23 Mai 2014.
Il y a un an, vers 16h, ma femme rentrait du boulot et me trouvait, pour la Xième fois, alcoolisé.
j'ai décidé de mettre une fin définitive à ce calvaire.
Quelques heures plus tard, je me réveille aux urgences. Une fin en soi ou le début de quelque chose.
Comme je l'ai expliqué aux différents psy rencontrés (et plus tard dans mes premiers posts ici, sur ce forum), j'ai réussi.
Oui, j'ai tué le vilain qui était en moi, mon mister Hyde.
C'est comme ca que j'ai décrit mon acte. Tout un symbole

C'est ce que je ressentais à l'époque.
Je ne vais pas refaire mon historique de cette année passée.
Tout (ou presque) a été consigné ici;
et pour les nouveaux, si vous en avez un peu la force, je vous invite à lire les quelques pages de ce fil, pour comprendre ma démarche.
Depuis mon avant-dernier passage sur ce fil, où j'avais tenté une descente maîtrisée (pensais-je) pour me raviser rapidement et stabiliser à 150mg / jour,
j'ai repris cette descente.
Pourquoi descendre ? Après être monté à 270, je suis descendu jusque 130 pour remonter du jour au lendemain à 150.
A 130mg/j il me manquait l'effet anxyo du baclo,
A 150 j'ai un équilibre.
Tout va bien.
Donc pourquoi descendre ?
A vrai dire, je ne sais pas. Peut être pour faire comme tous ceux qui ont réussi ?
Peut être parce que j'en ai un peu marre de compter mes cachets tous les soirs pour le lendemain.
Peut être parce qu’il faut ? Que je ne me vois pas (pas pour l'instant) prendre 15 cachets par jour, à vie.
Peut etre pour d'autres raisons ... Juste pour voir ?
Sachant où je m'embarquais, j'ai pris soin de rallonger (un peu) les paliers, par rapport à ma première tentative de descente en fin d'année.
Soit -10mg tous les 12j. (7j la première fois)
C'est tout récent, et j'arrive en cette fin de mois à 110mg.
J'ai commencé par reprendre ma descente à la façon montagnes russes,
c'est à dire moduler mes prises pour atteindre un summum d'assimilation inférieur sur les 2 jours précédents le jour de ma descente de -10mg
pour ainsi être supérieur les 4 premiers jours.
Par exemple, je passe 3 jours (à 140mg) à 57.3 de summum d'assimilation pour faire mes 3 premiers jours à 130mg à 60.8 de summum d'assimilation,
et ainsi de suite.
Comme je l'avais déjà fait.
Bon, le fait de yoyoter avec les courbes et les cachets m'a vite pris la tête.
Donc, j'en suis revenu.
Le fait d'être descendu dans des doses inférieures à 150mg n'a plus l'air de me poser de problèmes d'effets secondaires
dû à une posologie identique sur plusieurs jours.
Ca me bouffe moins d'energie mentale et c'est tout aussi bien
Maintenant rien n'est écrit.
Et si demain je ne le sens pas, et bien je remonterais un petit peu ou alors je stabiliserai à 110 ou 100 ou moins ...
Jusqu'à une prochaine descente. Bref, je m'écoute !
Une année, 365 jours environ.
L’énergie mentale. Terme étonnant mais c'est peut etre ce que j'assimile à de la motivation,
c'est (je pense) ce qui manque à certains pour arriver à l'indifférence.
Motivation, volonté, investissement, etc... J'ai utilisé ces termes tout au long ce cette année.
Aujourd'hui, je les regroupe sous une même dénomination : Envie et besoin de s'en sortir, de réussir.
Je me considère chanceux, car cette envie, cette volonté ne m'a jamais quitté.
Je suis persuadé que le baclofène guéri notre maladie, mais ne la guéri pas tout seul.
Il y a 1 an, je suis venu ici pour chercher, m'informer et me former.
En lisant quelques posts, je me suis vite aperçu que la tres grande majorité des toubibs et prescripteurs ne comprenaient rien au baclo,
J'ai donc établi mon propre protocole (grace aux livres de O.Ameisen et de RdB) car je savais (j’espérais) qu'en allant voir mon toubib,
pour la première fois, avec un dossier "béton", ce dernier ne pourrait pas me refuser.
Et puis, j'allais être enfermé dans une maison de repos et il me fallait convaincre les psy de me laisser sortir au plus vite.
Et ce fut le cas. Encore un point de chance.
Ensuite, j'ai posté mon parcours ici, afin de partager.
Comme vous avez pu vous en rendre compte, je n'ai jamais vraiment sollicité d'aide.
La plupart des mes questions avaient déjà leurs réponses ou, en fouillant un peu ces pages, je trouvais.
J'ai également entrepris quelques pseudo-études sur l'interaction du baclo et de ma vie.
Je ne sais pas si ca a servi des lecteurs, mais, personnellement, ce fût un investissement.
Une sorte de thérapie, un but dans la course vers l'indifférence.
C'est pourquoi je reste persuadé que le baclo n'agit pas seul. Appellez cela comme vous voudrez : investissement, volonté, motivation, etc...
O. Ameisen s'est totalement investi dans ses recherches, certain(e)s ici s'investissent, pour eux même, pour les autres, ce forum, l'asso ...
Je pense que rien que le fait de venir poser et chercher, surtout chercher, des réponses ici, sur ce forum, est un pas vers la guérison.
Mais cela n'engage que moi
Egalement, comme vous avez pu me lire, je suis passé par des effets secondaires-indésirables handicapants

Mais, peut être encore un fois grâce à cette envie tenace, j'ai réussi à ne pas baisser les bras, ni la poso !
Une fois ou deux, j'en ai eu marre ! Je peux maintenant vous le confesser.
Et puis il y a eu cette indifférence. Ou ce qui y ressemblait.
J'y ai mis une date.
Faudrait que je relise mes notes pour me la rappeler, car je n'ai pas eu le déclic divin je jour J.
Ce que je peux affirmer aujourd'hui, c'est que j'ai pris pleinement conscience de cette indifférence il y a quelques semaines pas plus.
Je vais m'expliquer la-dessus, mais j'en reviens, un peu, aux ES ou EI.
Tout d'abord, j'avais pu lire ici ou là que les effets indésirables se manifestaient surtout lors des changements de pallier
et pouvaient revêtir différentes formes, surtout relatives à la somnolence.
Je n'ai pas ressenti tout de suite ces effets. Ou alors très légers.
Ensuite, comme bon nombre d'entre vous, je voyais et ressentais des effets secondaires associés au baclo, partout.
Un petit mal de tête : baclo
Fatigue : baclo,
mal au dos : baclo,
etc ...
Finalement, avec du recul, je pense que tout n'est pas imputable au baclo, ou pas directement,
avec le baclo, nos habitudes changent, notre vie change.
Nous profitons de certaines choses, nous (re)découvrons d'autres choses,
notre corps réagit à des stimulations extérieures qu'il ne connaissait pas ou plus,
d'où peut être certaines manifestations que nous qualifions d'EI. non?
D'ailleurs, j'en ai parlé à mon prescripteur et ma théorie avait l'air de l’intéresser.
Quoiqu'il en soit, ces foutus EI, je les ai eu ! Parfois violents, parfois handicapants voir même flippants !
Et puis tout doucement, ils se sont estompés, pour revenir parfois et repartir ... aléatoirement, je le crains, car je n'ai pas particulièrement trouvé de relation de cause à effet.
Néanmoins, rapidement j'ai pu constater que ces ES/EI se manifestaient avec plus de fougue, au bout de 3 à 4 jours si je gardais la même posologie.
Apparemment je suis un cas isolé !
Pour éviter cela, j'ai donc modifié, quasi quotidiennement, mes prises, afin de ne pas répéter la même posologie du jour au lendemain et éviter ainsi les EI.
J'ai jonglé pas mal avec le fichier excel de répartition (et le summum d'assimilation), et ca m'a bien aidé.
Je lisais les conseils donnés aux nouveaux, invariablement le mot régularité revenait ! Tout autant que patience.
J'en ai fait des tests sur moi ! pffff et à chaque fois la même conclusion : 3/4 jours identiques = 4eme ou 5eme jour : avalanche d'EI !
Les effets indésirables principaux ont été quasiment du même acabit, c'est à dire : somnolence, lourdeur générale, tête prise dans un étau de coton, engourdissements des membres,
impression d'avoir du sable dans les yeux.
En gros, tout ce qui peu se rapporter de pres ou de loin à une grosse fatigue générale.
J'ai eu des effets beaucoup plus handicapants :
Sudation nocturne, collapsus, hallucination visuelle et parfois hallucination sonore (pas vraiment des acouphènes mais plus de l'hallu pure et dure)
et un blackout en voiture qui m'a vraiment fait flipper.
Aujourd'hui, ces effets secondaires ont disparus (ou presque).
Reste un peu de tête lourde ou de fatigue latente, mais est-ce du au baclo ? ...
Un petit mot également concernant la clope.
J'ai arrêté de fumer fin août, début septembre, soit 3 mois après le début avec le baclo.
Cela s'est fait quasiment naturellement.
Je fumais depuis ... 20 ans. j'avais deja fait pas mal de tentatives pour arrêter. Échec a chaque, Une fois, j'ai du tenir 2 mois max sans clope.
Certes, je me suis mis à la vaporette, mais je pense sincèrement que le baclo y est pour beaucoup, car aujourd'hui, l'odeur de la clope m'insupporte.
J'ai également constaté que la nicotine (sous sa forme cigarette ou vapeur) multiplie les effets indésirables du baclofène. Sur moi en tout cas.
J'ai parlé de Patience. Mot que je lisais régulièrement associé à régularité.
Effectivement, il faut de la patience.
L'indifférence n'intervient pas tout de suite, et brûler les étapes ne sert à rien, même avec la plus grande motivation.
Concernant mon indifférence, telle que je l'ai percue il y a 7 mois et aujourd'hui.
Ce sont 2 sensations différentes.
Autant avant je n'étais pas sûr. J'ai pu le dire et l'écrire !
Autant aujourd'hui je suis sûr de moi et j'y crois.
Ce qui m’amène aux "pensées".
Ces doutes, ces craintes, ces réflexions que, il y a 7 mois et apres, je qualifiais de "pensées".
Terme repris par certains dans d'autres fils en tant que "pensées cegaliennes" (ca m'a fait plaisir de lire, merci)
Ce que j'en pense aujourd'hui :
Ces pensées obstruaient mon jugement face à l'alcool, face au bienfait du baclo, face à mon indifférence.
Indifférent je n'étais pas (pas réellement comme je le souhaitais) puisque je pensais toujours aux effets néfastes de l'alcool,
je pensais toujours à ce qui se passerait si jamais la maladie reprenait, etc ...
Indifférent peut être, libéré surement pas !
Je me considérais plus comme abstinent non-frustré ou abstinent volontaire ou abstinent-qui-peut-faire-un-écart que comme quelqu'un de "normal" face à l'alcool.
Car pour moi, l'indifférence c'est la normalité des autres.
C'est ce que je recherchais et ce que je n'avais pas trouvé. Mes pensées et ma frustration venaient de là .
Un peu comme celui qui est gavé de cholestérol et qui se retient de manger ce petit bout de camembert que personne ne veut.
Il en a envie, mais il sait qu'il ne doit pas.
Non qu'il ne peut pas, mais il ne doit pas. Et sa soirée est pourrie parce qu’il a pensé tout le temps à ne pas fourrer dans sa bouche ce petit bout de gras qui lui faisait tant envie.
L'image n'est pas terrible, mais c'est ce que je ressentais, avant.
Et puis, comme je le disais plus haut, il y eu une sorte de déclic.
Il y a quelques semaines,j'ai passé une soirée avec des amis sans penser (avant) à ce que j'allais boire,
sans penser, sans compter (pendant) Ã ce que je buvais, Ã ce que l'on me proposait.
Sans réfléchir aux suites éventuelles.
Pour la première fois depuis que je prenais du baclo, pendant cette soirée, je n'ai pas réfléchi "baclo", pas à l'alcool,
pas à tout ce qui me ramenait de pres ou de loin à cette foutu maladie.
Ni le soir même, ni le lendemain, ni les autres jours je n'ai repensé à cette soirée.
Plus récemment, le lendemain d'un autre repas entre amis, j'y ai pensé. En fait non, ma femme m'y a fait penser.
Le matin, au petit dej', en me disant "c'était sympa hier soir".
A partir de cette phrase anodine, j'ai refais le chemin en arrière. Qu'est ce qui était sympa? pourquoi? ...
et c'est là que j'ai compris que je n'avais pas eu de pensées négatives, pas de remords, pas de barrières imposées.
Tout était normal.
Je n'ai pas eu besoin de me mettre un "stop" au 3eme ou 4eme verre.
D'ailleurs, je n'ai pas compté. 2 ou 3 ? ou plus? Non, certainement pas plus, les barrières sont automatiques et invisibles !
ce qui est sûr c'est que je n'ai pas trop bu, car sinon, madame m'aurait fait la reflexion

Donc, j'ai commencé à remonter le temps et mes souvenirs de ces denieres semaines.
Et tout s'est mis en place, l'aventure a pris forme. Et j'ai enfin compris ce qu'étais l'indifférence.
J'ai compris, avec une certaine tristesse(?) que je n'avais jamais connu ca !
Ca vous rappelle quelque chose ? :
Invité, vous attendez avec impatience le moment de l'apéro. Vous attendez ou sollicitez pour que l'on vous réserve.
Ca te tord les tripes de voir que la bouteille se fini dans le verre du voisin.
Tu boirais bien un autre verre mais t'oses pas le demander,
Voir même, boire un ou deux verre avant de partir afin d'être "sûr" de ne pas manquer ...
Tu te réveilles avec la trogne pâteuse et les cheveux qui poussent en-dedans et tu te dis que c'etait une bonne soirée.
Aussi loin que je me souvienne, mes soirées ressemblaient toutes à ça, a peu de détails près.
Et bien aujourd'hui non ! J'ai eu comme l'impression de découvrir quelque chose.
Le discours
(que nous avons tous entendu lors de nos antiques réunions,
Pas besoin d'alcool pour faire la fête, il faut trouver des stratégies pour éviter de consommer le produit, savoir dire non, etc...)
devient futile voir idiot. L'indifférence ce n'est pas trouver des subterfuges pour éviter de consommer et se retrouver en marge de ceux qui peuvent consommer,
non, l'indifférence c'est d'être comme eux, mais avec un +, c'est de savoir d'où l'on vient.
J'en ai parlé à mon prescripteur, la semaine dernière, et il a eu l'air d'être aussi enthousiaste que moi, tout du moins de conclure que j'y étais, à l'indifférence.
Depuis ces derniers mois c'est ce qui me manquait ou plutôt, j'avais encore (en trop) la peur.
La peur de retomber.
Ancré aussi au fond de moi, ces conneries rabâchées par les curistes sur l'abstinence, ne jamais retoucher une goutte, c'est mal, de l'eau toute ta vie tu boiras ...
Il m'aura donc fallu 1 an pour y parvenir.
Patience

donc !
En fait, le mécanisme, le craving est, je crois, rapidement anéanti par la molécule.
Ensuite, il y a le reste.
Le reste ce sont les souvenirs, les habitudes, les réflexes, les apprentissages.
Il y a beaucoup de choses à revoir, à réapprendre voir à apprendre.
Et également à modifier ou à oublier.
Certains ont écrit que c'est une nouvelle vie. Oui, c'est vrai, c'est une nouvelle vie, et il faut apprendre à la dompter, à vivre avec.
Tout en n'oubliant pas l'ancienne.
Je vous prie de m'excuser de ne pas citer mes sources, mais je pense que chacun se reconnaitra.
Pour finir, mon dernier rendez vous avec mon prescripteur.
Encore un grand moment. 15 minutes à tout casser !
Vu le peu d’intérêt qu'il portait à mes documents les fois passées, j'y suis allé les mains dans les poches.
Pour lui, je suis toujours à 150 mg/j
Je ne lui ai pas parlé de ma nouvelle descente.
Je lui ai simplement parlé de mes nouvelles sensations concernant l'indifférence,
il est plutôt d'accord avec moi,
Je lui ai expliqué, rapidement, mes théories concernant les habitudes, changement de vie, etc
il est plutôt d'accord avec moi,
...
Finalement, il m'a dit qu'il était possible d'arrêter le baclo, mais pas d'un coup, hein !
et que pour lui, il pensait qu'il fallait au moins une année de stabilisation avant d'envisager l'arrêt total.
Bref, il nage un peu.
D'ailleurs, j'en ai profité pour lui demander ce qu'il pensait de ma posologie :
à savoir 70mg vers 09h, puis 40 à 13 et 40mg à 17h que je pouvais moduler si j'avais une soirée ou selon mes horaires de boulot.
(entre nous, chose que je ne fais plus),
et bien, sa réponse fut telle que je m'en doutais :
C'est vous qui savez, vous gérez comme vous le sentez, c'est bien ainsi.
et pour finir, sa petite phrase habituelle,
"bon, on n'arrete pas un traitement qui marche, on continue alors ?"
Aller hop, une ordonnance à 150mg/j pour 3 mois.
J'ai tenté de lui poser quelques questions sur l'évolution du baclo, la rtu, etc ... mais
pas de réponse !
Voilà donc pour ce petit bilan.
Il y a un an je découvrais O.Ameisen et ce forum,
le 07 juin je prenais mon premier cachet.
J'ai du certainement oublier quelques passages,
mais je vais revenir vous parler un peu de sport et de baclo !
Au plaisir de vous lire,