Coucou à tous !
voilà ça fait longtemps que je vous lis et j'ai pris le temps de m'inscrire pour apporter moi aussi ma contribution pour vous dire que : pour moi aussi le baclofène fonctionne !
Je n'ai pas trouvé où faire une présentation de moi et de ma vie, alors je vais vous la résumer ici du mieux que je peux...
J'ai 44 ans, première cuite à 16 ans, je ne connaissais pas l'alcool, je m'en rappellerai toute ma vie, c'était une sortie extra scolaire où je voyais tout le monde caché dans les tentes le soirs, et j'ai trouvé une bouteille de malibu coco.... Alors je me suis dit : tiens, pourquoi pas essayer comme les autres... Quel con déjà à 16 ans. Résultat, ne connaissant pas les effets de ce poison à l'époque, 'ai bu rapidement, car l'effet n'arrivait pas, et j'ai pris les 3/4 de la bouteille en 30 minutes. Autant vous dire que quand l'effet est arrivé c'était cuite assurée et gueule de boit et la honte le lendemain car je tenait plus debout et tout le monde s'était moqué de moi j'en m'en souviens bien, j'avais honte le lendemain !
Ensuite les études se passaient pas vraiment bien jusqu'à ce que je trouve ma voie et que je m'éclate pour enfin réussir un parcours que j'estime joli dans mes études, tout en ayant toujours travaillé à temps plein car j'ai tout fait en alternance ou en formation continue en cours du soir.J'étais arrivé à être super fier de moi !!
Puis en ayant commencé à travailler, j'avais acquis la liberté de vivre, mon argent, mon propre argent, je pouvais acheter ce que je voulais, sortir, la fête très souvent toutes les semaines et les week ends en boite avec alcoolisation à quasi chaque fois. à cette époque, hormis la gueule de bois le lendemain, le manque et les cravings n'existaient pas encore pour moi, je ne comprenais pas vraiment le problème des alcooliques. Puis avec les années, obtentions de postes à responsabilités, augmentation de la paie, vie de couple, j'avais l'impression que tout me réussissait. Les conso d'alcool augmentaient avec le temps chaque fois, puis de plus en plus de stress car je m'était enfin mis à mon compte et avoir créé "MA" petite entreprise, j'étais fier, j'avançais, j'avais soif de réussite...
Mes 25 ans :
Je m'en rappelles comme si c'était hier, je les ai passé seul, largué par ma compagne de l'époque avec qui je vivait depuis environ 7 ans, sans vraiment m'en rendre compte je faisais le constat que l'alcool avait joué un grand rôle dans cette séparation que jamais je n'aurais imaginé ! Mais je continuais, le poison était le médicament pour oublier, pour aller mieux, enfin ça, vous connaissez l'histoire.... Puis j'ai rencontré mon ex femme. J'arrivais à contrôler ou masquer mes excès, on était jeunes, on ne me faisait encore pas trop de remarques, même si cela arrivait régulièrement, je consommais trop, tous les jours, tous les soirs... De fil en aiguille, naissance de mon fils, de plus en plus d'alcool....
Mariage après plusieurs années, alcool même la journée pour se "sentir bien", masquer les tremblements et les symptômes de manques...
Je savais au fond de moi et je redoutais qu'un jour je fasse une crise de manque devant tout le monde. Je me cachais évidemment pour boire ces quelques gorgées quand il le fallait, jusqu'au jour où j'ai demandé à ma femme de l'époque de m'emmener au médecin parce que j'en avais marre et je me sentais soulagé de l'avouer et faire le nécessaire pour me soigner. C'était il y a 10 ans.
Protocole ambulatoire, aotal, seresta, c'était rentré en ordre. Mais.... comme très souvent j'avais rechuté des tonnes de fois et les abstinances ne duraient que 2 mois tout au plus, c'était terrible à vivre, les craving, voir les autres consommer...
Puis, de rechutes en rechutes, inévitablement, le travail n'y était plus, j'ai perdu toute ma situation où j'étais fier et que j'estimais avoir réussi ma vie, ma femme, enfant, maison, tout le confort, de l'argent de côté, les fiesta et barbecues même en semaine puisque chaque occasion était bonne pour rallumer la chaudière hein... Du coup : divorce, elle n'en pouvait plus, j'avais raté le train trop longtemps qu'elle m'avait offert en acceptant ma maladie d'alcoolique, c'était il y a 8 ans.
Descente aux enfers, ruiné, retour dans la maison familiale, plus de boulot convenable, devenu dépendant au seresta avec le temps et l'accoutumance, les doses très élevées au maximum, avec mélange de l'alcool comme d'habitude ! L'enfer. J'ai tout gâché, tout perdu comme celà arrive souvent oui, foutu poison de merde... Puis ensuite les covid, dépression, burn-out, je m'accrochais aux moindres boulots et petits contrats que j'arrivais à avoir, qui au fond me gardaient la tête sous l'eau toujours, je n'arrivais pas à remonter la pente. à chaque bon ou mauvais moment c'était la rechute, tout excuse était bonne et les cravings tous les jours n'aidaient pas.
Il y a 2 ans, décision de prendre ma vie en main après avoir fait 2 séjour aux urgences après des très fortes périodes d'alcool et où mon corps ne suivait plus, il disait stop depuis longtemps (je précise que je n'ai jamais été dans le déni).
Au bout de plusieurs mois, et avec toutes les lectures que je faisais depuis des années, je supplie mon addicto de me mettre du baclofène. Elle n'y avait pas pensé avant ou alors ne m'en avait jamais parlé. Résultat, je ne savais pas où ça me mènerait, et au bout de quelques semaines, à une dose relativement faible j'avais trouvé, aux vues des hautes doses que beaucoup doivent prendre, je devais être à 50 ou 60 mg/ jour : l'indifférence !!! Quelle sensation étrange mais magnifique ! Plus du tout envie d'alcool ! oui oui ! la vraie indifférence ! Je me rappellerai toujours de ce moment où c'est arrivé !
Malheureusement, et dans l'euphorie de cette réussite, je pense avoir fait une grosse erreur avec mon addicto, où l'on a arrêté le baclo dans la foulée, c'était une erreur mais je n'en avais pas conscience à cette époque. Donc, arrêt trop rapide dommage, et.... rechutes comme avant.
Mais !!!
J'ai demandé à reprendre, elle a accepté, et le baclofène fonctionne à nouveau depuis que j'ai remis le protocole en place youpiiiii !! J'ai eu tellement peur durant toutes ces rechutes, et cette fois-ci, grâce à vous, au forum, aux lectures et tout ce que j'ai pu apprendre, je suis bien au courant de tout et de la bonne conduite à tenir pour faire le traitement à 200% nickel !
Je suis à 3 semaines de traitement depuis que j'ai repris le baclofène, je suis à 50-60 mg / jour en 3 prises de 20 mg environ. Celà fait plusieurs jours que mes cravings ont à nouveau totalement disparus, sans effort, j'avais toujours mes réserves de poison cachées depuis longtemps en cas de coup dur ou de symptômes de manques, mais ma consommations ralentissaient bien et beaucoup (passé de 6 bières 50 cl fortes à 2, puis 1) et depuis le début de la semaine, je n'ai plus de réserve, je n'en ai plus refait. Je n'ai plus de craving (oui je sais que l'on peut me dire que c'est frais et récent, mais le fait est que c'est bel et bien là, je n'ai plus de pulsions, plus d'envie et c'est magique !!!)
J'avais déjà vécu celà, c'est pour cà que je sais que ça marche ! Je ne ressens pas d'effet secondaire, j'ai augmenté doucement, j'ai mon rdv dans quelques jours avec mon addicto qui m'avaient revu replonger, et qui je l'avoue, avait été fière de moi à l'époque lors du premier essai baclo. Et bien là, elle va être à nouveau surprise, et surtou pour moi quelle fierté de savoir que je vais aller la revoir pour continuer ainsi le traitement en lui redisant : ça y est oufff, c'est bon, j'ai repris le contrôle, j'ai à nouveau atteint mon seuil qui me permet de vivre sans mal être ni peur du craving, ni être alcoolisé pour avancer !
Moralité : cette fois avec mon addicto je ne ferai pas la bétise de la première fois, je vais garder le traitement et lui dire de ne plus arrêter avant longtemps. j'ai confiance en elle et je sais qu'elle m'écoute totalement, parce qu'elle a vu que je voulais vraiment stopper ça et avoir une consommation à 0 totalement. Je sais très bien que prendre un verre de temps en temps c'est inutile et que mon corps depuis ces 25 dernières années n'a fait que de rechercher l'ivresse dans l'alcool, et non le plaisir de prendre juste un verre pour le plaisir ou le goût. Et puis je reste "traumatisé" d'avoir tout perdu, ma vie de père, de couple, famille, argent, tout.... Pour celà j'ai aussi attaqué un coaching avec une thérapeute et je vais aussi attaquer l'hypnose dans les prochains jours, j'ai déjà poser mes rdv parce que cette victoire, maintenant qu'elle est là, je ne la lacherai plus.
Cette victoire elle est trop belle à vivre, tellement agréable, merci le baclofène merci au professeur Ameisen, merci à vous le forum, je me tiendrai à poster de mes nouvelles parce que oui, c'est important pour les nouveaux, pour ceux qui se sentent perdus et ne connaissent pas tout ça, ceux qui ne savent pas que c'est possible... OUIIII c'est possible et ça marche !
Je suis fier, je me sens si fier, libre, léger...
Désolé pour le "pavé", j'en avais envie, besoin, envie de partager et prouver et apporter mon témoignage pour apporter un nouveau : OUI ça marche !
120MG et plus de conso. Descente à 80mg et rechute.
>>> Retour à 120-130 mg début 2025 pour un retour à l'abstinence complète