Lien vers ce message 08 Avril 2012, 15:52
Bonjour et merci Daniel! :)

Je me décide un peu à me confier aujourd'hui et à vous détailler un peu mon parcours.

Quand j'étais adolescent, j'était sportif et condamnais avec véhémence la moindre cigarette et l'alcool ainsi que toute forme de drogues.

Puis je suis arrivé au lycée, j'étais trés immature et me suis attaché fortement à un groupe d'ami, je me sentais valorisé par le fait d'appartenir à un groupe. J'en étais fier, je me construisais ainsi une identité et une personnalité. Mais malheureusement j'étais subjugué par les fortes têtes et gobais tout leurs paroles comme des paroles saintes.

Ainsi lorsqu'ils se sont mis à fumer des joins je m'y suis mis aussi. Au départ occasionnellement puis les mois suivant de plus en plus souvent, jusqu'à frappé des bhangs (pipes à eau), du matin au soir

J'ai au fur des années augmenté inconsciemment les doses jusqu'à venir à dépenser en moyenne 600 euros de cannabis par mois.

J'utilisais parfois aussi des drogues comme le lsd, la cocaine ou les extasy par exemple

J'ai essayé plusieurs fois de me sevrer mais au mieux je tenais quelques mois puis replongeais de plus belle.

J'ai réussi à faire un trait sur le cannabis et autres substances en utilisant une méthode que je reconnais aujourd'hui ultra néfaste.

Cela faisait des mois que j'avais arreter le canna et lorsque je craquais, je décider de prendre une bière, pour plusieurs raisons, premièrement avec une seule j'étais bourré, et le lendemain j'étais content de ma soirée de la veille sans avoir envie de recommencer (alors qu'avec le canna c'était inévitable)

Je me disais finalement que c'était un moindre mal.

J'avais beaucoup moins d'amis à cette époque (à vrai dire un seul) et malheureusement il buvait presque quotidiennement.

C'est là que j'ai commencé à habituer mon corps et mon esprit aux effets de l'alcool

Pendant deux ans, nous avons bu presque tout les soirs puis peu à peu en journée

Les petites bières légères devinrent des pintes puis elles devinrent fortes...

Je ne prenais pas conscience que je rentrais dans le même cercle vicieux vécu auparavant avec les autres drogues.

Puis mon pote à perdu sa mère (à cause de l'alcoolisme) et a voulu quitter la région pour oublier cette tragédie

Aujourd'hui, il a retrouvé une consommation occasionelle et raisonnable car le décés de sa mère l'a suffisament dégouté

Mais moi, seul, sans emploi, vivant chez mes parents avec un relation en dents de scie (j'ai 32 ans c'est dur à vivre), j'ai commencé à boire seul puis en cachette puis de plus en plus

Aujourd'hui, je bois jusqu'à 3 litres de bière forte par jour, et lorsque je bois pas c'est à dire au réveil et tant que j'ai pas une canette dans l'estomac, j'ai des tremblements, une instabilité émotionnelle.

Donc je commence une heure aprés le café et fini au coucher sans jamais boire moins de 2 litres de bières fortes

Voilà, en gros mon histoire, je n'ai pas parlé pourtant d'un sujet important, mon expérience psychiatrique (4 hospitalisations, le suivi en centre médico psychologique, le CSAPA...)

J'écrirais sur ce domaine plus tard sur mon ressenti, mon vécu, mes espoirs tombés à l'eau

Je ne dénigre pas le travaille des psy, mais je ne crois plus aux méthodes dites conventionnelles. Si elles étaient efficaces il n'y aurait pas 120 décès par jours, et mon grand père serait vivant, mes oncles seraient libres, et la mère de mon pote serait toujours présente.

Merci d'avoir lu ce long message... ce fofo me donne de l'espoir, par les résultats qu'il reflète sur le baclo, et par l'évolution des adeptes.

Je suis impressionné de lire que beaucoup commencent en étant déprimé, sans espoir, en conflit perpétuel avec leurs propres valeurs et leur entourage

Et que peu à peu, leur vie s'éclaircie en tout points