Ah ma jumelle qui revient trainer, c'est bon.
Pourquoi je ne me sens pas si saine.
C'est compliqué de l'expliquer même si tout se résume à une peur panique.
Il y a 7 ans, au fond de l'alcoolo dépression, j’apprends que ma mère souffre d'un cancer du poumon (0.5% des cancers pulmonaires sans tabagisme), mon père est dévasté et je me crois assez forte pour l’accueillir le soir avec moi pendant que les tests à l’hôpital continuent pour ma mère.
Or, dérapage complet dans l'aprèm, alcool, benzos, Ts, urgence.
J'ai fui lâchement, abandonnant mon père avec le poids de sa peine pour sa femme et son désarroi pour sa fille.
Le cancer est soigné, pas moi. C'est au tour de mon père de développer une tumeur au cerveau fatale en 15 à 18 mois.
Étrangement, bien que toujours au fond du trou, je tiens la route avec papa. Un homme si gentil, sensible, si éloigné du conflit. Nous faisons ensemble un chemin que je ne peux faire avec ma mère tant nous sommes comme chien et chat.
Il me fait promettre de ne plus attenter à mes jours et d'être la pour maman, je promets et je m'y tiens jusqu'au bout, mais l'alcool est toujours là et souvent elle l'entend parler au téléphone ou dans mes absences.
Elle m'en veut terriblement de ne pas être digne de confiance et tout est piques et dévalorisation.
Soignée, elle me teste encore, est ce que ça va durer? Dés que je marmonne au tel ou suis pas bien réveillée elle soupçonne l'alcool, il y a de cela 15 jours encore.
Bref je suis toujours, je m'estime toujours paria face Ă elle.
Début septembre, j’apprends qu'elle vient de se faire enlever un polype utérin, je gratte un peu, elle lâche que c'est un cancer de l'utérus.
Que l'hystérectomie a lieu le 18 nov (demain) et qu'elle souhaite que je sois personne de confiance.
Depuis ce jour, je me suis minéralisée, incapable des gestes quotidiens, figée dans ma panique de recommencer. pas l'alcool mais la dépression, l'acte suicidaire, la fuite. peur de ne pas être à l'heure, de ne pas être adéquate, de foirer au lieu de la soutenir. Terrorisée par le rôle qu'elle me confie.
Alors saine?
J'ai l'impression d'être 7 ans en arrière. Elle vient me chercher à 18h 30.
Tout s'enchainera logiquement, cela parait si simple de réconforter, soulager, prendre soin de sa propre mère surtout quand il existe une forme d'amour inconditionnel peut être d'autant plus qu'il ne s'exprime jamais et j'ai pourtant si peur de ce moi qui demeure tapi, de ce lapin paniqué capable de crever plutôt que d'affronter ce qui l'effraie.
C'est un peu ma vie ceci. Rester en boule plutĂ´t que d'oser.
En écrivant, je relativise et me trouve bien malade, infantile et égoïste.
Allez, puisque ce terme de saine a fait son apparition en ce moment, je vais l'ĂŞtre! Z'aviez qu'Ă pas le dire!
Merci, vraiment.
Des news demain.
Edit juste pour "Tes yeux", je ne suis pas la jolie petite nana, moi c'est la grosse qui en bave

mais qui réussi à la fin.