Je ne suis pas certaine qu'elle apprécierait Martha.
Mais c'est sans importance.
Et puis je ne suis pas obligée de lui dire.
Deux couleurs dans mon post aujourd'hui.
Du vert pour ceux qui s'intéressent uniquement à mon fil en tant que témoignage quant au traitement, et du gris pour ceux qui veulent savoir un peu où j'en suis, sur un plan plus général.
Ça évitera à chacun de perdre son temps.
Alors qu'en est-il au niveau de mon dosage Baclo et de ma conso ?
Au mois de novembre, en concertation avec mon MG, j'avais décidé d'amorcer une descente du Baclo puisque que celui-ci ne semblait plus rien pouvoir m'apporter, et d'axer plutôt mon travail avec mon psy pour me séparer de ce fameux rituel apéro dont je n'ai encore jamais pu me passer.
J'étais alors à 280 mg, avec une consommation plus importante que quelques mois auparavant, sans pour cela que ce soit alarmant.
J'avais aussi espoir de trouver comme certains, mon seuil en redescendant.
A 180, suite à d'autres difficultés de tous ordres dans ma vie, j'ai quand même préféré stopper ma descente en attendant de revoir mon MG.
Par ailleurs, suite à ces même difficultés, je n'ai pas pu travailler avec mon psy sur l'éradication de mon satané rituel.
En fait, l'alcool était devenu pour moi le cadet de mes soucis cependant que ma conso a une incidence évidente sur mes autres problèmes (et notamment sur la guérison de ma polynévrite) et vice versa.
Je suis donc retournée voir mon MG le 12/02 et j'ai décidé, en concertation avec lui, de reprendre ma descente et de resserrer mes rendez-vous chez le psy (descente de 10 mg/semaine).
Je suis actuellement Ă 160 mg.
Curieusement, cette descente n'est pas accompagnée d'une augmentation de ma conso (pour l'instant), au contraire.
Je bois toujours mon apéro midi et soir mais je ne sais pas du tout pourquoi parce qu'il ne m'apporte plus rien (à part un accroissement des douleurs de la polynévrite).
Même au goût, bof.
Quand je mets mon nez au-dessus du verre, je ne perçois que l'odeur de l'alcool, qui ne m'est pas agréable du tout.
Mais j'en bois, comme s'il s'agissait d'une nécessité, telle que respirer, m'alimenter et dormir et... fumer.
Parce que pour le tabac, c'est un peu pareil.
Ma conso avait énormément augmenté ces derniers temps, bien que je ne trouve plus le goût du tabac attrayant comme avant.
Il en va de même pour le café.
Donc pour résumer, concernant ma conso d'alcool, elle diminue en même temps que mon dosage de Baclo diminue.
Peut-être un espoir pour ceux qui sont à un gros dosage de Baclo, avec tous les EI qui vont de paire, et qui désespèrent de trouver leur seuil ?
Je vous tiendrai au courant de la suite...
Pour le reste, le tableau est plus sombre...
J'ai conservé dans ma tête plusieurs objectifs de vie, plusieurs motivations.
Entre plein d'autres par exemple, la lutte contre l'alcoolisme (en général je veux dire. De toute façon, le mien est en train de s'éteindre et je n'en ai ni regret ni joie).
Le problème, c'est que si je viSais tout cela avec ma tête auparavant, je le viVais aussi avec mon cœur, avec mon corps, avec mes tripes.
Avec mon invincible enthousiasme, emportement.
Avec un élan spontané.
Et si tout ça est resté intact dans ma tête, ça ne l'est resté QUE dans ma tête.
Je ne le vis plus qu'intellectuellement, sans enthousiasme, juste pour obéir à ce que me dicte ma réflexion, juste pour m'être fidèle.
Mais je suis la grande absente de mes idées.
Ce sont mes idées, mais je ne suis plus dedans.
Je n'éprouve plus aucun plaisir.
Aucun !
Juste de la satisfaction à réussir ce que j'entreprends, quand j'y parviens.
Mais la satisfaction ne me satisfait pas.
Pour moi, c'est pas ça vivre.
VIVRE, c'est SENTIR, c'est ÉPROUVER du plaisir et de la douleur, en cherchant bien entendu à faire pencher la balance du côté du plaisir.
Je pense que c'est peut-être une réaction d'auto-défense qui s'est mise en route inconsciemment en moi.
Ayant atteint un seuil de douleur insupportable, quelque chose en moi a fait que pour ne plus ressentir cette douleur, je ne ressens plus non plus de plaisir.
Un genre de fusible en quelque sorte, qui coupe le circuit lorsqu'il y a danger.
Ça fait qu'effectivement, je ne peux pas dire que je sois mal en ce moment.
Mais je suis juste une machine.
Rien ne me touche.
Ni les mauvaises choses, ni les bonnes hélas.
On pourrait peut-être rapprocher cela du gel des émotions (que j'ai parfois ressenti lors de ma montée en Baclo), mais je pense que la chose est plus complexe et pas seulement en rapport avec un médicament.
Bref, je ne suis plus moi.
Je ne sais pas ce que je fous lĂ , ni sur le forum, ni chez moi.
Je me force Ă faire tout ce que j'entreprends, mĂŞme les choses que j'aimais avant.
Tout est corvée.
Un seul refuge, le sommeil, quand celui-ci n'est pas peuplé de cauchemars.
Une Florence sans âme, un peu comme une cerise sans noyau...
Édit : en fait, je m'aperçois que je n'attends plus rien et moi, j'aime ça, attendre...
Message édité 1 fois, dernière édition par Florence..., 20 Février 2016, 19:07
Un joli néo-proverbe trouvé sur le net :
Il y a des jours avec et des jours sans.
Et les jours sans, il faut faire avec...