Merci à vous pour ces bons conseils concernant la descente.
Je retiens cette attention à porter au retour du craving.
Mais je voudrais poster sur un autre registre.
Il suffirait de dire que je suis à 220 mg depuis un mois et demi et que j'en suis coincée là.
La descente jusqu'à présent n'a pas été aussi pénible que ça, l'EI le plus pénible étant l'insomnie qui revient puis se fait la malle à + ou - 10 mg près.
Mais bon, bon gré mal gré, depuis septembre et mon 320 mg, j'en arrive en avril à 220 mg, sans aucun retour de craving.
Maintenant,je suis dans l'impossibilité de descendre en deça de 220. A - 5 mg près, il n'y a plus de sommeil, une grande nervosité, une mémoire et une concentration défaillantes comme jamais. A être descendue jusqu'à 200 mg, je me suis vue à faire de jolies bourdes dans mon boulot, comme jamais auparavant. La peur de perdre pied.
Je suis remontée à 220.
Seulement, mis à part le fait que je dors, mal mais que je dors quand même, c'est très loin d'être une dose de confort.
Depuis quelque temps, les maux de tête sont revenus en force après ma 3e prise de l'après-midi, une forte sinusite. L'esprit reste très encaissé, les tempes tapent fort le soir, et toujours cette barrière que créé le baclo entre moi et la réalité. Une peau qui me gratte, comme un retour d'eczéma. C'est très pénible à vivre.
Il n'y a pas de déprime en soit, de l'anxiété et du stress certainement :
-créés par la descente en elle-même et l'effet anxio du baclo qui se fait moins fort nécessairement.
-créés par ma situation personnelle, puisque tout s'accélère, situation consentie librement, mais il faut bien digérer de quitter sa vie d'avant, ses lieux d'avant, une relation sans avenir mais sécuritaire malgré tout. Je ne regrette rien, mais ce n'est pas à se répéter la chose que le corps et le cerveau impriment aussi facilement le changement.
-créés enfin par le retour, j'imagine, d'une forme d'anxiété ancienne que je veux désormais gérer différemment, que je vais désormais gérer différemment à savoir maintenant les erreurs du passé et à m'aider des outils adéquats, dont une TCC commencée la semaine prochaine, à connaître le chemin du lâcher prise.
Je pourrais à l'envi faire de chacun de ces points un post tout entier.
Mais comment faire tout cela quand surtout, surtout, à 220 mg, le plus handicapant, le plus insupportable, c'est l'atonie générale de mon corps.
Mon corps est comme mort, insensible.
L'insensibilité des intestins évidemment. Une atonie qui n'a jamais été aussi pire, et je sens bien qu'il s'agit cette fois-ci de bien d'autre chose que de trouver un traitement adéquat.
Mon corps est engourdi, à ne plus rien éprouver ni sentir.
Je le ressens fortement après ma 3e prise. Quand je m'allonge, mes membres inférieurs puis mon ventre, puis mes mains s'engourdissent jusqu'à la sensation qu'ils pèsent une tonne, à ne pouvoir décoller du sol. Et même là à vous écrire assise, je ne sens plus mes pieds.
C'est une perte de sensibilité nerveuse à tous les niveaux,
C'est assez difficile à décrire, cette sensation de ne plus se sentir vivre dans son corps, de ne plus ressentir de plaisir que très difficilement.
Tout est-il à mettre sur le compte des circonstances et de l'anxiété ?
Je n'en minimise pas le rôle, mais je sais bien qu'à 240, il n'y avait certes pas beaucoup de sommeil, mais un corps qui répondait présent.
Que se passe-t-il donc au niveau chimique pour qu'un 20 mg de moins fasse changer les choses de manière aussi brutale ?
Le baclo en soi à comprendre une fois de plus.
Il y a peu de témoignages ici sur les EI de la descente, mais j'ai pu lire ici ou là des indifférences installées dans des pertes d'émotions durables, des pertes de sensations de vie.
Pourtant, l'envie est pourtant là d'avancer, mais tout cela me tape fort sur les nerfs à durer et m'emprisonne à ne pas pouvoir faire ce que j'appelle de toutes mes forces.
Alors la conso dans tout ça ?
Oui, je me suis vue reprendre de temps en temps un verre. Il n'y a là rien de bien méchant. A la descente, je suis passée de l'état "dégoût de l'alcool" à une rapport plus normal à l'alcool.
A 220, j'ai bu une bouteille sans envie, sans craving. Je me suis forcée à boire pour forcer ce plaisir qui m'est tant refusé en ce moment, comme j'ai tenté de le faire aussi en me fumant un joint. Mais même à ces extrémités-là, il n'y a pas eu de plaisir.
Je me sens bien trop insensible actuellement pour voir le retour du craving, mais je sais qu'à trop forcer la conso comme cela, je joue avec le feu.
Alors je suis perdue. Je ne veux pas retenter une descente actuellement.
Je ne me vois que remonter pour tenter de retrouver un semblant de vie.
Et si l'on me disait tout de suite que ma dose de confort est à 240 ou 250 mg, eh bien, je ne m'en inquiéterais pas à savoir si cela fait beaucoup.
Je prendrais avec plaisir ce retour à la vie en attendant de pouvoir redescendre quand tout sera mis en place.
Alors,
Arriver à l'indifférence c'est vraiment l'espoir de pouvoir vivre enfin comme tout le monde mais le chemin n'est pas terminé, maintenant il faut descendre et là c'est encore une fois l'inconnu, une nouvelle aventure mais bien moins difficile que la montée.
L'aventure est tout aussi difficile pour moi, mais l'espoir est toujours là.
Vos conseils seront les bienvenus, comme toujours.