Bonsoir
la Baclofamily,
Suite à début de débat très intéressant sur la Descente,
sur le Fil de
Loup Blanc,
j'ai eu l'idée de poser quelques mots
à ce sujet sur mon Fil à môa.
Ce soir là , les mots m'ont manqué pour exprimer
ce que je ressentais vraiment.
Donc ce qui suit est Ma Descente,
mes Opinions et mon Ressenti.
Il y a tout d'abord une notion très importante
que je voudrais mettre en avant
La Mémoire de l'Addiction.
Si je m'en réfère simplement à la définition de la Mémoire
" " Aptitude à conserver et à restituer des choses passées."
Je la définirais ainsi :
"C'est l'ensemble de nos comportements, habitudes, réflexes
en lien avec notre addiction passée, ( alcool/ TCA, autres...)
inscrit dans notre cerveau ( donc conservé)
mais aussi cette capacité à les reproduire si besoin.
Dans notre cas, si fragilité il y a .( dose trop faible de Baclo/choc émotionnel par ex.)"
Il faut savoir que cette Mémoire de l'Addiction
met des années à s'effacer.
Personnellement, je suis restée
1 an à ma dose seuil de 300 mg.
Non pas parce que j'avais compris les bénéfices que je pouvais en tirer
( faut pas rêver !)
mais parce je suis une " trouillarde ".
La peur de revivre mon Enfer alcoolisé.
Le " plus jamais ça !", j'en ai fait mon credo de vie.
Mais avec le recul, je me rends compte qu'en étant restée
à cette dose seuil aussi longtemps,
non seulement j'ai pu savourer,
m'émerveiller des bienfaits de l'Indifférence
mais j'ai aussi pris de bonnes habitudes.
Ne pas boire en étant seule,
boire occasionnellement et avec grand plaisir.
C'était déjà un premier pas pour effacer cette mémoire de l'addiction.
Finalement quand je mets dans la balance mes 20 ans d'Alcoolisme
c'est quoi 1 an à une dose seuil ?
Ensuite, je suis descendue de - 10 mg tous les 15 jours.
Partant de 300 mg, j'avais de la marge.
J'étais toujours attentive
à l'inertie du Baclo
Ce moment où je baisse ma dose
et le moment où je suis susceptible de ressentir à nouveau le Craving.
Il fut un temps où sur le Forum, les membres parlaient
de 7 jours
Sylvie parle même
actuellement de 10 jours.
Baisser donc tous les 15 jours,
laisse donc 10 jours de tranquillité
(où l'ancienne dose agit encore)
et 5 jours pour s'observer , s'écouter et
à mon cerveau pour s'habituer à notre nouvelle dose
avant de repartir pour une nouvelle baisse.
Pétard avec le recul,
je me dis que c'est court tout de même !
J'ai arrêté ce rythme à 140 mg quand j'ai ressenti un craving
lors d'un week-end alcoolisé.
Le + 20 mg m'a été salutaire.
Depuis
je baisse environ tous les 3 mois.
Je suis à la moitié de ma dose, c'est déjà bien.
Je laisse encore la possibilité à cette foutue mémoire de s'effacer.
Des paliers plus longs, des pauses prolongées pour ne pas rechuter.
Et surtout pour ne pas être
constamment sur mes gardes.
La Vigilance est un maître mot dans la Descente.
Être constamment à l'écoute de ses ressentis, de ses envies de boire
parce que le mois est écoulé et que s'approche déjà la baisse de 10 mg...
pfff, personnellement cela me fatigue d'avance !
Etant de nature très patiente, je ne précipite rien.
Toujours dans le même esprit, c'est quoi encore 1 an pour ma Descente
comparée à mes années d'addiction?
Je ne sous-estime pas mon ennemi,
" cette bête qui rôde " comme dit si bien Gaday,
qui reviendra sûrement sous forme de pensées, d'envie de boire
et qui me surprendra un jour.
Mais plus le temps passe,
plus mes paliers sont longs
plus je suis intimement persuadée
que je mets toutes les chances de mon côté
pour ne pas être rattrapée par cette mémoire de l'addiction.
Voilà ce que je voulais partager avec Vous.
Merci à tous pour vos passages.
BISOUS.