Bon, Sylvie, j'ai été faire mes courses et j'ai craqué en prévision d'un craquage ce soir. Je me suis pris une bouteille de sky. Pas malin, hein ? J'espère ne pas y toucher. Rien n'est moins sûr.
Tu as raison, il faudrait que je me trouve une occupation. Je joue au tennis et au piano. Avec ma femme, nous jouions à 4 mains. Alors, autant dire que le cœur n'y est plus vraiment.
Quant à trouver des amis, nous en avions pas mal. mais depuis que je suis seul, les amis se montrent de moins en moins souvent. J'ai l'impression que ça fait comme quand une femme se retrouve seule. On dit que c'est gênant d'inviter un(e) célibataire à sa table ou autres. Ca a l'air de se vérifier. Pourtant, nous avons toujours eu et nous avons toujours de très bons rapports.
Et puis, même si ça n'est pas écrit sur mon front, ils ont du s'apercevoir de ma maladie. Alors, ça doit leur faire peur, je comprends. J'ai la chance de ne pas trembler et que mon visage n'ait pas les stigmates de l'alcool. Et pourtant.... mon caractère a peut-être changé, je ne m'en aperçois pas.
Et puis, j'avoue que de sortir ne me dis plus rien pour l'instant. Pas vraiment le moral.
Je dis à mes collègues que je sors, mais c'est pour me donner une contenance, me réinventer une vie. C'est idiot mais je veux rester "dans le moule".
Je revois mon médecin mardi. Avec lui, on discute de tout ça très librement. Il est très à l'écoute.
Je vais sortir un peu m'aérer, me faire une ballade dans ma belle campagne et me retrouver comme d'hab au bord de la mer. A cette heure-là , il n'y a presque plus personne. je vais rentrer le plus tard possible.
Voilà , à plus tard et merci à tous d'être là . Ça fait du bien de se confier un peu.
"Soignes-toi ! Car pour tes proches aussi, tu es important ! Et quand, enfin ! tu daigneras voir dans leurs yeux l'importance que tu as, tu seras heureux de t'être soigné !".