Bonjour à tous !
De bonnes nouvelles, dans l'ensemble.
J'arrive à "tenir" mes journées avec mes désormais, 5 prises réparties ainsi:
8h: 40mg
12h: 40mg
16h: 50mg (avant d'aller chercher ma fille à la crèche)
20h: 40 mg
00h: 20 mg
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Total : 190 mg.
(Réveil : 8h, coucher: minuit- 1h)
J'ai une prise optionnelle de 20mg, en fonction des appels téléphoniques que je reçoit dans la journée (voir plus loin)
Avec ceci, je tiens le coup dans le contexte suivant.
Je sors de 20 ans de maladie anxieuse depuis 20 ans.
Cette maladie m'a conduit à vivre une dépression plutôt sévère, qui m'a empêché de m'insérer socialement et professionnellement de manière adéquate.
J'ai passé ma vie à douter de moi, à prendre les mauvaises décisions, et à réagir de manière instinctive (généralement violente ou nerveuse), à toute sorte d'agression intérieure ou extérieure:
employeur, amis, conjoint, quidam.
J'ai toujours navigué dans l'existence de manière à éviter les conflits, ou au contraire à les provoquer, "drogué" à l'adrénaline et au stress.
A bientôt 1 mois d'abstinence et d'indifférence alcoolique, je prends doucement conscience de l'ampleur des dégâts, et concentre mes journées à colmater les brèches, ouvertes pendant toutes ces années.
Le choc est plutôt lourd, et cela n'est pas facilité par le contexte dans lequel je me trouve.
Je suis sans emploi depuis 3 ans, mis à part quelques semaines tendues dans de petits contrats courts, du style animations commerciales, etc.
Mes précédents postes, même si j'étais parfois efficace dans le travail réalisé en terme de résultats, ce sont soldés en général par une non reconduction du contrat, cela à cause de mon attitude vis à vis des employeurs ou des collègues de travail.
Désagréable, toujours à se plaindre des conditions de travail, provoquant des conflits, impatient, trop "combatif", râleur, et désordonné.
Au niveau de ma vie affective, j'ai toujours été cruel, injuste, et explosif. Il était très difficile de me parler, d'obtenir une réaction logique de ma part, ou de me faire entendre raison sur tel ou tel sujet.
Cela me rendait difficile à raisonner et à approcher, et m'a éloigné de beaucoup de personnes bien intentionnées à mon égard.
Depuis mon indifférence, que je situe en gros au 9 juin 2014, mes journées ressemblent progressivement enfin à des journées "normales": levé à heure fixe, coucher à heure presque fixe, activité soutenue toute la journée: pas de jeu vidéos, pas de flannement à gauche ou à droite (je m'autorise encore une petite sieste courte quand je me sent épuisé), bref, une vie "normale".
Mon quotidien est difficile et lourd:
Il s'agit de récupérer des droits CAF, de refaire des CV, de réactiver mon réseau professionnel, de m'occuper de ma fille de 3 ans à partir de 17h, de faire les courses et la cuisine pour ma famille, et d'enfer montrer des sourires sincères à mes deux petites femmes.
J'ai une chance inouïe de les avoir toujours à mes cotés, et nous envisageons d'enfin nous marier une fois que nous seront sorti de la tempête.
Je n'ai aucun revenu propre, et cela est vraiment difficile à vivre.
J'ai également crée un découvert bancaire de 600€ pour me soigner et me "réactiver", et il me faut me hâter de le rembourser, une situation également stressante. (et oui, je n'ai pas de mutuelle.., et quasiment tous les praticiens sérieux sur Paris sont hors conventionnement)
J'ai pour le moment transféré mon addiction sur la cigarette, que j'avais pratiquement arrêté avant traitement.
Ma consommation fluctue entre 5 et 15 cigarettes par jour, en fonction de la charge émotionnelle de la journée, et de son niveau d'activité.
J'ai prévu d’arrêter la cigarette également, dès que ma situation générale sera améliorée.
Ce qui est en ce moment le plus dur pour moi nerveusement, est de convaincre ma famille de ma guérison.
Mes parents sont plutôt aisés, et pourraient contribuer à m'aider à sortir de la situation d'urgence dans laquelle je me trouve actuellement.
Rencontrant le psychiatre qui m'a autorisé à monter au dessus de 120mg lundi prochain, je vais lui demander si elle accepterait de rédiger un courrier court, attestant de la prise de mon traitement, et décrivant ma démarche, afin de me crédibiliser aux yeux de mon ancien réseau et de ma famille.
C'est positivement ce qui est le plus difficile: atteint par cette maladie depuis environ 30 ans (j'en ai 38), personne ne croit à ce qu'un médicament m'ai enfin guéri, à part ma femme, qui est en première ligne pour constater le changement.
Pour le moment, j'arrive à tenir nerveusement à 180.Il m'est arrivé à monter jusqu’à 220, à des moments où j'ai pu avoir mes parents au téléphone, par exemple.
Je vais tenter de ne pas monter plus haut, mais pour cela, je vais avoir besoin d'un peu plus de calme et que ma vie s'arrange dans le bon sens.
Je suis néanmoins prêt à monter si les mauvaises nouvelles s'accumulaient,(ce qui est un peu le cas en ce moment), afin de ne pas "craquer".
C'est une situation un peu tendue, mais le seul médicament qui marche pour moi, est positivement le baclofène.
Je ne prends rien d'autre, mis à part les choses suivantes:
- Vitamines B1-B6, de deux ou 3 comprimés par jour
- Complexe vitaminé spectre large: 1 par jour
- Ginkor fort : pour tonifier les veines et artères, 4 par jour.
Je ne me suis autorisé qu'une seul verre depuis le 9 juin, et je n'y ai pas vraiment pris de plaisir: pas d'ivresse, pas d'affectif, pas de résultats.
Il m'arrive encore à m'offrir un petit "break" le soir, en fumant sur une seule cigarette de cannabis, légèrement dosé.
Je le fume en deux fois, un demi après le dîner, puis la fin une fois que ma femme va se coucher, afin de me trouver plus serein avant dormir.
Elle me rends un petit sourire sur le visage, et me permet de décompresser et d'oublier les tracas de la journée, pour passer un moment agréable avec ma compagne, qui est épuisée par tout ceci.
Il me reste un tout petit peu de résine, et je ne compte pas le renouveler à la fin de sa consommation.
Je m'accroche vraiment face à ces tumultes, et je suis conscient d'être pleinement responsable de ma situation, même si je ne le suis pas complétement de mon état.
Mon adolescence a été un parcours de semé de stress, de part l'état nerveux de mes parents, du stress inhérent à l'adolescence.
J'ai été également en situation de vivre seul à 19 ans, un peu livré à moi même, période à laquelle j'ai commencé à utilisé l'alcool pour me sentir mieux.
Par la suite, un harcèlement moral au travail m'a positivement "brisé", et m'a conduit à partir "en vrille".
Augmentation de l'alcool, situation professionnelle précaire, exil à la campagne, entouré d'alcooliques patentés...
Après une séparation avec ma compagne, qui avait appris que je l'avais trompé avec ma voisine de l'époque, je me suis mis à boire 10 à 12 bières fortes par jour.
J'ai eu un éclair de lucidité après quelques mois, et j'ai réussi un premier décrochage, une première abstinence.
Je l'ai fait "grâce" à une prescription de lysanxia, et à une consommation en soirée lourde de cannabis.
Heureusement, j'ai perdu de vue mon fournisseur après 2 mois, sans quoi je serais probablement aujourd'hui "addict" au cannabis.
J'ai tenu 1 an d'abstinence, puis ai recommencé progressivement à boire, en reprenant des études qui m'ont placé à un niveau bac +3.
Remis en couple avec mon amie de l'époque, et face à nos problèmes de couple, et à ma difficulté à trouver un emploi, étant de nouveau très anxieux et stressé, j'ai progressivement replongé dans l'alcoolisme.
Nous nous sommes éloignés l'un de l'autre, tout en vivant sous le même toit.
L'ambiance à domicile était lourde, pesante et terriblement stressante pour nous deux.
En 2011, alors que j'avais retrouvé un contrat d'insertion dans une structure de prévention, dans laquelle j'ai fait 2 ans de travail, ma fille est née.
Je me suis occupé d'elle la première année.
Ce fut dur, mais j'ai fait de gros efforts pour ne pas la baigner dans une bulle de stress.
Ceci dit, je pense que c'est ce stress qui lui a permis de survivre à une insuffisance respiratoire à sa naissance, car, dans ma terreur de la perdre, je lui ai crié fort de se battre, et ai serré sa petite main très fort pour lui donner "du courage".
La sage femme a du coup enregistré des niveaux d'adrénaline impensable pour un nouveau né.
Je remercie le ciel ou je ne sais qui, que cela ne lui ai pas occasionné de séquelles.
Mon passé douloureux a sauvé mon enfant, et c'est aussi elle qui m'a sauvé la vie à son tour, en me faisant rendre compte que j'étais resté tellement nerveux qu'elle commençait à avoir peur de moi.
C'est pour elle que j'ai pris la décision de tester le baclofène, en mars 2014.
C'est une belle histoire, et je suis en larmes à l'écrire.
Je sais que tant que je serais prescrit cette molécule, je ne pourrais plus replonger.
Il faut se battre pour ce médicament, car je n'aurais jamais pu m'en sortir sans lui.
Et c'est ce que j'ai prévu de faire dans ma vie professionnelle, m'investir autant que je peux pour maintenir son existence, et sa pérennité.
Toute ma famille est malade d'anxiété et de stress, et tellement de vies pourraient être sauvées grâce à cette molécule.
Nous devons tous nous investir pour qu'elle demeure, car il se pourrait que pour des raisons économiques, sa diffusion soit ralentie ou contrôlée, voire même discutée.
Courage à tous ceux qui lisent ceci.
Grâce au baclofène, vous ALLEZ vous en sortir.
Ce n'est juste qu'une question de dosage et de temps.
Une nouvelle vie est enfin possible !
Je vous le promet.
Message édité 2 fois, dernière édition par Artibol, 03 Juillet 2014, 10:39
Départ du traitement: 6 mars 2014
Indifference ratée à 80, le 12 avril, puis indifférence à 140, le 9 juin
Abstinent et indifférent depuis.
Stabilisé à 40mg en 3 prises- 8h:20mg, 12mg: 10mg, 16h:10mg depuis le 26 aout.
A 35 mg depuis le 13 septembre.
A 10 mg le 28 septembre
Premier jour à zéro: 29 septembre.