté.
Elle ne l’habitait plus.
Trop tard, on a compris tous son malheur, sa souffrance trop tard, à sa première TS (poignées ouverts au cutter, tendons tranchés + médocs par centaines + alcool...) Elle aurait du mourrir. La psychiatre qui l'a pris en charge m'a dit, c'est une rescapée, elle ne devrait plus être là ...
La vie nous a offert un mois de plus avec notre maman, les jours les plus effrayants de ma vie, et en même temps que du temps bonus... Seuls certains peuvent comprendre ça.
Et puis un mois plus tard, jour pour jour avec sa 1ere TS, elle a pris un fusil et s'est tirée dessus. Elle est morte sur le coup, à ce qu'on m'a dit...
Après j'ai du tout gérer, flics, enquête, préfet, morgue, rapatriement du corps, curé (qui est un ami et la connaissait, et qui n'a pas été à convaincre pour son inhumation digne d'elle = l'église, normalement, n'enterre pas les suicidés vous savez), donc enterrement, parcelle à trouver, ect... Les commentaires des gens... oui pour les suicidés, ils se lâchent vous savez... La honte pour nous de ne pas l'avoir sauvé. L'horreur absolue quoi.
Tu vois Mandarine, une vie heureuse et réussie, 2 enfants bien élevés, avec une belle carrière qui devait les attendre, sa belle maison, la retraite enfin, de l'argent, un mari qui l'aime, une famille aimante, n'est pas le "fil ténu" qui l'a raccroché à la vie.
Pour ceux qui se suicide, il n'y a pas d'appel au secours ou tetamen comme tu le dis (ma mère en est le parfait exemple). Ni de "fil tenu" pour les raccrocher" à la vie... Attention donc à ce qu'on écrit.
Ce que j'écris peut vous paraître cru.
Mais c'est ça le suicide.
Ce n'est pas un but quand on est malade ou quand on souffre, c'est LA solution, la dernière solution.
Parce que rien n' a marché, rien n'a pu vous guérir. Ni psy en tout genre qui ont choisi cette p^rofession que pour s'occuper ou gagner du fric, pas par amour ni compassion des souffrants. La seule psy compétente était la psychiatre de l'hopital qui a été d'un soutient extraordinaire, les "psychologues mères de famille de banlieue au 2/5ème" comme je les appelle, ne sont que d'affreux irresponsables, ils lui ont proposé un RDV toutes les 2 semaines, parce que elles ne travaillaient pas certains jours de la semaine... elle s'était pourtant défoncée, ma mère malade, pour les trouver... Elle aurait du consulter 2 à 3 fois par semaine normalement avec sa 1ere TS). Faites attention aux psy que vous consultez si vous ne le sentez pas, inutile d'enrichir ces gogos. il y a des gens bien qui ne demandent qu'à vous aider... Moi, j'ai eu de la chance, j'ai trouvé qq'un de très bien.
J'ai mis des années à comprendre que ce n’était pas ma faute. Je n'ai pas pu la sauver.
Je compile toujours tous les articles que je trouve à ce sujet (le suicide), toujours 6 ans après, à me dire cela aurait pu la sauver...
Après avoir lu le livre d' Ameisen, je me suis même dit, le baclo aurait pu la sauver. Elle souffrait depuis toute petite, d'anxiété, de façon incroyable, de façon démesuré, tout était là depuis le départ... Son anxiété. Ceux qui ont lu le livre savent de quoi je parle.
4 mois avant le départ de ma maman, un ami que je connaissais depuis 10 ans.
Je travaillais avec lui dans la même boite depuis 4 ans, il était venu me débaucher comme on dit. Je le voyais tous les jours, on déjeunait ensemble tous les jours...
Il a mis fin à ses jours un 14 juillet suite à une rupture sentimentale. Comme ça, une fille qu'il connaissait depuis qq mois. Sans rien dire, sans rien laisser.
Il a prit des médocs puis s'est pendu chez lui. Dans son bel appart à Vincennes. Il avait lui aussi tt pour être heureux, un bel appart, un super job, des amis et une famille qui l'aimait de tout leur cœur.
Là aussi Mandarine, malgré tout ça, je ne vois pas le "fil ténu" on aurait pu lui tendre.
Bon là , je suis déprimée, j'ai tout donné, tout pleuré...
"Avec nos pensées nous créons le monde" Bouddha
Une pensée m'a accompagnée chaque jour, à chaque prise => "avec le baclo : je guéris"
Seuil atteint en 9 mois l 360 mg l Répartition : 7h30 / 80mg l 11h / 100mg l 15h / 90mg l 20h / 70mg l minuit / 20mg
Aujourd'hui et après une descente très très lente de presque 2 ans et d'un travail sur moi et la nourriture très approfondi... Je suis à Zéro baclo 