C'est bien connu le cancéreux est près à tout Carabus
J'ai claqué mon RSA, enfin presque.
Deux flacons à 33 euros pièce alors que jamais je n'ai payé un alcool aussi cher, je pense que j'ai des métastases au cerveau

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Ma voisine, qui heureusement ne vient que pendant les mois d'été, est intarissable sur les vertus du breuvage inventé par un vieux prêtre mexicain, le père Zorro ou un truc approchant.
Ce ne sont pas ses propos hallucinés sur la potion salvatrice qui m'ont convaincus, elle ne m'a pas non plus eu à l'usure (photocopies des articles sur le père Zozo, narration des guérisons miraculeuses dés que je montais l'escalier alors que j'avais fermement stipulé que je ne voulais pas en entendre parler...).
Non, ce qui m'a fait craquer c'est l’énergie débordante de cette femme condamnée il y a 3 ans.
Elle sait qu'elle est en sursis et elle en profite allègrement, alors si l'Aloé arborescens cuvée du père Zago m'apporte un millième de sa pèche, il vaut allégrement les 3 ou 4 paquets de tabac que je ne fume plus.
Et l'alcool dans tout ça?
Parce que c'est pas si vieux que ça la douzaine de bières par jour avec supplément Pastis et vin à volonté.
Je cause droit et j'ai l’œil propre maintenant et s'il m'est difficile de ressentir encore de ce qu'était la pulsion alcoolique, je me souviens qu'il me fallait l'assouvir, éteindre mon esprit, me calmer l'âme, les nerfs, m'engourdir et naitre à la fois, différente, bourrée certes mais désinhibée, capable de faire le tour du monde sur un pari, de penser plus loin, de ressentir plus fort.
Si la journée était banale, boire me permettait de l'oublier.
Un truc sympa?
Allez je fête ça!
Un drame?
A la fois je m'anesthésie et me roule dedans.
Tout est prétexte quoi, on le sait bien, alors un cancer, Whaou, Tchao tout le monde...
Et lĂ ? Maintenant?
Ben non, enfin si mais sans pulsion, juste pour un poil de chaleur.
Pas de " Tant que j'y suis", il n'y aura aucune suite à cette bière.
Je suis toujours étonnée de cela.
Si quelques uns en quête d'apaisement me lisent, allez y, continuez le baclofène.
Bien sur c'est galère parfois et on en voit pas le bout, on sait plus ce qui est le pire de l'alcool ou du médicament.
Ca file des insomnies et des rêves hallucinés, des effets indésirables à faire désirer d’arrêter et pourtant...
ça marche!
Comme la recette du père trucmuche j’espère.