Lien vers ce message 29 Mars 2012, 8:51
Salut Frankolo,

C'est certain que ce n'est pas facile et parfois insupportable ; Hors de question de faire semblant quand tout va mal.
Nous sommes sur un forum d'entraide et chacun à le droit de s'exprimer sur sa vérité, son ressenti, ses difficultés ...
Peut-être aussi, qu'il faut surtout s'exprimer quand tout va mal ... C'est logique , c'est dans ces moments là que l'on a besoin d'être soutenus.

C'est aussi et surtout dans les moments de doutes, de peur que la solidarité prend tout son sens.
Nous avons tous le même but : guérir (ou se soigner selon chacun) ... et aider.
Personne ne doit rester de côté ou sombrer.

Je n'ai que rarement parlé de mes ES qui ont été parfois extrêmement violents et déstabilisants.
D'une part, pour ne pas faire peur aux nouveaux, d'autant plus que nombreux ont des ES légers et supportables et certains pas du tout.
D'autre part et surtout, parce que je voulais rester concentrée sur ce traitement qui représentait l'unique et seule issue pour sauver ma vie et donc, aussi celle de mon fils.

Avec le recul,
Même si ma guérison est récente et parfois pas encore tout à fait installée ...
Je n'ai finalement pas de souvenirs concrètement douloureux de ce parcours certes difficile, de cette chasse à la survie ...

En revanche, je garde en moi la terreur que je ressentais tous les matins, années après années ...
Pas les effets du trop d'alcool, mais cette terreur, ce désespoir dans lesquels j'étais tous les matins.
Cette terreur qui ne me quittais pas et qui se transformais en angoisse au fur et à mesure que la journée avançais car je savais que j'allais encore recommencer ...

Rien que d'y penser, et de l'écrire, j'ai une boule à la gorge, les boyaux qui se tordent et les larmes qui coulent.
Je ne pouvais rien faire, ce n'est pas que je ne le voulais pas, que je ne comprenais pas ; J'étais bel et bien emprisonnée dans quelque chose sur lequel je n'avais absolument aucun contrôle et qui avait tout contrôle sur moi.

J'étais pieds et poings liés, attendant que l'inéluctable se passe, mais quand ? Et que deviendrais mon fils lui qui n'avais pas d'autre famille que moi.
J'avais bien fait promettre au moins cent fois à mon chéri actuel qu'il ne le laisserait pas tomber, si il m'arrivait "quel que chose" ... On ne sait jamais un accident est bêtement arrivé, se faire renverser par une voiture, glisser sur une peau de banane.

Voilà ou j'en étais et aucuns médecins n'était capable de m'aider ... J'avais le coeur brisé et eux étaient bêtement contrits.

Puis quand j'ai entendu parlé du baclofène, rencontré le forum, lu "le dernier verre" , j'ai repris espoir et cru à nouveau à une vie meilleure.
J'étais enfin comprise.

J'ai été un peu longue, mais espère ne pas avoir pollué ton fil.

Continuons à échanger en toute confiance et compréhension sur ce forum.
Nulle honte à avoir que l'on ai ou pas d'ES.

Des bises


Le p'tit il dit : Fuck you !