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Citation:
Posté par sinequanone
Bonjour,
Autre petite question
Le conjoint d'un alcoolo-dépendant doit il devenir forcément co-dépendant ?
Bonne journée à tous, moi je file à un mariage
Siné
coucou !
alors ? ce mariage ?
Je sais pas ma bonne dame... je sais pô !
si quelqu'un dans la salle le sait, qu'il le dise ou se taise à jamais !
bisous !
à très vite !
chez toi ? oui, oui !!! il fait très beau, très chaud !
s.
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Annuaire des structures de soins en alcoologie : lÃ
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Vieux 24/08/2008, 11h19 #42
svaincra
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Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
salut marie !
Citation:
Y aurait d'autres trucs à dire, mais c'est assez long là déjà :-)
mais j't'en prie (marie justement + )
Citation:
Alors j'aurais tendance à dire que parfois, on n'a pas vraiment le choix non plus.
+
Citation:
Parce que l'ensemble des personnes de son entourage démissionnaient face à ce problème, j'ai eu le sentiment qu'il fallait bien que quelqu'un accepte d'en être missionné.
y a un bug là , non ?
bisous,
s.
nb- je trouve également qu'il est beaucoup trop difficile (voire débile p'tete même) de parler de "bénéfices secondaires" pour les enfants d'alcooliques (comme toi, en bas âge, j'vois pas vraiment ce que l'enfant peut en tirer ??? )
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Vieux 24/08/2008, 11h22 #43
svaincra
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Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
Citation:
Posté par CINNAMUS
Moi j'irai encore plus loin,
accepter la dépendance alcoolique d un proche, c'est le rendre DOUBLEMENT dépendant... Cette dépendance arrange....
salut cinnamus,
ça m'interpelle...
car, oui, parfois, c'est ce que je peux lire, ou entendre... (plutôt du côté des alcoolo)
J'entends aussi, tout le contraire (plutôt du côté des con-joints justement ; ben vouai ... )
t'as des exemples ?
au plaisir de te lire,
s.
nb- pas facile de généraliser... le peut-on ?
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Vieux 24/08/2008, 14h50 #44
Chéana
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Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
Coucou S. :-)
(Ca va être long :-s, désolée :-))
Citation:
Posté par svaincra
salut marie !
Alors j'aurais tendance à dire que parfois, on n'a pas vraiment le choix non plus.
+
Parce que l'ensemble des personnes de son entourage démissionnaient face à ce problème, j'ai eu le sentiment qu'il fallait bien que quelqu'un accepte d'en être missionné.
y a un bug là , non ?
Ben je sais pas (sincèrement).
J'essaye de démêler tout ça (moi aussi je fais mes TPs ;-)).
Je crois que quand on est enfant, la perception qu'on a des choses est quand même très différente de celle qu'on acquiert avec le temps et l'expérience.
Et beaucoup de nos repères viennent de nos ascendants. C'est le premier lieu de l'apprentissage, en quelque sorte.
Par exemple : avoir conscience du fait "qu'on a le choix".
Je crois que ça, ça n'existe que de façon très vague dans l'enfance.
Je lis tous les jours (ici ou ailleurs) des récits de personnes qui se sentent emprisonnées dans une situation (professionnelle, relationnelle, autres trucs en -elle), comme si cette situation était inéluctable.
Et certaines d'entre elles sont plus âgées que moi :-)
Je crois que pour réaliser qu'on a le choix (d'accepter, de refuser, de changer quelque chose) il faut que d'abord, on ait eu l'occasion, un jour, de faire un choix, crucial. Et de s'en relever. De voir ce que ça donnait. De faire d'autres choix. Etc. On avance, on fait des choix, on progresse.
C'est très souvent la peur de l'inconnu qui nous bloque.
Ou ce qu'on y projette.
Et quand on est môme, on n'a quand même qu'une conscience limitée de ces capacités, et un champ de vision du monde assez restreint.
Je me souviens très bien d'une de ces occasions de "choix".
Après un soir de "crise" particulièrement violent à la maison (mes parents avaient déjà divorcé). Mon père avait fracassé une bonne partie des objets fracassables du lieu, et on s'étaient réfugiées dans un coin avec ma soeur histoire de limiter les coups.
A un moment, il a attrapé le meuble du téléphone près de l'escalier, et a tout balancé dans les marches. J'ai vu les annuaires, les stylos, et tout ce junk qui dévalait vers le bas, et j'ai chopé ma soeur par la main, et l'ai entraînée dans la même direction. C'est un peu comme si l'élan des objets m'avait donné l'impulsion qu'il fallait pour suivre le même chemin.
On s'est enfuies, et on s'est retrouvées au carrefour juste en bas de la maison.
Et là , je me suis arrêtée, et j'ai contemplé "le choix".
Y avait pas 36 solutions.
Aller chez des voisins ? On avait déjà essayé --> chacun sa marmitte, etc.
Aller chez ma mère ? Ca ne changerait rien. A part gagner quelques heures, puis elle nous ramènerait là -bas.
Aller chez les flics ? Et donc, créer un scandale. Inenvisageable. Il faut savoir que mon grand-père paternel avait été interné plusieurs fois pour "violence", et qu'il avait le coup de fusil rapide. Je savais que si je faisais ça, c'est pas seulement mon père qu'il flinguerait, mais nous aussi.
Alors... aller chez mon grand-père ? Expliquer la situation au patriarche, et nous en remettre à ce qu'il déciderait. Il n'y aurait pas l'effet "scandale". Il se contenterait de butter mon père, si on lui disait la vérité.
Et si on ne lui disait pas la vérité, lui aussi nous renverrait là -bas, et donc ça ne changerait rien.
On peut penser que j'exagère, mais ce n'est pas le cas. Il y a des morts dans ma famille, et pas mal d'entre elles ne sont pas "naturelles".
Dernière option... revenir à la maison, et calmer mon père. Ca, je savais le faire, pour peu que je m'en donne la peine.
Il suffisait de caliner, et de coucher. Rien d'insurmontable.
Pas de scandale, pas de morts.
Ce qui a été différent cette nuit-là , c'est que j'ai vraiment envisagé ça de façon globale. A savoir : c'est la première fois que tu contemples toutes tes options, fillette. La décision que tu vas prendre maintenant, elle va t'engager pour un moment. C'est "le" moment où tu choisis.
J'ai choisi donc de rebrousser chemin, parce que tout bien considéré, aucune des autres options qui m'étaient venues à l'esprit ne me semblait meilleure.
C'est ce que j'appelle "n'avoir pas le choix" (même si en réalité, c'en était un, on est bien d'accord :-)).
Et en même temps : être missionné à n'avoir pas d'autre choix.
Quand ta mère te dit : il faut continuer à y aller, on a besoin de la pension.
Quand le téléphone sonne à 4 heures du mat, et qu'on te dit : tu peux aller parler à ton père ? Il est encore en crise.
Quand toute la famille te met régulièrement la main sur l'épaule en disant : ça va aller, hein ? Il faut que ça aille. Heureusement que tu es là (ben tiens, comme c'est commode).
Quand ta soeur te dit : j'ai peur, j'ai peur, toi tu n'as jamais peur, tu vas me protéger, hein ?
Quand tu oses aborder le sujet à mots prudents, et que tu ne vois que des regards qui se détournent, ou des portes qui se ferment,
C'est exactement comme si on te filait un papelard avec écrit dessus : voilà ta mission. C'est ça qu'on attend de toi. Et si tu ne le fais pas, qui va faire le job ? Tu veux dire "non" et rendre tout le monde malheureux ? Tu veux qu'il y ait encore plus de drames ?
Qu'est-ce qui compte le plus ? Ton petit confort personnel ? Ou l'équilibre de toute la famille ?
Tralalilala.
Quand tu es adulte, et que tu as une certaine expérience de la vie, tu peux prendre la décision qui s'impose : celle qu'on conseille à tous les co-dépendants : obliger les gens à faire face à leurs responsabilités.
Et dire : ben, ouais, en fait, je vais me soucier de mon petit confort personnel, and by the way, je vous emmerde ^^'''
En l'occurence, c'est pas tant mon père que toute la famille qui aurait dû faire face à ses responsabilités.
Mais je n'étais pas adulte.
Et ça, ça fait une grosse différence.
La "bonne" décision je n'ai pu la prendre que devenue adulte.
Quand mon champ d'expérience s'est élargi, et qu'un certain nombre de données ont été virées de l'équation (ma mère, ma soeur, parties vivre leurs propres vies, à l'abri).
La plupart des adultes ont déjà du mal à prendre des décisions qui entraînent d'autres personnes avec eux dans les problèmes ou les changements (divorce, changement de boulot, ec.)
Alors on peut difficilement attendre d'un enfant qu'il arrive, lui, à prendre ce genre de décision.
Sans un minimum de soutien extérieur, je ne vois pas comment c'est possible...
Bon, c'est très "étalage perso", tout ça, mais on va dire que c'est "une" situation de co-dépendance enfants / parents.
Ce que j'ai pu en tirer en termes de constats :
- en fonction du schéma familial, c'est pas seulement avec le parent alcoolique que s'établit la co-dépendance de l'enfant, mais avec plein de satellites familiaux.
Par exemple : adopter l'attitude qui consiste à faire le moins de vagues (un des traits de la codépendance, si j'en crois mes lectures). Dans le cas que j'ai vécu (et je pense pas que je sois la seule), les vagues ça aurait plus été dans l'entourage que pour l'alcoolique. Lui d'une certaine façon, il était déjà parti tellement loin que sa perception des choses était très atténuée je crois. Idem pour ce qui concerne le fait de faire passer les désirs ou les besoins de l'autre avant les siens. Lorsqu'il y a une pression familiale importante, ou une démission des autres satellites (conjoint, frère, soeur, etc. de l'alcoolique), on peut se retrouver finalement à répondre aux attentes de ces satellites-là .
Ca prend la forme d'une toile d'araignée, globale et complexe.
- une même situation n'engendrera pas les mêmes résultats, en fonction des gens. Ma soeur et moi avons traversé les mêmes épreuves, et nous avons évolué depuis l'enfance de façon quasi aussi radicalement opposée que possible. Elle, c'est une fille très "saine" (bois pas, fume pas, mange bio ^^''') mais qui souffre par ailleurs d'un manque de confiance en elle terrible, n'arrive vraiment à exister que dans le double statut victime-sainte, et ne peut s'épanouir que dans le cadre d'une vie de couple où elle est à la fois "dominante" (a le mot final sur tout) et très protégée (mon mari prendra ma défense contre le monde entier). Et moi, ben, chuis pas comme ça (pour faire bref ^^'')
Citation:
Posté par svaincra
nb- je trouve également qu'il est beaucoup trop difficile (voire débile p'tete même) de parler de "bénéfices secondaires" pour les enfants d'alcooliques (comme toi, en bas âge, j'vois pas vraiment ce que l'enfant peut en tirer ??? )
Voui.
Je crois qu'il y a des points communs qu'on trouve souvent entre les enfants qui ont été codépendants de parents alcooliques (encore que, voire plus haut ^^')
Mais que ça reste très différent de ce que ça donne dans le cadre d'une co-dépendance à un conjoint.
Et pour nuancer encore :
Dans la codépendance dans un couple, je crois qu'il y a de grandes différences entre le cas où l'un des deux devient alcoolique en cours de route (il ne l'était pas quand le couple s'est formé), et le cas où une personne choisit volontairement (enfin, si on peut parler de volonté en amour :-)) de se mettre en couple avec un/une alcoolique.
Hop, hop,
Marie
__________________
Juste après l'automne qui suivit sa guérison
Oncle Arthur et moi
On jouait aux soldats
Il avait pris les commandes de l'avion
Juste après sa guérison
blabla
Chéana is offline Réponse avec citation
Vieux 24/08/2008, 15h27 #45
florie anne
Messages: n/a
Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
Bonjour tous,
Citation:
Posté par Chéana
Coucou S. :-)
(Ca va être long :-s, désolée :-)) et "carré"
Ben je sais pas (sincèrement).
J'essaye de démêler tout ça (moi aussi je fais mes TPs ;-)).
Je crois que quand on est enfant, la perception qu'on a des choses est quand même très différente de celle qu'on acquiert avec le temps et l'expérience.
Et beaucoup de nos repères viennent de nos ascendants. C'est le premier lieu de l'apprentissage, en quelque sorte.
Par exemple : avoir conscience du fait "qu'on a le choix".
Je crois que ça, ça n'existe que de façon très vague dans l'enfance.
Je lis tous les jours (ici ou ailleurs) des récits de personnes qui se sentent emprisonnées dans une situation (professionnelle, relationnelle, autres trucs en -elle), comme si cette situation était inéluctable.
Et certaines d'entre elles sont plus âgées que moi :-)
Je crois que pour réaliser qu'on a le choix (d'accepter, de refuser, de changer quelque chose) il faut que d'abord, on ait eu l'occasion, un jour, de faire un choix, crucial. Et de s'en relever. De voir ce que ça donnait. De faire d'autres choix. Etc. On avance, on fait des choix, on progresse.
C'est très souvent la peur de l'inconnu qui nous bloque.
Ou ce qu'on y projette.
Et quand on est môme, on n'a quand même qu'une conscience limitée de ces capacités, et un champ de vision du monde assez restreint.
Je me souviens très bien d'une de ces occasions de "choix".
Après un soir de "crise" particulièrement violent à la maison (mes parents avaient déjà divorcé). Mon père avait fracassé une bonne partie des objets fracassables du lieu, et on s'étaient réfugiées dans un coin avec ma soeur histoire de limiter les coups.
A un moment, il a attrapé le meuble du téléphone près de l'escalier, et a tout balancé dans les marches. J'ai vu les annuaires, les stylos, et tout ce junk qui dévalait vers le bas, et j'ai chopé ma soeur par la main, et l'ai entraînée dans la même direction. C'est un peu comme si l'élan des objets m'avait donné l'impulsion qu'il fallait pour suivre le même chemin.
On s'est enfuies, et on s'est retrouvées au carrefour juste en bas de la maison.
Et là , je me suis arrêtée, et j'ai contemplé "le choix".
Y avait pas 36 solutions.
Aller chez des voisins ? On avait déjà essayé --> chacun sa marmitte, etc.
Aller chez ma mère ? Ca ne changerait rien. A part gagner quelques heures, puis elle nous ramènerait là -bas.
Aller chez les flics ? Et donc, créer un scandale. Inenvisageable. Il faut savoir que mon grand-père paternel avait été interné plusieurs fois pour "violence", et qu'il avait le coup de fusil rapide. Je savais que si je faisais ça, c'est pas seulement mon père qu'il flinguerait, mais nous aussi.
Alors... aller chez mon grand-père ? Expliquer la situation au patriarche, et nous en remettre à ce qu'il déciderait. Il n'y aurait pas l'effet "scandale". Il se contenterait de butter mon père, si on lui disait la vérité.
Et si on ne lui disait pas la vérité, lui aussi nous renverrait là -bas, et donc ça ne changerait rien.
On peut penser que j'exagère, mais ce n'est pas le cas. Il y a des morts dans ma famille, et pas mal d'entre elles ne sont pas "naturelles".
Dernière option... revenir à la maison, et calmer mon père. Ca, je savais le faire, pour peu que je m'en donne la peine.
Il suffisait de caliner, et de coucher. Rien d'insurmontable.
Pas de scandale, pas de morts.
Ce qui a été différent cette nuit-là , c'est que j'ai vraiment envisagé ça de façon globale. A savoir : c'est la première fois que tu contemples toutes tes options, fillette. La décision que tu vas prendre maintenant, elle va t'engager pour un moment. C'est "le" moment où tu choisis.
J'ai choisi donc de rebrousser chemin, parce que tout bien considéré, aucune des autres options qui m'étaient venues à l'esprit ne me semblait meilleure.
C'est ce que j'appelle "n'avoir pas le choix" (même si en réalité, c'en était un, on est bien d'accord :-)).
Et en même temps : être missionné à n'avoir pas d'autre choix.
Quand ta mère te dit : il faut continuer à y aller, on a besoin de la pension.
Quand le téléphone sonne à 4 heures du mat, et qu'on te dit : tu peux aller parler à ton père ? Il est encore en crise.
Quand toute la famille te met régulièrement la main sur l'épaule en disant : ça va aller, hein ? Il faut que ça aille. Heureusement que tu es là (ben tiens, comme c'est commode).
Quand ta soeur te dit : j'ai peur, j'ai peur, toi tu n'as jamais peur, tu vas me protéger, hein ?
Quand tu oses aborder le sujet à mots prudents, et que tu ne vois que des regards qui se détournent, ou des portes qui se ferment,
C'est exactement comme si on te filait un papelard avec écrit dessus : voilà ta mission. C'est ça qu'on attend de toi. Et si tu ne le fais pas, qui va faire le job ? Tu veux dire "non" et rendre tout le monde malheureux ? Tu veux qu'il y ait encore plus de drames ?
Qu'est-ce qui compte le plus ? Ton petit confort personnel ? Ou l'équilibre de toute la famille ?
Tralalilala.
Quand tu es adulte, et que tu as une certaine expérience de la vie, tu peux prendre la décision qui s'impose : celle qu'on conseille à tous les co-dépendants : obliger les gens à faire face à leurs responsabilités.
Et dire : ben, ouais, en fait, je vais me soucier de mon petit confort personnel, and by the way, je vous emmerde ^^'''
En l'occurence, c'est pas tant mon père que toute la famille qui aurait dû faire face à ses responsabilités.
Mais je n'étais pas adulte.
Et ça, ça fait une grosse différence.
La "bonne" décision je n'ai pu la prendre que devenue adulte.
Quand mon champ d'expérience s'est élargi, et qu'un certain nombre de données ont été virées de l'équation (ma mère, ma soeur, parties vivre leurs propres vies, à l'abri).
La plupart des adultes ont déjà du mal à prendre des décisions qui entraînent d'autres personnes avec eux dans les problèmes ou les changements (divorce, changement de boulot, ec.)
Alors on peut difficilement attendre d'un enfant qu'il arrive, lui, à prendre ce genre de décision.
Sans un minimum de soutien extérieur, je ne vois pas comment c'est possible...
Bon, c'est très "étalage perso", tout ça, mais on va dire que c'est "une" situation de co-dépendance enfants / parents.
Ce que j'ai pu en tirer en termes de constats :
- en fonction du schéma familial, c'est pas seulement avec le parent alcoolique que s'établit la co-dépendance de l'enfant, mais avec plein de satellites familiaux.
Par exemple : adopter l'attitude qui consiste à faire le moins de vagues (un des traits de la codépendance, si j'en crois mes lectures). Dans le cas que j'ai vécu (et je pense pas que je sois la seule), les vagues ça aurait plus été dans l'entourage que pour l'alcoolique. Lui d'une certaine façon, il était déjà parti tellement loin que sa perception des choses était très atténuée je crois. Idem pour ce qui concerne le fait de faire passer les désirs ou les besoins de l'autre avant les siens. Lorsqu'il y a une pression familiale importante, ou une démission des autres satellites (conjoint, frère, soeur, etc. de l'alcoolique), on peut se retrouver finalement à répondre aux attentes de ces satellites-là .
Ca prend la forme d'une toile d'araignée, globale et complexe.
- une même situation n'engendrera pas les mêmes résultats, en fonction des gens. Ma soeur et moi avons traversé les mêmes épreuves, et nous avons évolué depuis l'enfance de façon quasi aussi radicalement opposée que possible. Elle, c'est une fille très "saine" (bois pas, fume pas, mange bio ^^''') mais qui souffre par ailleurs d'un manque de confiance en elle terrible, n'arrive vraiment à exister que dans le double statut victime-sainte, et ne peut s'épanouir que dans le cadre d'une vie de couple où elle est à la fois "dominante" (a le mot final sur tout) et très protégée (mon mari prendra ma défense contre le monde entier). Et moi, ben, chuis pas comme ça (pour faire bref ^^'')
Voui.
Je crois qu'il y a des points communs qu'on trouve souvent entre les enfants qui ont été codépendants de parents alcooliques (encore que, voire plus haut ^^')
Mais que ça reste très différent de ce que ça donne dans le cadre d'une co-dépendance à un conjoint.
Et pour nuancer encore :
Dans la codépendance dans un couple, je crois qu'il y a de grandes différences entre le cas où l'un des deux devient alcoolique en cours de route (il ne l'était pas quand le couple s'est formé), et le cas où une personne choisit volontairement (enfin, si on peut parler de volonté en amour :-)) de se mettre en couple avec un/une alcoolique.
Hop, hop,
Marie
souvent on parle de parentalisation, d'enfants parentalisés, plutôt que de co-dependance.
Les bénéfices c'est au moins d'avoir réagit, parfois agit.
D'avoir trouvé que tout cela n'était pas normal et de s'être differencié ou du moins de l'avoir tenté.
Je crois que quand on parle de bénéfice secondaire, on parle aussi de resistance au chagement..c'est à dire qu'on trouve un équilibre dans cette situations par des gains psychologiques, mais c'est évidemment pas une bonne chose, puisque ça empeche d'avancer..c'est ce qui nous a permis de trouver un équilibre à un moment x (enfant parentalisé) et qu'on a peur de lacher ...on continue de le reproduire dans nos relations aux autres
jusqu'à ce que ça craque et craquelle de partout..l'alcool?
Des hypothèses...
Marie, ta soeur n'a pas vécu les mêmes choses que toi, puisqu'elle était protégée par quelqu'un, toi, Elle a donc pu avoir un cheminement plus 'normal', moins parentalisé (Dieu que c'est lourd à porter cette chose là parfois)..a pu être enfant "spontanée" et pas seulement enfant "adapté".
C'est peut-être ce qui explique qu'elle n'ait pas de problèmes addictif
D'un autre coté elle n'a pas 'réagi" face au trauma, quelqu'un d'autre (toi) portait la chose..d'où un vide..le manque de confiance?
Ainsi d'une certaine conscience, lucidité..et peut-être une vielle habitude de tenter de contrôler les situations vécues par la suite -ce qui n'empeche malheureusement pas de se reprendre les pieds dans le tapis,
parce qu'il manque des morceaux d'enfance non vécue..l'enfant spontané, imaginatif et créatif dans le lacher prise, celui là il ne boit pas..
Florie
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Vieux 24/08/2008, 15h58 #46
Chéana
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Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
Coucou Florie :-)
Citation:
Posté par florie anne
souvent on parle de parentalisation, d'enfants parentalisés, plutôt que de co-dependance.
Les bénéfices c'est au moins d'avoir réagit, parfois agit.
D'avoir trouvé que tout cela n'était pas normal et de s'être differencié ou du moins de l'avoir tenté.
Je comprends ce que tu veux dire, mais je n'arrive pas à faire figurer ça au titre des "bénéfices secondaires".
Je veux dire, au même titre qu'on peut considérer qu'une personne qui a besoin d'exprimer un besoin de contrôle, ou de vivre un statut de victime, trouve un "bénéfice secondaire" à laisser durer une situation de vie commune avec un alcoolique.
Mon mari alcoolique dépend entièrement de moi (situation caricaturale, bien sûr, masculins et féminins interchangeables). J'ai besoin (que j'en sois consciente ou non) que quelqu'un dépende entièrement de moi. Même si je souffre de son alcoolisme, je tire en réalité un "bénéfice secondaire" de la situation.
Tant qu'on est dans le déni de ce "bénéfice secondaire", et de son aspect pervers, la situation est sans issue (je vais inconsciemment faire en sorte que la situation continue).
C'est ce que je retrouve dans un témoignage que donnait Daisy récemment, sur une femme qui avait plus ou moins poussé son mari à reboire, et avait pu ainsi redevenir "victime", ce qui lui allait mieux que la nouvelle situation et sa place dans l'abstinence (j'ai pas l'exemple sous les yeux, c'était ça, en gros).
Dans le cas des enfants, "devoir réagir" n'est pas un bénéfice secondaire, à mon sens.
Citation:
Posté par florie anne
Je crois que quand on parle de bénéfice secondaire, on parle aussi de resistance au chagement..c'est à dire qu'on trouve un équilibre dans cette situations par des gains psychologiques, mais c'est évidemment pas une bonne chose, puisque ça empeche d'avancer..
Oui, je comprends ça de la même manière.
Citation:
Posté par florie anne
c'est ce qui nous a permis de trouver un équilibre à un moment x (enfant parentalisé) et qu'on a peur de lacher ...on continue de le reproduire dans nos relations aux autres
jusqu'à ce que ça craque et craquelle de partout..l'alcool?
Je crois que c'est tout à fait applicable dans certains cas.
Même si je ne dirais pas, dans le cas des enfants, que ça leur "a permis" de trouver un équilibre.
Ils créent de toutes pièces un équilibre (instable en réalité) d'après un environnement qu'ils n'ont pas pu choisir.
Différence avec les couples : on choisit son conjoint (en théorie), et, en théorie toujours, dans un couple adulte, on peut choisir de le quitter.
Avant un certain âge (un minimum d'autonomie) on quitte difficilement ses parents.
C'est pas comme ça que le jeu est censé marcher, alors ça nécessite une création de comportements à l'envers des normes.
Les enfants ont une remarquable faculté d'adaptation.
Et les parents, c'est un truc difficile à déboulonner quand on est jeune.
Ensuite, il arrive très souvent (hélas, c'est le principe de la chaîne de répétition des modèles) que les enfants ayant dû créer leur équilibre dans une situation anormale, reproduisent, comme tu dis, cette situation anormale, parce que c'est devenu ça, leur norme à eux.
Ca devient alors une recherche de "bénéfice secondaire" dans le couple.
Mais ce n'est en rien un bénéfice secondaire de la co-dépendance à un parent alcoolique.
A mon sens :-)
Citation:
Posté par florie anne
Elle a donc pu avoir un cheminement plus 'normal', moins parentalisé
Tout à fait.
Ce que je voulais dire par là , c'est que, de l'extérieur, on voit un schéma : enfant co-dépendant // parent alcoolique.
Si on veut éclaircir ce schéma, il me semble indispensable de déterminer, - dans le cadre de la co-dépendance enfant / parent -, la structure de l'ensemble du cadre familial proche.
Les autres repères proches occupent-ils une place normale ou non (père, mère, frères et soeurs, ascendants proches) ?
L'enfant est-il l'aîné d'une fratrie ? Enfant unique ? Cadet ?
Je suis convaincue (par l'expérience d'autres enfants également) que beaucoup de choses changent, dans le rapport de co-dépendance, en fonction de ces éléments-là .
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Chéana is offline Réponse avec citation
Vieux 24/08/2008, 16h43 #47
florie anne
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Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
.................
Dernière modification par florie anne 25/08/2008 à 19h20.
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Vieux 24/08/2008, 19h00 #48
Pilgrim
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Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
Bonjour, Florie, Marie et S.
J’ai hésité avant de glisser quelques mots ici, un peu gêné de n’avoir jamais mis deux ou trois pages de dico psy dans mon café le matin à la place de sucre …
Par contre, je pense pouvoir apporter un témoignage succinct, sachant que j’ai vécu trois « unions » différentes au cours de mon alcoolisme.
En préalable, je voudrais signaler que jamais qui que ce soit ne s’est occupé de « gérer » à ma place, que ce soit sur un plan administratif ou autre. Mais je ne buvais pas du matin au soir et du soir au matin. J’ai assumé mes « casses » de voiture dans le décor, de mobilier suite à une chute, ou de draps souillés …
Ma première épouse, qui ne crachait pas sur un verre, n’hésitait pas à m’offrir le mien, seul désinhibiteur pour moi. Au cours de la dernière année de mariage, elle en rajoutait même de sorte que je cuve pendant qu’elle trouvait son bonheur ailleurs.
Le contrat léonin de la seconde était limpide : « tu tombes, je fais comme si je ne t’avais jamais vu ». Par contre, mes « absences » lui permettaient de plonger à loisir dans mon portefeuille. Sorte de donnant/donnant où seul mon comportement inapproprié devant SES amis ou SA famille la mettait mal à l’aise. Ce ne furent que ses seuls reproches d’ailleurs, sinon mes piètres performances au lit …
Ma (vraisemblablement dernière) compagne a, depuis notre rencontre, une attitude profondément différente. Malgré que je ne sois pas meilleur amant, je n’aurais qu’une seule tare (je ne parle pas de défauts), c’est l’emprise de l’alcool. Depuis mes progrès – ne parlons pas autrement – elle n’a qu’une seule hantise, c’est que je retombe. Que je redevienne comme il y a peu un « zombie » entre 20 et 22 heures avant de m’écrouler, seul ou avec ce qui est sur le chemin du lit.
Un seul et même alcoolisme, trois co-dépendances différentes.
Personnellement, je pense qu’il y a autant de définitions de la co-dép. que de « protagonistes ».
Tout étant, j’insiste, qu’il s’agit en ce qui me concerne, d’une banale histoire d’abus d’alcool par rapport à d’autres « histoires » dont celle que Marie a rappelée ci-dessus.
Bizà vous
Pilgrim is offline Réponse avec citation
Vieux 24/08/2008, 19h47 #49
florie anne
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Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
Bonjour Pilgrim
[quote=Pilgrim]Bonjour, Florie, Marie et S.
Citation:
J’ai hésité avant de glisser quelques mots ici, un peu gêné de n’avoir jamais mis deux ou trois pages de dico psy dans mon café le matin à la place de sucre …
j'ai fait - livres illisibles à la place du sucre
je me disais que ces gens étaient fous !! (maintenant je ne lis plus, j'ai même bu pour oublier tout ce que j'avais lu de trop..mais je fais parti des 'fous')
Citation:
Par contre, je pense pouvoir apporter un témoignage succinct, sachant que j’ai vécu trois « unions » différentes au cours de mon alcoolisme.
En préalable, je voudrais signaler que jamais qui que ce soit ne s’est occupé de « gérer » à ma place, que ce soit sur un plan administratif ou autre. Mais je ne buvais pas du matin au soir et du soir au matin. J’ai assumé mes « casses » de voiture dans le décor, de mobilier suite à une chute, ou de draps souillés …
Ma première épouse, qui ne crachait pas sur un verre, n’hésitait pas à m’offrir le mien, seul désinhibiteur pour moi. Au cours de la dernière année de mariage, elle en rajoutait même de sorte que je cuve pendant qu’elle trouvait son bonheur ailleurs.
Le contrat léonin de la seconde était limpide : « tu tombes, je fais comme si je ne t’avais jamais vu ». Par contre, mes « absences » lui permettaient de plonger à loisir dans mon portefeuille. Sorte de donnant/donnant où seul mon comportement inapproprié devant SES amis ou SA famille la mettait mal à l’aise. Ce ne furent que ses seuls reproches d’ailleurs, sinon mes piètres performances au lit …
Dieu merci le monde et grand et tout le monde n'est pas co-dépendant (un investissement démuré en autrui
-par nécessité, quand on est enfant, pour assurer sa survie, physique
et/ou psychique,
-par constrcution de personnalité quand on est adulte).
De toute évidence, tes deux premières épouses n'étaient pas co-dép. Elles avaient d'autre défauts
Citation:
Ma (vraisemblablement dernière) compagne a, depuis notre rencontre, une attitude profondément différente. Malgré que je ne sois pas meilleur amant, je n’aurais qu’une seule tare (je ne parle pas de défauts), c’est l’emprise de l’alcool. Depuis mes progrès – ne parlons pas autrement – elle n’a qu’une seule hantise, c’est que je retombe. Que je redevienne comme il y a peu un « zombie » entre 20 et 22 heures avant de m’écrouler, seul ou avec ce qui est sur le chemin du lit.
Elle est sans doute plus co-dép, à vue de nez, mais c'est même pas sûr.
Le soin et l'attention à la personne que l'on aime procède aussi une "bonne dépendance" à l'autre. Et vive versa, toi envers elle.
Citation:
Tout étant, j’insiste, qu’il s’agit en ce qui me concerne, d’une banale histoire d’abus d’alcool par rapport à d’autres « histoires » dont celle que Marie a rappelée ci-dessus.
Bizà vous
biz à toi, bon redémarrage boulot
sorry pas pu m'empecher de mettre mon grain sel - une forme de repos après des heures de..finalement peinture, glacis,..
Florie
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Vieux 24/08/2008, 21h35 #50
Josette 23
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Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
Citation:
Posté par svaincra
bon-jour,
Le mot "récompense" me gêne un tantinet je dois dire...
Pourquoi ?
ché pas... ( ben si je sais en fait ) ; l'impression de l'os et du chien p'tete, ou de la carotte et de l'âne, ou du bon point et de l'élève tsétéra...
mébon ; j'vais pas en faire un fromage non pluche...
(et pis... josette ( ), du coup ça peut plus coller avec ce que tu dis sur le "non s il s en ai sorti c'est lui seul " nan ? ).
bisous,
s.
Oui Svaincra le mot est pas approprié en y réfléchissant meme pas du tout comme quoi il est est difficile de mettre des mots sur une émotion, les mots spa facile en plus moi j'écris j'envoie et ensuite je relis. mais je n arrive pas a trouver un mot pour dire ce que l on ressent de la fierté ça c est certain mais peut être tout simplement que pour des parents de voir leur enfant capable aujourd hui de vivre sans eux d'être autonome c'est une finalité pour moi..
et ce que je comprends encore plus aujourd hui c'est que le malade doit arrêter pour lui parceque s il l avait fait pour nous et bien demain moi je peux n être plus là et aujourd hui je sais que même sans nous il sera capable de supporter notre absence et de vivre sa vie.
bon si a un moment je trouve le bon mot pour exprimer je réécrirai ma phrase.
et pis aussi
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Vieux 24/08/2008, 23h44 #51
cabmas
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Messages: 637
Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
Citation:
Posté par svaincra
bon-jour !
Après des discussions (enflammées d'ailleurs) avec des ami(e)s, j'en viens à me demander qu'est-ce que veut dire "être codépendant" ?
Une fois l'alcoolo-dépendant sorti d'affaire (pour aujourd'hui en tout cas), le conjoint, ou le proche de la famille est-il toujours considéré comme codépendant ? (je pense que non m'enfin bon...).
J'ai trouvé "ça" sur le net...
du coup, je comprends encore moins bien
si, quelqu'un veut bien avoir la gentillesse, l'amabilité et pitou et pitou d'éclairer ma p'tite loupiotte ; ça m'changerait la vie !
bisous,
s.
Bonjour S.,
C'était "enflammé" ??
Je n'ai pas lu tout le post. Je ne suis pas chez moi.
Je crois qu'un axe de ta réflexion pourrait être la notion de "choix" décrite par Chéana.
Est-ce que le signifiant "c'est comme ça", (sous-entendu: voilà où j'en suis moi, alcoolique, et maintenant à toi, co-dep, de prendre ou de laisser), n'est pas le noeud ??
Est-ce que l'appartenance à une "communauté" (mot que je n'ai pas employé, moi) peut représenter une "zone d'ombre" non maîtrisée par le co-dép au même titre qu'ont pu être nos souffrances dans notre maladie ?
Est-il bon pour nos co-dép préférés, de les faire participer à nos rencontres, nos cheminements, nos écrits sur ce forum, ........???????
Je n'ai pas de réponse, mais je réfléchis beaucoup depuis.
Je t'embrasse fort.
Cabmas.
cabmas is offline Réponse avec citation
Vieux 26/08/2008, 13h33 #52
ZEPHIRE
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Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
mauvaise manip...
Dernière modification par ZEPHIRE 26/08/2008 à 13h43. Motif: erreur
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Vieux 27/08/2008, 23h43 #53
svaincra
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Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
Citation:
Posté par castor
Bon-soir !
Pas besoin de chercher, on est là .
Je ne crois pas qu'il faut faire tout un plat de cette histoire de co-dépendance. On a beau constater que lorsqu'un conjoint boit le couple dysfonctionne, il est impossible de dire si ce dysfonctionnement est dû à l'alcoolisme ou si l'alcoolisme est dû à ce dysfonctionnement.
Et je ne crois pas trop que la co-dépendance puisse expliquer les difficultés d'un couple dont un des conjoint devient abstinent.
Peut-être bien que l'on peut parler en termes de perte d'avantages secondaires. Ou de résistance au changement. Il faut dire que lorsque l'autre devient abstinent, et particulièrement lorsqu'il y a eu une cure ou un travail chez un psy... ça bouge !
Mais cela sera le cas pour n'importe quel changement : reprise d'études, changement de travail, devenir parent...
coucou Castor,
Tout un plat... p'tete pas mais de fait, cela existe.
L'autre, celui qui ne boit pas ... il fait quoi en gros ; il encaisse ou ? il se barre, nan ?
il essais d'aider, il essais de changer lui et l'autre ou l'autre et lui ou que lui, ou que l'autre va savoir... va comprendre ...
D'ailleurs, tu le dis toi-même, lorsque 'l'autre" fait une cure ou un travail personnel pour changer, ne plus boire etc... ça bouge de fait !
Alors... l'autre, le conjoint, la conjointe ; il/elle fait comment ?
elle s'adapte ou elle se barre ?
Je repense à ce que disais cabmas (et moi aussi d'ailleurs) ;
- c'est comme ça !
oui !!! de fait !
Pas facile pour l'autre ; j'en conviens...
mais (forcéééééément ) si je laisse passer des "choses" ... si je lâche le "c'est comme ça" il est possible que je me mette en danger...
pas le danger sympa et pitou hein !
nan ! Le danger de mort (j'y vais carrément ? oui, mais je le pense donc )
Si je prends mon cas perso (celui que je connais donc le mieux ), les premières années hors alcool passent plutôt pas mal pour mon coloc (mon conjoint donc, j'emprunte le mot à chéna)) ... mais... le conjoint ou la conjointe, les années passant, n'aurait-il pas tendance à ... comment dire ?
oublier ? en avoir marre que je me protège de mes émotions, que le 'c'est comme ça" ne passe plus ?
j'avoue être dans une situation somme toute délicate vis à vis de ce sujet là ....
bien à toi,
bisous,
s.
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Vieux 27/08/2008, 23h49 #54
svaincra
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Messages: 10 109
Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
Citation:
Posté par cabmas
Bonjour S.,
C'était "enflammé" ??
Je n'ai pas lu tout le post. Je ne suis pas chez moi.
Je crois qu'un axe de ta réflexion pourrait être la notion de "choix" décrite par Chéana.
Est-ce que le signifiant "c'est comme ça", (sous-entendu: voilà où j'en suis moi, alcoolique, et maintenant à toi, co-dep, de prendre ou de laisser), n'est pas le noeud ??
Est-ce que l'appartenance à une "communauté" (mot que je n'ai pas employé, moi) peut représenter une "zone d'ombre" non maîtrisée par le co-dép au même titre qu'ont pu être nos souffrances dans notre maladie ?
Est-il bon pour nos co-dép préférés, de les faire participer à nos rencontres, nos cheminements, nos écrits sur ce forum, ........???????
Je n'ai pas de réponse, mais je réfléchis beaucoup depuis.
Je t'embrasse fort.
Cabmas.
coucou toi !
Nous en avons reparlé avec mon ami.
Quelle place prendre ?
quelle place ce forum dans notre vie ?
si rencontre il y a ; que peut-il ou elle comprendre de nos échanges ?
Comment j'évolue personnellement moi-toute-seule ( ) dans ma tête (et pas dans celle de l'autre forcééééééééément ) grâce à des échanges dans le forum ?
Je pose des questions, et ? les réponses apportées me font progresser...
réfléchir en tout cas !
et lui ?
ben... il reste un peu sur la pas de la porte finalement....
bon ; chui crevette ; j'vais me piauter ! (ns avons fait quand même + de 900 bornes aujourd'hui (à pieds bien sûr ) donc ? je retrouve ma maison, mes chats, mes p'tits trucs et mes machins et mes schmurtzzz blablabla
bizavou,
s.
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Vieux 28/08/2008, 01h22 #55
Milonga
Messages: n/a
Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
Co- dépendance....?
Suis je co-dépendante?
et le serai je encore si mon dépendant reprend son indépendance ?
Oui bien sur que je suis co-dépendante..et je ne vois pas comment je pourrais ne pas l'etre..
Bien sur j'ai lu, entendu, écouté..qu'il ne faut pas se laisser manipuler, qu'il ne faut pas changer son comportement , laisser l'autre se dépatouiller avec ses propres problèmes ..et oui je pense que c'est juste, c'est la solution..,
Mais quelle est la maman, ou dans une moindre mesure sans doute le conjoint qui peut continuer a vivre sa vie tranquillment quand à coté un enfant ou un conjoint perd la santé, la dignité, l'autonomie financière, prend l'apparence d'un zombie ou d'un sdf?..
Ben non c'est pas possible de continuer pendant ce temps a recevoir ses amis, a aller au ciné , en vacances tranquillment, sereinement, en attendant que "ça passe"
Alors, on corrrige les erreurs, on comble les trous, on dissimule, on ment on espace les relations avec l'exterieur, on s'enferme, on ne dort plus, on ne peut plus rien partager, avec personne ..parce que si on essaie on sait que la "punition" sera là le lendemain ..Alors on perd ses relations son sourire, ses espoirs, on n'ose plus envisager une sortie, un futur, on n'ose plus faire de projets, on vieillit..on s'aigrit..on perd la foi en l'avenir.ou en tout cas on devient dubitatif..évasif..
Y trouve ton avantage, ou bénéfice ? Franchement je en vois pas..si ce n'est une dérive qui tend a nous inciter a "prendre le controle" de la situation et donc de l'autre.
Mais est ce un bénéfice?A mon avis non, loin de la meme..sauf dans une relation un peu pathologique de pouvoir..En fait ,c'est une charge énorme et pernicieuse qui ajoute au mal etre
Peut on récupérer et ne plus etre co-dépendant si le dépendant devient autonome?
Ben pas sur, a mon avis..
Parce que lesmois ou années de douleur de peur de dégout, ..je ne crois pas que ça puisse s'effacer..
"on ne redevient jamais comme avant"..
Comment évacuer la crainte? comment laver mon regard de l'interrogation, voire meme de la suspicion que l'autre y voit?Comment retrouver la fraicheur, l'espoir, les illusions ?
Je crois que c'est une expérience dont on ne peut évidemment sortir indemne.., on en sort avec beaucoup de bosses et de plaies, mais évidemment un peu plus de modestie, de sagesse, ..on y perd ses certitudes et on y apprend le doute, ce qui en soi est une bonne chose..mais c'est un peu déchirant..
Puis on voit le dépendant s'en tirer..et réclamer un regard neuf, la confiance, la bonne humeur, etc...et ne pas supporter nos precautions, les petites lueurs de doute..
D'un coup.enfin ..non.. mais un jour, on voit cet etre qu'on a du épauler, protéger réconforter, aider, réclamer du champ de l'air ..et on continue a avoir peur, bien sur, et on essaie de le protéger..Ca l'agace,le fache, et on ne sait plus ou est notre place..et comment agir..
Il faut accepter, encore, les mots, les rebuffades, les agacements peut etre légitimes..mais
Il faut encore une fois, réviser son comportement, taire son angoisse, accepter
Le temps a passé..on n'est plus comme avant..notre personnalité est partie en miettes les valeurs ont changé et on n'a plus vraiment la recette pour etre autrement
..
Pas d'autre solution...
Et le temps passe....
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Vieux 28/08/2008, 08h28 #56
svaincra
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Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
bon-jour Milonga,
Citation:
Mais quelle est la maman, ou dans une moindre mesure sans doute le conjoint qui peut continuer a vivre sa vie tranquillment quand à coté un enfant ou un conjoint perd la santé, la dignité, l'autonomie financière, prend l'apparence d'un zombie ou d'un sdf?..
Il me semble beaucoup plus difficile pour une mère que pour un conjoint de "lâcher prise".
Citation:
Il faut encore une fois, réviser son comportement, taire son angoisse, accepter
Ce que je peux dire, même si je ne considère pas mes parents comme co-dép vis à vis de mon alcoolisme (mais, plutôt des conneries liées, de mon comportement jusqu'à mes 27 ans en gros), c'est qu'il leur a été difficile d'entendre ce que j'avais gardé en moi pendant longtemps... une fois l'alcool parti de ma vie, et un travail sur moi, je me suis sentie plus forte. Il me fallait leur dire ce que je resssentais... là où ils avaient merdé, là où j'avais moi aussi merdé...
Une discussion de plus ? oui bien sûr... mais celle-là est passée très difficilement pour eux (d'après ma mère).
Cette impression d'avoir donné, trop donné peut-être même et une fois de plus, de s'en prendre plein la tête...
Pas cool pour eux, j'en suis pleinement consciente.
Pour autant, j'avais besoin de leur dire.
Ingrate & Egoïste ? oui
Je pense honnêtement qu'ils ont fait comme ils ont pu... au maximum même...
Pourtant, pour moi, c'était pas vraiment ça que je cherchais...
C'est pas leur faute... ni la mienne ...
j'espère que tu vas bien,
bisous,
s.
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Vieux 28/08/2008, 08h35 #57
svaincra
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Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
coucou Marie !
Citation:
Ce qui a été différent cette nuit-là , c'est que j'ai vraiment envisagé ça de façon globale. A savoir : c'est la première fois que tu contemples toutes tes options, fillette. La décision que tu vas prendre maintenant, elle va t'engager pour un moment. C'est "le" moment où tu choisis.
J'ai choisi donc de rebrousser chemin, parce que tout bien considéré, aucune des autres options qui m'étaient venues à l'esprit ne me semblait meilleure.
C'est ce que j'appelle "n'avoir pas le choix" (même si en réalité, c'en était un, on est bien d'accord :-)).
Tu as l'air de t'en souvenir comme si c'était hier ...
Comment fais-tu aujourd'hui dans ta vie, lorsque tu dois choisir entre le pire ou le... pire ?
bisous,
s.
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Vieux 28/08/2008, 10h17 #58
Milonga
Messages: n/a
Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
Citation:
Posté par svaincra
bon-jour Milonga,
Il me semble beaucoup plus difficile pour une mère que pour un conjoint de "lâcher prise".
Ce que je peux dire, même si je ne considère pas mes parents comme co-dép vis à vis de mon alcoolisme (mais, plutôt des conneries liées, de mon comportement jusqu'à mes 27 ans en gros), c'est qu'il leur a été difficile d'entendre ce que j'avais gardé en moi pendant longtemps... une fois l'alcool parti de ma vie, et un travail sur moi, je me suis sentie plus forte. Il me fallait leur dire ce que je resssentais... là où ils avaient merdé, là où j'avais moi aussi merdé...
Une discussion de plus ? oui bien sûr... mais celle-là est passée très difficilement pour eux (d'après ma mère).
Cette impression d'avoir donné, trop donné peut-être même et une fois de plus, de s'en prendre plein la tête...
Pas cool pour eux, j'en suis pleinement consciente.
Pour autant, j'avais besoin de leur dire.
Ingrate & Egoïste ? oui
Je pense honnêtement qu'ils ont fait comme ils ont pu... au maximum même...
Pourtant, pour moi, c'était pas vraiment ça que je cherchais...
C'est pas leur faute... ni la mienne ...
j'espère que tu vas bien,
bisous,
s.
Coucou toi!!
Egoiste, oui je crois qu'il faut l'etre..
Ingrate, ? peut etre pas..je ne crois pas que ce soit positif, ni le signe d'un etat satisfaisant et desirable
Etre juste, pas insensible aux autres
Si je vais? oui, avec des hauts et des bas..comme tout le monde sans doute..disons espoir malgré tout?
Euh 900 km, oui..c'est long, c'est bcp..une halte aurait été possible, peut etre? meme si a l'aller..grrr..j'ai pas brillé ..
Bonne journée, (je pars vers chez toi là , a la minute..enfin je ne ferai que passer..)
Milonga
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Vieux 29/08/2008, 00h22 #59
Timeless
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Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
Citation:
Posté par Milonga
Co- dépendance....?
Suis je co-dépendante?
et le serai je encore si mon dépendant reprend son indépendance ?
Oui bien sur que je suis co-dépendante..et je ne vois pas comment je pourrais ne pas l'etre..
Bien sur j'ai lu, entendu, écouté..qu'il ne faut pas se laisser manipuler, qu'il ne faut pas changer son comportement , laisser l'autre se dépatouiller avec ses propres problèmes ..et oui je pense que c'est juste, c'est la solution..,
Mais quelle est la maman, ou dans une moindre mesure sans doute le conjoint qui peut continuer a vivre sa vie tranquillment quand à coté un enfant ou un conjoint perd la santé, la dignité, l'autonomie financière, prend l'apparence d'un zombie ou d'un sdf?..
Ben non c'est pas possible de continuer pendant ce temps a recevoir ses amis, a aller au ciné , en vacances tranquillment, sereinement, en attendant que "ça passe"
Alors, on corrrige les erreurs, on comble les trous, on dissimule, on ment on espace les relations avec l'exterieur, on s'enferme, on ne dort plus, on ne peut plus rien partager, avec personne ..parce que si on essaie on sait que la "punition" sera là le lendemain ..Alors on perd ses relations son sourire, ses espoirs, on n'ose plus envisager une sortie, un futur, on n'ose plus faire de projets, on vieillit..on s'aigrit..on perd la foi en l'avenir.ou en tout cas on devient dubitatif..évasif..
Y trouve ton avantage, ou bénéfice ? Franchement je en vois pas..si ce n'est une dérive qui tend a nous inciter a "prendre le controle" de la situation et donc de l'autre.
Mais est ce un bénéfice?A mon avis non, loin de la meme..sauf dans une relation un peu pathologique de pouvoir..En fait ,c'est une charge énorme et pernicieuse qui ajoute au mal etre
Peut on récupérer et ne plus etre co-dépendant si le dépendant devient autonome?
Ben pas sur, a mon avis..
Parce que lesmois ou années de douleur de peur de dégout, ..je ne crois pas que ça puisse s'effacer..
"on ne redevient jamais comme avant"..
Comment évacuer la crainte? comment laver mon regard de l'interrogation, voire meme de la suspicion que l'autre y voit?Comment retrouver la fraicheur, l'espoir, les illusions ?
Je crois que c'est une expérience dont on ne peut évidemment sortir indemne.., on en sort avec beaucoup de bosses et de plaies, mais évidemment un peu plus de modestie, de sagesse, ..on y perd ses certitudes et on y apprend le doute, ce qui en soi est une bonne chose..mais c'est un peu déchirant..
Puis on voit le dépendant s'en tirer..et réclamer un regard neuf, la confiance, la bonne humeur, etc...et ne pas supporter nos precautions, les petites lueurs de doute..
D'un coup.enfin ..non.. mais un jour, on voit cet etre qu'on a du épauler, protéger réconforter, aider, réclamer du champ de l'air ..et on continue a avoir peur, bien sur, et on essaie de le protéger..Ca l'agace,le fache, et on ne sait plus ou est notre place..et comment agir..
Il faut accepter, encore, les mots, les rebuffades, les agacements peut etre légitimes..mais
Il faut encore une fois, réviser son comportement, taire son angoisse, accepter
Le temps a passé..on n'est plus comme avant..notre personnalité est partie en miettes les valeurs ont changé et on n'a plus vraiment la recette pour etre autrement
..
Pas d'autre solution...
Et le temps passe....
Bonsoir,
Sais pas trop.
Tu as fait ce qu'il fallait pense.
Tu t'es battu pour l'autre ! ok ! Ca l'a surement fait evoluer.
Il a réagit comme il a pu. TU as réagit comme tu pouvais.
Resultat : le meilleur reste a venir.
T'embrasse ! (très profond)
Timeless is offline Réponse avec citation
Vieux 29/08/2008, 08h03 #60
danek
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Messages: 523
Re : Qu'est-ce que la codépendance ?
Citation:
Posté par Milonga
Co- dépendance....?
Suis je co-dépendante?
et le serai je encore si mon dépendant reprend son indépendance ?
Oui bien sur que je suis co-dépendante..et je ne vois pas comment je pourrais ne pas l'etre..
Bien sur j'ai lu, entendu, écouté..qu'il ne faut pas se laisser manipuler, qu'il ne faut pas changer son comportement , laisser l'autre se dépatouiller avec ses propres problèmes ..et oui je pense que c'est juste, c'est la solution..,
Mais quelle est la maman, ou dans une moindre mesure sans doute le conjoint qui peut continuer a vivre sa vie tranquillment quand à coté un enfant ou un conjoint perd la santé, la dignité, l'autonomie financière, prend l'apparence d'un zombie ou d'un sdf?..
Ben non c'est pas possible de continuer pendant ce temps a recevoir ses amis, a aller au ciné , en vacances tranquillment, sereinement, en attendant que "ça passe"
Alors, on corrrige les erreurs, on comble les trous, on dissimule, on ment on espace les relations avec l'exterieur, on s'enferme, on ne dort plus, on ne peut plus rien partager, avec personne ..parce que si on essaie on sait que la "punition" sera là le lendemain ..Alors on perd ses relations son sourire, ses espoirs, on n'ose plus envisager une sortie, un futur, on n'ose plus faire de projets, on vieillit..on s'aigrit..on perd la foi en l'avenir.ou en tout cas on devient dubitatif..évasif..
Y trouve ton avantage, ou bénéfice ? Franchement je en vois pas..si ce n'est une dérive qui tend a nous inciter a "prendre le controle" de la situation et donc de l'autre.
Mais est ce un bénéfice?A mon avis non, loin de la meme..sauf dans une relation un peu pathologique de pouvoir..En fait ,c'est une charge énorme et pernicieuse qui ajoute au mal etre
Peut on récupérer et ne plus etre co-dépendant si le dépendant devient autonome?
Ben pas sur, a mon avis..
Parce que lesmois ou années de douleur de peur de dégout, ..je ne crois pas que ça puisse s'effacer..
"on ne redevient jamais comme avant"..
Comment évacuer la crainte? comment laver mon regard de l'interrogation, voire meme de la suspicion que l'autre y voit?Comment retrouver la fraicheur, l'espoir, les illusions ?
Je crois que c'est une expérience dont on ne peut évidemment sortir indemne.., on en sort avec beaucoup de bosses et de plaies, mais évidemment un peu plus de modestie, de sagesse, ..on y perd ses certitudes et on y apprend le doute, ce qui en soi est une bonne chose..mais c'est un peu déchirant..
Puis on voit le dépendant s'en tirer..et réclamer un regard neuf, la confiance, la bonne humeur, etc...et ne pas supporter nos precautions, les petites lueurs de doute..
D'un coup.enfin ..non.. mais un jour, on voit cet etre qu'on a du épauler, protéger réconforter, aider, réclamer du champ de l'air ..et on continue a avoir peur, bien sur, et on essaie de le protéger..Ca l'agace,le fache, et on ne sait plus ou est notre place..et comment agir..
Il faut accepter, encore, les mots, les rebuffades, les agacements peut etre légitimes..mais
Il faut encore une fois, réviser son comportement, taire son angoisse, accepter
Le temps a passé..on n'est plus comme avant..notre personnalité est partie en miettes les valeurs ont changé et on n'a plus vraiment la recette pour etre autrement
..
Pas d'autre solution...
Et le temps passe....
belle écriture, et texte fort.
tellement vécu..
bonne suite!
danek is offline Réponse avec citation
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