Ce matin, je termine un livre terrible.
Les Pieds-bleus
Et je fais le signe "du Brave-qui-voit-l'aigle-dans-le-ciel-pendant-que-les-bisons-regardent-passer-les-trains" à Florence
J'ai raconté l'histoire de P. à Lointain. C'est peut-être inutile, mal-venu, trop tôt, trop tard,
je ne l'efface pas
il y a toujours deux côtés. Nous vivons dans la 2D.
Nous vivons avec des yeux devant et derrière.
Les yeux des jeunes chouettes clignent comme ceux d'une actrice américaine. Après, leur regard est celui de l'insondable indéfini.
Edouard dit "Cette société n'est pas faite pour nous. Nous nous éloignons du rivage et il n'y a pas de retour."
... Tout ça me fait réfléchir à notre condition d'existence (CE, voir mathématiques)
Est-ce vraiment grave si on vit en parallèle?
On se secoue, là, Sol? Tu vas creuser toute la journée?
Non non, d'accord
Hier un copain est passé. Il est MSF et revient de mission.
...
Soigner des jeunes mecs qui sont des tueurs, qui sont des enfants une fois seuls avec leur bras à moitié arraché ou autre blessure, certains repartent au combat... Et se font tuer à peine plus tard...
Je lui demande : il n'y en a pas qui, en vous voyant travailler pour la vie, changent "leur fusil d'épaule [sorry pour l'expression]" et repartent vers un combat nettement plus intelligent que les diams de Bokassa?
Peut-être. Nous n'en savons rien.
Nous sommes là pour soigner les civils, pour accoucher des femmes dont l'état est grave, pour sauver des enfants qui ont sauté sur des mines anti-personnel... Pas les guerriers. En même temps, personne nous empêche de le faire, et c'est comme toi, là, avec les oiseaux et les bestioles. Qui t'empêcherait de soigner une jeune bernache, une jeune pie, un jeune faucon ou un renardeau ? Ce sont des "nuisibles" pourtant...
Glop glop,
je file