Bonjour tout le monde !
A la demande express de Karine et Albéric je viens me présenter
Je suis jeune, intégrée, un job passionnant, amoureuse.. Tout va bien quoi !
A part mon secret. L'alcool,dont ici la plupart consomme ou ont consommé, on le sent.
Mon fardeau à moi est invisible sauf dans l'intimité.
Après une jeunesse trop fêtarde et une petite addiction à l'héro, je me suis rendue dans une centre où l'on m'a prescris du subutex.
Sous la langue, une fois par jour, 2mg, soit pas grand chose, tout allait bien.
Puis j'ai rencontré un mec, aujourd'hui décédé, que son addiction a tué. Un nid à problèmes mais j'étais amoureuse. Avec lui, je suis tombée dans l'injection du sub, moi qui m'étais presque sortie de la drogue.
Maintenant, voilà des années que je me shoote 3 fois par jour. Matin, midi et soir.
Forcément, les veines se font rares, les cicatrices nombreuses. Je suis plutôt jolie mais j'ai honte de ce corps qui me rappelle ma déchéance et le cache même à mon nouvel homme, clean de chez clean. Lui aussi supporte mon fardeau. C'est même lui qui m'a parlé de ce site.
Faut dire qu'il les encaisse, ces heures passées à me chercher une veine. Je ne mens pas en disant heures, cela peut représenter 4 ou 5 heures dans la journée... de la folie. Du stress quand je dois aller bosser et que je ne parviens pas à faire mon "truc" à temps.
Au boulot, personne ne sait... Quelle honte ce serait ! Ni ma famille, ni mes amis. Une double vie en somme.
Même mon médecin ne sait pas... Même devant lui j'ai honte d'avouer à quel point je détourne ce traitement, qu'il tente de me faire diminuer.
J'ai tenté à plusieurs reprises de m'en sortir, mon homme me soutenant. Je jette tout le matériel. MOTIVEE !!
ET puis le lendemain, le soir (c'est le plus dur) : je pleure, j'engueule cet homme de ne pas vouloir céder, me laisser ; JUSTE UNE FOIS !!! ON s'engueule. OK LAISSE TOMBER !! Le lendemain, je prétendrai être au boulot plus tard et foncerai acheter du matériel. Je dirai être constipée (oui oui, glamour !) et m'enfermerai aux toilettes. Vite, vite !Avant qu'il ne se demande ce que je fais. Il finit toujours pas le découvrir. Et je reprends mon rythme, disant que ce n'est pas le moment.
Je pleure en écrivant ces mots. Si vous saviez comme je suis désespérée. J'ai toute la vie devant moi mais garderais toujours ces traces. Je n'y arrive pas, je VEUX arrêter, mais je n'y arrive pas !
C'est débile en plus, car le subutex sous la langue devrait suffire ! Mais j'ai besoin de ce geste, qui n'est pourtant que torture, éoeurant... Me prend la majeure partie de mes journées.. Mon dieu, tout ce que je pourrais faire sans ça : du sport, lire, sortir... Et cette peau lacérée... Et je n'ose imaginer l'état de ce cerveau imbibé.
Quand je pense à l'effet que fait le subutex quand on le prend pour la première fois, même si là je ne sens plus la défonce, je me demande : qui suis-je vraiment ? Depuis toutes ces années, Couleurs est-elle vraiment Couleurs ? Ou une sorte de personne tout le temps défoncée mais qui parvient à faire semblant, au regard du monde, d'être normale ?
Je ne vais jamais faire les prises de sang dont j'aurais besoin, la dernière a été une vraie torture.. L'infirmière ne comprenait pas pourquoi cela ne marchait pas (je ne touche plus à mes bras depuis des années, donc les quelques marques sont aujourd'hui effacées, ce sont les jambes qui trinquent vraiment). On en est arrivé à aller dans une artère... Et moi qui prétendait que c'est le stress qui faisait diminuer mes veines...
Voilà, je me sens bien misérable.
Mais si vous me rencontriez, jamais vous ne pourriez imaginer. C'est ma fierté en quelque sorte. Réussir à cacher ce fardeau. Mais pas de plage, ni de piscine pour moi...
Voilà, je me suis lâchée. Sur internet c'est plus simple, ma hantise serait que d'autres que mon compagnon connaissent mon secret.
Je retourne à mon occupation, ma galère, interrompue un moment pour vous confier ce secret qui me dévore.
J'ignore si le baclo peut m'aider, j'ai peur de sembler abrutie, que mon secret soit dévoilé, d'avoir l'air d'un zombie.. Mais il faut que j'arrête.
Merci à tous de m'avoir lu !
A la demande express de Karine et Albéric je viens me présenter

Je suis jeune, intégrée, un job passionnant, amoureuse.. Tout va bien quoi !
A part mon secret. L'alcool,dont ici la plupart consomme ou ont consommé, on le sent.
Mon fardeau à moi est invisible sauf dans l'intimité.
Après une jeunesse trop fêtarde et une petite addiction à l'héro, je me suis rendue dans une centre où l'on m'a prescris du subutex.
Sous la langue, une fois par jour, 2mg, soit pas grand chose, tout allait bien.
Puis j'ai rencontré un mec, aujourd'hui décédé, que son addiction a tué. Un nid à problèmes mais j'étais amoureuse. Avec lui, je suis tombée dans l'injection du sub, moi qui m'étais presque sortie de la drogue.
Maintenant, voilà des années que je me shoote 3 fois par jour. Matin, midi et soir.
Forcément, les veines se font rares, les cicatrices nombreuses. Je suis plutôt jolie mais j'ai honte de ce corps qui me rappelle ma déchéance et le cache même à mon nouvel homme, clean de chez clean. Lui aussi supporte mon fardeau. C'est même lui qui m'a parlé de ce site.
Faut dire qu'il les encaisse, ces heures passées à me chercher une veine. Je ne mens pas en disant heures, cela peut représenter 4 ou 5 heures dans la journée... de la folie. Du stress quand je dois aller bosser et que je ne parviens pas à faire mon "truc" à temps.
Au boulot, personne ne sait... Quelle honte ce serait ! Ni ma famille, ni mes amis. Une double vie en somme.
Même mon médecin ne sait pas... Même devant lui j'ai honte d'avouer à quel point je détourne ce traitement, qu'il tente de me faire diminuer.
J'ai tenté à plusieurs reprises de m'en sortir, mon homme me soutenant. Je jette tout le matériel. MOTIVEE !!
ET puis le lendemain, le soir (c'est le plus dur) : je pleure, j'engueule cet homme de ne pas vouloir céder, me laisser ; JUSTE UNE FOIS !!! ON s'engueule. OK LAISSE TOMBER !! Le lendemain, je prétendrai être au boulot plus tard et foncerai acheter du matériel. Je dirai être constipée (oui oui, glamour !) et m'enfermerai aux toilettes. Vite, vite !Avant qu'il ne se demande ce que je fais. Il finit toujours pas le découvrir. Et je reprends mon rythme, disant que ce n'est pas le moment.
Je pleure en écrivant ces mots. Si vous saviez comme je suis désespérée. J'ai toute la vie devant moi mais garderais toujours ces traces. Je n'y arrive pas, je VEUX arrêter, mais je n'y arrive pas !
C'est débile en plus, car le subutex sous la langue devrait suffire ! Mais j'ai besoin de ce geste, qui n'est pourtant que torture, éoeurant... Me prend la majeure partie de mes journées.. Mon dieu, tout ce que je pourrais faire sans ça : du sport, lire, sortir... Et cette peau lacérée... Et je n'ose imaginer l'état de ce cerveau imbibé.
Quand je pense à l'effet que fait le subutex quand on le prend pour la première fois, même si là je ne sens plus la défonce, je me demande : qui suis-je vraiment ? Depuis toutes ces années, Couleurs est-elle vraiment Couleurs ? Ou une sorte de personne tout le temps défoncée mais qui parvient à faire semblant, au regard du monde, d'être normale ?
Je ne vais jamais faire les prises de sang dont j'aurais besoin, la dernière a été une vraie torture.. L'infirmière ne comprenait pas pourquoi cela ne marchait pas (je ne touche plus à mes bras depuis des années, donc les quelques marques sont aujourd'hui effacées, ce sont les jambes qui trinquent vraiment). On en est arrivé à aller dans une artère... Et moi qui prétendait que c'est le stress qui faisait diminuer mes veines...
Voilà, je me sens bien misérable.
Mais si vous me rencontriez, jamais vous ne pourriez imaginer. C'est ma fierté en quelque sorte. Réussir à cacher ce fardeau. Mais pas de plage, ni de piscine pour moi...
Voilà, je me suis lâchée. Sur internet c'est plus simple, ma hantise serait que d'autres que mon compagnon connaissent mon secret.
Je retourne à mon occupation, ma galère, interrompue un moment pour vous confier ce secret qui me dévore.
J'ignore si le baclo peut m'aider, j'ai peur de sembler abrutie, que mon secret soit dévoilé, d'avoir l'air d'un zombie.. Mais il faut que j'arrête.
Merci à tous de m'avoir lu !