Parfois je me demande si j'ai vraiment été malade, comme si ça appartenait à une autre époque, comme un rêve. depuis mon seuil je n'ai eu aucune alcoolisation massive, (plus de 3 verres standards) aucune envie même d'essayer pour voir, mon désintérêt pour l'alcool est maintenu.
Il y a un aspect intéressant c'est comment mon objectif a évolué au fur et à mesure de l'arrivée de l'indifférence. Au départ mon objectif était de pouvoir continuer à consommer le soir du weekend mais en quantité raisonnable, mais j'ai vite compris que c'était un objectif de personne pensant comme un alcoolique, une fois l'indifférence arrivée cet objectif n'avait plus de sens puisque je n'avais pas plus besoin de boire 3 verres que 21, une seul ou aucun.
Aujourd'hui mon objectif n'est pas l'abstinence totale mais mais le fait de pouvoir à tout moment choisir l'abstinence totale, donc je suis abstinent la plupart du temps, en soirée, au restaurant ou dans les bar, l'alcool ne me manque pas.
Sylvie je vois que la photo que tu as prise sur ton profil a été faite devant la phylarmonie de Paris à 300m de mon bureau.
Il y a tellement de choses à dire sur le baclofène, j'ai tellement l'impression d'avoir eu de la chance d'en bénéficier, je suis toujours aussi étonné qu'on en parle si peu alors que c'est une avancée majeur dans le traitement.
Il y aurait, j'aurais tellement à dire sur le traitement, les difficultés pour l'obtenir, comment les CSAPA sont "dépendants" (ça n'est pas de leur faute ceci dit) au principe d'abstinence totale et définitive car tout le principe était basé sur ce concept et il faut le reconnaitre le baclofène vient bousculer cela et cela pose effectivement des problèmes.
La monté des dosages, les craintes du début, est-ce que ça va marché ? Puis les résultats, la perte progressive de la dépendance puis le déclic, le dernier maillon de chaîne de dépendance qui cède, cette sensation bizarre d'indifférence don je ne sais même pas si un buveur normal peut la ressentir ou si il faut forcément avoir été baclonisé pour ressentir cette sensation.
Les effets secondaires, pour moi très nombreux (je pense les avoir tous eu) mais très gérables, j'en avais peur et finalement ils ont été supportable très largement, beaucoup plus de peur que de mal.
Ma vie est tellement différente maintenant, au départ de l'indifférence c'est perturbant car l'alcool qui occupait une part importante de mon esprit n'était plus dans ma tête, ne rythmait plus mes weekend, mes soirées, et au bout de quelques mois on oublie cette période, je passe encore dans des bar et je prends en général un soft tout en sachant que je pourrais me permettre une bière et je repense à cette période où je buvais comme si c'était un rêve.
La vie n'est pas forcément merveilleuse pour autant, on échappe pas à la maladie et aux malheurs de la vie, et on doit peut être apprendre à gérer les angoisse que l'alcool apaisait.
Début de traitement le 08/08/2014. Aujourd'hui en descente, après un seuil à 250mg je suis à 120mg/j en 2 prises 16h 40mg / 18h00 80mg.