lesyeuxdechat tu as l'oeil! et l'oreille, merci Elljo, cette chanson me touche Ă chaque fois.
Je me souviens que ce jour là j'avais trouvé ma mère particulièrement sympathique.
Si, si! Je l'avais dit aux "Stéphanes" qui semblaient étonnés.
Pourtant, tu n'es pas la première à me parler de son air dur.(Zoubs hérissonne)
Imagine, là , elle était zen et on ne voit qu'une minute. Les rushs, sont redoutables

.
Manue, quelle justesse, comme d'hab.
Hélas je ne suis pas grande, ce recul, pouvoir la voir comme une voisine, je n'y parviens pas.
Y'a eu du travail d'accompli avec la psychanalyse et le temps qui passe mais le chagrin est toujours là comme un nuage obèse et violine. je ne sais pas faire impasse sur le passé.
Je ne suis pas en position d'accusation envers elle, ce qui m'a forgé en mal, en bien n'est pas Sa faute.
Chacun porte son poids et fait avec. Elljo est en plein dedans.
Ma mère fut aussi une fille, elle en a bavé, en bave encore d'être veuve et sans doute aussi de ne pas savoir faire avec moi.
Ma fille préfère l'ignorer plutôt que de faire avec cette violence affamée, ce "je te veux à moi et comme cela!", ce coté araignée. Je lui dis "c'est pas bien" mais quelque part je l'envie de ce détachement et je souffre pour ma mère.
Sacré paquet de noeud ce "qui accouche de qui et de quoi" et le pouvoir qu'accorde le fait de mettre bas.
En passant:
Ma fille, ma mère
Sur les plaines utérines
oĂą je dors quand je dors,
une femme vient parfois les pieds nus.
Elle est ma fille, elle est ma mère,
fille de ma mère :
mon alter
ego,
l’étrangère.
Elle est belle comme ce qui n’est pas moi.
Humaine dévêtue des laideurs de l’humain,
elle n’a pas cette mollesse
dont se gorgent nos traits
Ă chaque manque de courage,
et qui,
si tĂ´t pour celui qui voit
par delà les lumières du quotidien,
exhibe tout ce que l’on ne sera pas.
Elle me montre des chemins que ses doigts s’abîment à tracer.
Ses doigts comme des arbres aux branches s’effilant,
des vaisseaux fichés dans le poumon de l’hiver,
dans l’attente
- circulation suspendue -
d’irriguer le printemps.
Saurais je être la sève ?
Irais je aux vérités premières,
en ce lieu palpitant
oĂą nous nous ressemblons ?
Mon cœur saura t’ il se perdre
dans celui de l’univers
et mes mots en ramener l’essence ?
Je voudrais ĂŞtre celle lĂ
qui viendra les pieds nus
lorsque tu dormira
en tes plaines utérines.
Je voudrais ĂŞtre celle lĂ ,
fille des milliards de viscères
ton alter
ego,
ton intime étrangère.