Bonsoir Nicolas et désolée de revenir vers toi si tardivement.
[...] j'ai honte, trop honte car quand je vois les autres qui font les efforts moi je ne suis même pas digne d'être sur ce forum...[...]
Qu'est-ce que je lis là ? "Pas digne d'être sur ce forum" ?
Si toi tu n'en es pas digne, alors personne ici ne l'est !
Depuis ton arrivée ici, je te vois te débattre, chercher des solutions, écouter les uns et les autres et essayer de mettre leurs conseils en application.
S'il y a quelqu'un qui mérite la réussite, c'est bien toi justement dont les efforts ne sont pas récompensés jusque là.
Et dis-toi bien que si j'ai été obligée de ruser comme je te l'ai raconté dans mon précédent post, c'est parce qu'il m'était complètement inenvisageable de diminuer volontairement ma consommation.
A cette époque-là d'ailleurs (en 2014), on ne savait pas encore que restreindre notre consommation permettait d'avoir moins d'EI et de trouver le seuil de l'indifférence à un moindre dosage.
Bref, des EI, j'en ai eu beaucoup, très tôt et très intenses.
A côté de ça, j'ai eu la chance d'obtenir rapidement une diminution de ma consommation et c'est ce qui m'a encouragée à continuer sans désespérer.
La difficulté est venue plus tard pour moi car assez rapidement, cette diminution a stagné et je pense avoir mis environ 3 ans à atteindre vraiment mon objectif (avec un dosage de 300 mg).
J'ai aussi été ralentie par l'apparition des symptômes d'une polynévrite alcoolique que j'ai attribués, dans un premier temps et à tort, au baclo.
Comment je commencerais ?
Je crois que je commencerais par m'observer pour évaluer cette dose à ne pas dépasser sans faire trop d'efforts.
Si ça te demande trop d'efforts, tu vas appréhender et ça risque de te donner encore plus envie de boire.
L'important n'est pas de beaucoup réduire ta consommation, mais juste un tout petit peu afin d'enclencher un cercle vertueux, de te rendre fier de toi (il n'y a pas de petite victoire).
Que ta récompense ne soit plus l'alcool, mais le plaisir, la satisfaction, de boire un peu moins, même si c'est infime.
Je crois que c'est le sens de l'évolution qui est important, pas ce qu'on pourrait appeler "la performance".
De toute façon, même si tu trouves que ça ne va pas vite, tu mettras sans doute moins de temps à redevenir sobre que tu n'as d'ancienneté dans ton alcoolisme. Le jeu en vaut toujours la chandelle.
Ce qui serait bien peut-être aussi, c'est qu'à chaque craving, tu te prépares à l'avance la dose d'alcool que tu t'autorises à boire.
Rien que de visualiser cet alcool, de regarder tes bouteilles entre quatre yeux, ça peut faire son petit effet.
Ça fait au moins réfléchir et c'est un bon point pour toi.
L'alcool, il a l'avantage de la force sur toi pour l'instant alors il te domine, sauf que lui, il est con et toi t'es futé. Alors tu finiras par prendre le dessus et l'avoir.
C'est en tout cas tout ce que je te souhaite parce que très sincèrement, à te lire depuis le début, je pense que tu le mérites.
Je ne prendrais pas la peine de te raconter tout ça si je pensais autrement.