Lien vers ce message 02 Septembre 2012, 16:52
Coucou à tous,

Après plusieurs jours d'absence, je constate de le terme "indifférence" a suscité beaucoup de discussions très intéressantes.

J'ai été fasciné par son apparition. J'ai décrit sur mon fil mon ressenti, car c'est une sensation très marquante sur le plan psychologique : une véritable libération.

Jusqu'à ce jour, j'avais vraiment le sentiment d'être reliée à ma bouteille, à mon verre. Et puis, le cordon a été coupé, la chaîne brisée, et le cadenas ouvert... et ça devient comme une "inappétence", mais d'alcool. Je n'éprouve plus la sensation d'avoir soif d'alcool.
Les gens peuvent boire autour de moi, ca ne me fait ni chaud, ni froid. Je me fais servir un verre, parfois je le bois, sans y prendre un grand plaisir, et souvent je ne le bois pas.

Avant, quand la première gorgée de vin blanc coulait dans ma gorge, je ressentais un apaisement instantanné. Le premier verre me faisait vraiment un bien fou, après je buvais goûlument, mais, en vain, car il y avait juste ces premières gorgées.

C'est pour cela que je parle d'indifférence. Maintenant ça ne ne fait plus rien, je ne retrouve plus cette sensation, ni même le goût. Je m'en fiche ...Mais je ne suis pas abstinente. Je ne cherche pas à l'être. Il n'y a plus d'habitude, plus d'intêret, plus d'envie, plus de plaisir, plus grand chose en fait. Peut-être un peu comme le souvenir d'un premier amour d'enfance qui s'est effacé. On se souvient du prénom, du visage, mais on ne ressent plus rien pour cette personne.

Bien entendu, je suis comme vous tous, je ne sais pas si cela va durer, comment va évoluer mon ressenti face à l'alcool. Mais je n'ai plus peur.

Je ne cherche pas à prêcher cette libération à tout prix, c'est juste mon expérience, et je comprend très bien que certains se sentent guéris avec une consommation minime quotidienne. Pour moi, le baclofène permet d'anéantir l'envie irrépressible de boire, c'est tout. Alors ne boire qu'un verre occasionnellement ou juste 2 ou 3 par jour, c'est une victoire, face à nos bouteilles de vin, de bières, de whisky, de rhum avalées par semaine.

Sinon, je me trouve en plein changement. J'ai des projets, je suis en forme, j'ai le moral, je commence des choses et je les termine. Rien d'extraordinaire, en fait, mais un état de bien-être que je n'avais jamais ressenti. Simplement parce que je me sens libre, comme le dit Viva.

L'indifférence c'est la liberté de boire, ou de ne pas boire, mais surtout et avant tout, de ne plus boire à l'excès chaque jour qui passe, de ne plus aller s'approvisionner chaque soir, de déboucher une bouteille et de la reboucher après le premier verre, de se réveiller les idées claires, de ne plus trembler le matin, de ne plus se gaver de anxioliques

Je ne sais pas si ce post apportera quelquechose, mais le sujet de l'indifférence, de la libération, de la liberté est important. C'est l'objectif du combat contre l'addiction, et quand on commence le baclo, on ne sait pas toujours vraiment vers quoi on court... La guérison, certes, mais avec des mots, on arrive parfois à voir des images !
Moi, le premier jour de mon inscription j'ai vu André mettre sa bouteille de rhum dans le frigo, l'autre dans son bar, et se servir une menthe à l'eau ! Merci André, grâce à toi, j'ai su ce que je voulais...


La vie est mon amie ...