Je suis suivie par une psy, qui a accepté de me prescrire le Baclofène que je lui demandais: "je suis pragmatique", m'a-t-elle dit, ce qui est extrèmement intelligent, et pas spécialement empathique ou humain, mais très scientifique, il n'est donc pas ici question de transfert ou du besoin d'être aimé de la thérapeute, et moi, cela me rassure!
J'ai décalé mes horaires comme me l'a conseillé Sylvie, et ce soir, craving vers 18 heures, comme "avant" (il n'y a qu'une petite semaine, relativisons...), donc 1ère bière, je le vis comme un échec... et pourtant micros troubles digestifs, et diarrhée, non non, ce n'est pas une gastro mais bien un EI, pas grave de toute façon...
"Avant", je commençais à boire sans me poser de question, surtout pas! comme si de rien n'était, quoi, le mal était fait quand j'achetais l'alcool. Aujourd'hui, je regarde ma bière de traviole, comme si elle était un invité que je n'ai pas envie de voir, mais que le rendez-vous étant pris, je n'ai pas pu me défiler. Alors je lis des témoignages sur le site, je visionne des videos, ah, et oui, j'ai reçu aujourd'hui "Le dernier verre", et j'attends pour jeudi le bouquin du site, super. J'aimerais d'ailleurs être membre, mais les sous c'est dur dur, j'ai préféré investir sur les deux livres... bref, je suis membre de coeur, c'est déjà bien.
Je vais augmenter d'un demi demain, que me conseilles-tu Sylvie, 2ème ou 3ème prise???
Dans une autre vie, j'étais infirmière de secteur psychiatrique, j'ai même bossé en alcoologie... j'étais déjà alcoolo-sensible... ces chemins que l'on prend dans la vie... le Baclo n'existait pas, et je voyais tous ces gens que je ne pouvais pas aider, car je ne croyais pas une seconde au TTT qu'on leur proposait, que dis-je, qu'on leur imposait comme seul TTT possible... L'abstinence ou la mort, et pourtant nous, le personnel, savions que peut-être 30% des patients dans le meilleur des cas s'en sortaient sur le temps... 2 rechutes dont je me souviens: d'abord un gars, hyper motivé, qui a failli replonger parce que 3 jours d'affilée, il a mangé des pains au raisins, et oui, les petits raisins secs sont mis à tremper dans le rhum... il a été obligé de cavaler au CALME (j'habite dans la région) pour se faire faire 3 jours de suite des chauffantes... et cette dame qui n'a rien compris, sobre depuis des mois, et qui a replongé parce que pour une raison de santé "normale", elle a eu une prescription d'injections, et que dans l'excipient, il y avais de l'ethanol! Ne parlons pas des abstinents parfumés, les pauvres...
Ca me fait penser au fait que dans les années 70 l'homosexualité était considérée comme une maladie... qu'au démarrage de cette terrible épidémie de SIDA, le "cancer des gays", il aurait semblé indécent de trouver un TTT ou un vaccin pour soigner "ces gens-là"... Alors moi, je suis et je le répète, alcoolo-sensible, pas alcoolique. Pourquoi pas ivrognesse, saoularde, poivrote??? Alcoolo-sensible dépeint bien mon problème de santé, et il n'y a pas de jugement de valeur derrière ce terme.
Voilà, je suis devant ma bière, et je regrette le dégoût qui fait un peu grève aujourd'hui. J'avais besoin de vous parler, d'être avec vous.
Biz biz
